Théodore Mugalu devant ses collègues pasteurs : « Je voudrai me …

Demandant publiquement pardon à l’Eglise famille de Dieu


Samedi 8 juin 2013, dans l’amphithéâtre Mama Muilu du Centre kimbanguiste d’accueil et des conférences de Kinshasa (CKACK), le pasteur Théodore Mugalu, chef de la Maison civile du chef de l’Etat, a convoqué une assemblée des serviteurs de Dieu de la ville de Kinshasa. But de la rencontre : initier le ministère de la réconciliation, où il est le premier à chercher à se guérir de ses infirmités spirituelles. Un peu à la manière de la femme qui a souffert de la perte de sang depuis ses 12 ans. (Marc 5, 25).

Après un examen de conscience, le pasteur Mugalu raconte son infirmité : « Je me rappelle avoir prêché un jour, il y a longtemps, à la télé critiquant un autre serviteur de Dieu. Quelqu’un qui avait suivi cette prédication en était choqué. Je ne dois donc pas à échapper à mon péché, je dois le confesser.

A la suite de cela, une dame de l’opposition radicale m’a écrit me disant : « Tu es pasteur, pourquoi tu prends des positions qui nous humilient, nous de l’opposition alors que nous sommes tes brebis. Nous ne sommes pas d’accord. Pour cela, j’avais déjà demandé pardon à la télé, mais je pense que je n’avais pas fait de manière comme aujourd’hui, devant les serviteurs ».

Cette attitude est caractéristique des hommes de Dieu congolais qui offrent ce spectacle de bas étage à l’Eglise, famille de Dieu. Aussi le pasteur Mugalu voudrait-il être le premier à demander publiquement pardon à ses collègues qui avaient été vexés par son « langage infantile ». Il a compris en même temps que l’infirmité ne lui permet pas d’exercer en tant que sacrificateur s’il n’est pas guéri, conformément à Lévitique 21,16.

Définissant l’objectif à sa démarche, le serviteur de Dieu a dit ses collègues pasteurs : « Je veux être soigné de mes infirmités parce que je ne veux plus continuer de boiter à cause de l’amertume qui fait chanceler ma foi ». Il a donc résolu en son cœur de confesser publiquement ses infirmités, les réparer, de prendre la résolution de ne plus critiquer un autre pasteur, ni s’attaquer au ministère d’un autre serviteur de Dieu et de ne faire que du bien, même à ceux qui lui font du mal parce que, a-t-il argumenté, « Nous menons le même combat à des degrés différents de révélation et n’avons qu’un seul ennemi, satan, le diable ».

Par cet acte, a-t-il enchaîné, « Je voudrai, avec le pardon de mes collègues pasteurs, réintégrer le quartier général, le centre de décision de Dieu ».

Dans le même élan, le pasteur Théodore Mugalu a propose à la communauté des serviteurs de Dieu d’appliquer les Ecritures saintes, selon qu’il est écrit dans Matthieu 18, 15-16.

Le Seigneur l’a instruit d’instituer ce ministère de la réconciliation pour refaire l’unité de l’Eglise du Congo dans son ensemble, car la question concerne tous les serviteurs de Dieu de la République qui se détruisent du haut de la chaire, se chamaillent par médias interposés. Or, le serviteur de Dieu est le canal par lequel le Seigneur amène la bénédiction vers son peuple. Mais avec cet infantilisme dans le langage des pasteurs congolais, il est difficile que les fidèles vivent les bénédictions de l’Eternel dans leurs vies.

« Je suis en train de chercher mes défauts dans mon esprit, parce que Dieu doit décider à partir de ses serviteurs et ils sont exactement les canaux par lesquels le courant de Dieu doit passer pour atteindre les brebis », confesse-t-il.

Les leçons à tirer

Pour ce faire, Théodore Mugalu demande avec insistance à ses collègues pasteurs de se soutenir dans la grande armée de l’Eternel à la lumière de 2 Corinthiens 2, 5-7. Et ce, avant que la colère de Dieu ne s’abattent sur eux comme aux temps d’Israël dans le désert. « Dieu a fait demeurer son peuple dans le désert pendant 40 ans, simplement pour que la génération des batailleurs soit exterminée avant l’entrée à Canaan, la Terre promise », a-t-il enseigné. 

En guise de pardon, la communauté des serviteurs de Dieu – au sein de laquelle on reconnaissait le bishop Albert Kankienza Mwana Mbo, président des Eglises du réveil ; le pasteur Mukuna des Assemblées chrétiennes de Kinshasa (ACK)…. – a accordé le pardon au pasteur Mugalu et a prié pour lui. Disons en passant que l’Eglise kimbanguiste était représentée à la cérémonie par le directeur de cabinet du chef spirituel de l’Eglise.

Pendant ce temps, le chef de la Maison civile du chef de l’Etat s’est agenouillé en signe d’humilité et pour obtenir l’expiation de ses infirmités confessées.

Laquelle expiation a été scellée par une prière de pardon dite par le bishop Albert Kankienza de l’Eglise Foi abondante. Qui ne s’est pas empêché de tirer trois leçons dans le geste du pasteur Mugalu, à savoir un geste de courage de la part d’un serviteur de Dieu si haut placé en dignité ; une leçon pour les autres pasteurs et toute l’Eglise du Congo ; un sentiment d’humilité qui va droit au cœur et un exemple qui incite les serviteurs de Dieu à faire même en reconnaissant le tort qu’ils ont causé à l’Eglise, en famille et à la nation.

Ce qui a fait dire à un fidèle kimbanguiste dans la foule ces mots : « Si les pasteurs acceptent de pardonner du fond de leur cœur le pasteur Mugalu et se laissent enseigner par son geste, alors c’est le nouveau réveil de l’Eglise du Congo ».

La cérémonie a culminé sur de longues accolades entre le serviteur ayant sollicité le pardon et ses collègues, qui ont eu le bonheur de susurrer quelques mots à l’oreille de Théodore Mugalu ; avant de partager un verre d’amitié.                                                                                                                                                        

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