Au terme de longues discussions, le Synode de l’Eglise réformée vaudoise clarifie les fonctions de ses serviteurs. Les explications de Nicolas Besson, pasteur et responsable des ressources humaines
Une Eglise qui occupe 350 employés et 1300 bénévoles se doit d’être bien organisée. Le Synode de l’Eglise réformée vaudoise a donc passé du temps à discuter d’un sujet important, malgré son appellation rébarbative de «théologie des ministères». «Il s’agit en fait de concevoir l’ordonnancement des rôles et des fonctions au service de l’Eglise», explique Nicolas Besson, responsable des ressources humaines. Cette organisation n’a pas seulement un aspect pratique, comme dans toute entreprise, lié aux différents métiers et aux compétences requises. Il y a aussi une dimension théologique: «Qui est habilité à prêcher la Parole? Qui célèbre la cène? Nous devions mettre de l’ordre dans le jeu entre le texte biblique, son interprétation et sa mise en lien avec nos vies dans la communauté. Il y a eu un recentrement sur le pasteur, pour donner de la force au message biblique.» Des 350 personnes employées par l’Eglise vaudoise, la grande majorité sont des pasteurs et des diacres. Une cinquantaine de personnes sont des laïcs avec des fonctions diverses: comptable, juriste, graphiste, secrétariat, journalistes, employés administratifs… Le nouveau règlement repositionne plus clairement les fonctions des pasteurs et des diacres, ces derniers étant plus spécialement actifs dans des tâches d’animation communautaire. Il revient au pasteur de diffuser et de travailler la théologie sur le terrain et dans la vie des personnes. Les frontières entre les deux types de ministres ne sont toutefois pas rigides. Les diacres peuvent prêcher, eux aussi sont consacrés.
Compétences particulières
Une troisième catégorie fait son apparition, les animateurs d’Eglise. «Ce sont des personnes qui ont une vie de foi et des convictions personnelles, explique Nicolas Besson. Et envie de travailler pour l’Eglise. Ils auront des compétences particulières: assistants sociaux, psychologues, enseignants… Ils seront employés de l’Eglise et travailleront en collaboration avec des ministres.» S’ils ne sont pas consacrés – en partant du principe que leur engagement n’est pas forcément de longue durée – les animateurs doivent toutefois suivre la formation du Séminaire de culture théologique*. Cette réorganisation des fonctions a pour but de réagir contre la tendance qui voit le théologique s’affaiblir et s’estomper. Que ce soit en paroisse ou en d’autres lieux, le pasteur travaillera désormais en équipe avec diacres et animateurs. «Il assurera et animera une réflexion de fond à partir de la théologie», note le responsable RH. Autre avantage du nouveau modèle, il permettra de faire face à la baisse constatée des vocations. Nicolas Besson se réjouit de ce que son office puisse donner désormais davantage d’impulsion dans les dossiers de repourvue des postes. Il reconnaît toutefois que la mise en œuvre du nouveau règlement pourra prendre du temps. Sans parler des questions qui restent ouvertes et qui doivent être clarifiées par la nouvelle législature: l’échelle des salaires des employés et la place des nombreux bénévoles.
// V.Vt