En plein débat sur la bénédiction du mariage homosexuel chez les protestants, un pasteur alsacien fait circuler une pétition qui invite l’Eglise à aider les homosexuels à guérir de leur “névrose sexuelle”, une initiative dont se distancie l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL).
Alors que le débat sur une possible bénédiction des mariages homosexuels doit être tranché d’ici à la fin du mois de juin au sein de l’UEPAL, une pétition à l’initiative d’un pasteur strabourgeois, ancien inspecteur ecclésiastique, Bernard Laiblé, s’y oppose fermement.
Son texte, qui a déjà recueilli 140 signatures de pasteurs, conseillers presbytéraux et paroissiens, affirme un “refus catégorique” de voir l’Eglise bénir les couples du même sexe, a-t-il indiqué vendredi à l’AFP.
Ce document d’une quinzaine de pages exprime le refus que l’Eglise bénisse le “péché” spirituel des personne de même sexe, estimant une telle bénédiction “contraire au projet du Créateur”.
“L’homosexualité est une névrose sexuelle qui comme toutes les névroses peut être traitée. (…) D’un point de vue spirituel elle est à la fois une crise d’identité et une conduite pécheresse”, affirme l’auteur du texte, qui cite le fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud.
“L’Eglise peut aider un certain nombre de gens à s’en sortir et c’est ce que nient mes détracteurs”, a précisé Bernard Laiblé.
La direction de l’UEPAL, interrogée par l’AFP, a pris ses distances avec cet appel.
“Cette initiative est une initiative personnelle et pas une initiative de l’UEPAL dans cette question qui invite au débat”, a indiqué la direction de l’Union des églises protestantes.
L’UEPAL a prévu un débat interne les 28 et 29 juin consacré à la bénédiction des unions de même sexe.
En vue de ce débat, elle a publié un document théologique préparatoire qui résume les arguments pour et contre. L’issue du débat est encore incertaine: l’annonce d’un éventuel report le 30 juin n’est pas exclue, a précisé la direction de l’UEPAL.
Dans un premier manifeste, diffusé en février, des pasteurs avaient appelé de leur côté à un “débat ouvert” sur la bénédiction des couples homosexuels. Sans se prononcer explicitement en sa faveur, ces pasteurs avaient estimé que “tout amour sincère, libre et responsable est l’expression d’une création bénie de Dieu”.