Ce matin dès 10 heures, le pasteur Guillaume Diez et toute l’équipe de l’espace Bethesda proposent au public des rétrospectives photos mises en musique par des louanges gospel, chemin de Marin, à Auch./Photo DDM, S. Lapeyrère
Aujourd’hui, l’église évangélique protestante du Gers fête le jubilé de ses 50 d’existence. Le pasteur Guillaume Diez invite toutes les personnes désireuses de découvrir la pratique d’une foi qui se veut pragmatique.
Cinquante ans d’implantation, ça se fête. Aujourd’hui, l’église évangélique protestante (1) organise une journée conviviale ouverte à tout le monde pour se remémorer le parcours d’hommes pieux qui ont bâti – au sens littéral – une communauté. A 26 ans, le pasteur Guillaume Diez revient sur l’histoire, celle avec un grand «H» et la sienne. Et dévoile la marque de fabrique d’«une foi dynamique et au service de la société».
Pour les «hérétiques», quelle est la différence entre le protestantisme et le catholicisme ?
Historiquement, c’est au XVIe siècle que s’est opérée la séparation. Pour faire simple, on ne prie pas les saints ni Marie, on parle de cultes et non pas de messes, et il n’y a pas non plus de pape. Les hommes et les femmes sont égaux donc les dames aussi peuvent être pasteures. En fait, il s’agit plus pour nous de vivre notre foi sous le coup de la grâce de Dieu plutôt que de devoir agir pour mériter un après. Mais nos différences, tout le monde les connaît et ici, ça fait longtemps que nous travaillons ensemble avec les catholiques : nous sommes pleinement intégrés dans le paysage œcuménique gersois.
Justement, elle s’est déroulée comment cette implantation ?
A la base, ce sont des pasteurs toulousains qui venaient prêcher dans le Gers à la fin des années cinquante, début 60. D’abord, ils ont créé une association culturelle dans un appartement de la place du Caillou en 1963 puis des années plus tard, les fidèles sous l’égide du pasteur Roger Potenti ont retroussé les manches et ont construit eux-mêmes la structure que vous voyez aujourd’hui. Comme je le disais, on participe à beaucoup de manifestations interreligieuses et depuis les années 90, on s’inscrit dans une réelle volonté de se mettre au service de la société. Notre association Agape (lire ci-contre) en est l’exemple.
A 26 ans, on peut dire que vous êtes un jeune pasteur dynamique ?
C’est surtout notre foi que l’on considère comme vivante et dynamique avec l’équipe pastorale. Nous portons ensemble une vision de l’église qui est celle de la société, de l’accompagnement des personnes. Pour ma part, j’ai juste eu la chance de savoir très vite ce que je voulais faire alors je n’ai pas perdu de temps.
Comment avez-vous trouvé la foi ?
Je l’ai toujours eu dans la mesure où mes parents s’étaient convertis à l’évangélisme à leur arrivée dans le Gers. Mais à 17 ans, alors que je m’interrogeais encore sur mon orientation, j’ai entendu le mot théologie dans ma tête. Je sais que ça fait mystique de dire comme ça que j’ai entendu la voix de Dieu mais c’est comme ça que ça s’est passé. J’ai donc fait une licence et un master de théologie avant de revenir ici faire mon stage pastoral.
La religion évangélique c’était donc une évidence ?
Mes parents m’ont toujours laissé le choix et à l’école, j’avais plein de copains qui n’étaient pas croyants. J’ai donc pu voir les deux côtés. Mais je n’aime pas trop le mot religion : je préfère parler de relation. Une relation avec Dieu qui se vit maintenant.
(1) Les évangéliques constituent la frange majoritaire du protestantisme.
L’Agape : des actions sociales
L’association protestante familiale Agape (l’accueil gersois pour l’animation, le partage et l’écoute) a été créée. Dans ce cadre, les membres de l’église évangélique protestante s’impliquent dans l’accueil de sans domicile fixe et dans la gestion de la Banque alimentaire du Gers. Désormais membre de l’UDAF 32 (union départementale des associations familiales du Gers), l’Agape reste tournée vers les familles par diverses actions de formation ou des opérations comme des vides-greniers ou des fêtes de mariés.