Si une Église évangélique se crée tous les dix jours en France, le temps semble s’être arrêté en Indre-et-Loire. Entre 2002 et 2012, seuls deux nouveaux lieux de culte ont ouvert leurs portes sur le territoire, pour atteindre 12 Églises (une vingtaine en intégrant la totalité des Églises réformées) en 2013. Contre une progression de 47 à 68 Églises évangéliques en région Centre dans le même temps.
Et ce, malgré quelques créations ponctuelles d’Églises annexes au sein des différents courants évangéliques, Assemblée de Dieu, Hmong, tzigane, de la Re-naissance, Baptiste ou encore du Plein Évangile. Depuis juillet dernier, Régis Nkounkou, 24 ans, officie ainsi chaque semaine comme pasteur principal à Saint-Pierre-des-Corps. Publiée au Journal Officiel au début du mois de février, son association, la Mission chrétienne du Plein Évangile, implantée à Orléans depuis une douzaine d’années, compterait déjà une trentaine de fidèles réguliers sept mois à peine après son arrivée en Touraine.
L’immigration dope la fréquentation du culte
S’il est bien un point positif sur lequel s’accordent les pasteurs contactés, c’est justement la ferveur des fidèles dont le nombre serait en augmentation ces derniers temps. Jusqu’à atteindre les « 2.500 pratiquants réguliers » en Indre-et-Loire, avance Daniel Liechti, vice-président du Conseil national des évangéliques de France. Jean-Pierre Dupont, l’un des pasteurs de l’Église évangélique Assemblée de Dieu de Tours a enregistré « en moyenne 40 personnes de plus les dimanches de 2013. » Soit 310 à 320 fidèles rassemblés pour le culte.
Cet attrait croissant, le pasteur de la rue George-Sand l’explique en grande partie par l’immigration, plus particulièrement africaine, de ces dernières années : « Les gens qui viennent de pays où on est croyant, l’Afrique, la Guadeloupe ou la Martinique, participent au développement des Églises du département. » Même constat du côté de l’Église évangélique baptiste de la rue Lakanal à Tours, où Stéphane Guillet a vu doubler la fréquentation de son Église. Jusqu’à 170 personnes certains dimanches.