On savait pourquoi il ne faudrait pas ordonner des femmes prêtres, selon certaines Eglises. Voici une liste d’arguments pour ne pas ordonner des … hommes. Elle suscite un joli buzz sur http://www.sojo.net, le site de l’organisation oecuménique Sojourners, qui rassemble des chrétiens politiquement progressistes.
Dans les arguments, on trouve essentiellement des critères physiques et culturels. La constitution physique des hommes les qualifie surtout pour des tâches comme « couper des arbres et affronter des lions ». Du coup, il serait « ‘non naturel’ pour eux d’effectuer des tâches ministérielles ». Les hommes seraient également trop émotionnels, comme le montre « leur attitude quand ils jouent au football ou au basket ». De même, la propension à la violence des hommes et leur rôle dans l’armée les disqualifie pour le métier de pasteur ou de prêtre. « Ils seraient de pauvres modèles et dangereusement instables s’ils devaient occuper des postes de responsabilité », comme l’affirme l’auteur.
Mais il y a également des arguments théologiques rédhibitoires. Le premier concerne l’ordre créationnel : « L’homme a été créé avant la femme et est donc manifestement un prototype. Les hommes représentent donc une expérience plutôt que le couronnement de la création. » L’autre se réfère à Jésus. « Le Nouveau Testament nous dit que Jésus a été trahi par un homme. Son manque de foi et sa punition nous rappellent la position subordonnée que tous les hommes devraient adopter. »
Comme on vient de le constater, cette liste caricaturale permettrait de comprendre l’absurdité de certaines raisons avancées par des Eglises à l’égard du ministre féminin. Sur sojo.net, elle est présentée par le pasteur protestant Eugene Cho, qui dirige l’Eglise innovante Quest à Seattle. Il tient à la fois à dénoncer les ministères exclusivement masculins et toutes les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes. Historiquement, une première version de cette liste a été faite en 2005 par David M. Scholer, professeur de théologie protestante au Fuller Theological Seminary, une faculté plutôt conservatrice. Scholer, décédé en 2008, était, lui, un militant en faveur de l’ordination de femmes, un principe qui ne va pas toujours de soi, même dans les milieux protestants.