Depuis quelques années, l’Etat chinois a forcé les pasteurs nomades de certaines communautés tibétaines à emménager dans des logements récemment construits. Cependant, des habitants se sont plaints à maintes reprises de ce qu’il leur était impossible de vivre dans ces maisons de mauvaise qualité. Ces plaintes sont restées sans réponse, mais l’Etat a tout de même ordonné le remboursement rapide des emprunts contractés de force par les habitants pour faire construire ces maisons.
D’après un informateur vivant au Tibet, l’Etat chinois a obligé dès 2009 les pasteurs nomades tibétains qui vivent dans diverses zones de plusieurs provinces chinoises à s’engager dans des projets immobiliers. C’est ainsi que chaque foyer de la communauté de Nyitö [Niduo en chinois, district de Serta (Seda), préfecture tibétaine autonome de Karze] s’est vu attribuer une prime de 30 000 yuans [3 900 euros], mais a dû également emprunter 20 000 yuans [2 600 euros] pour construire sa maison.
Le chef de la communauté pastorale et le chef de la confédération de communautés n’ayant pas eu d’autre choix que d’endosser la responsabilité de ce projet, ils ont dû réunir les primes accordées par le gouvernement local populaire et les sommes empruntées pour faire construire les logements. Cependant, ces maisons sont déjà fissurées et elles s’avèrent de piètre qualité, à tel point qu’il est impossible pour leurs propriétaires d’y vivre, a rapporté cette source.
La même personne a poursuivi : “L’inutilité totale de ces logements pour leurs occupants est une chose, mais, en plus de cela, le gouvernement a déclaré que ceux-ci devraient au plus tôt rembourser et la prime et l’emprunt contracté. De plus, les autorités ont annoncé qu’elles allaient interrompre le versement d’une prime annuelle d’environ 1 000 yuans [130 euros] versée jusqu’alors aux pasteurs pour acquitter le prix de la location de pâtis”.