Le synode Sudcam et l’assemblée générale se déchirent.
Le mal qui mine l’Eglise presbytérienne camerounaise orthodoxe (Epco) est décidémment profond. Lundi, 05 janvier 2015, la faction du synode Sudcam et celle de l’assemblée générale se sont livrées une bataille sans merci à la paroisse d’Elat Ngoto 1. C’était au cours de la journée d’ouverture de l’assemblée générale de cette église prévue du 05 au 11 janvier 2015 à Ebolowa.
En lieu et place de ce conclave ecclésial, les fidèles ont plutôt eu droit à un pugilat. Une bagarre entre les pasteurs de la faction du synode Sudcam et ceux de l’assemblée générale. Quelques fidèles y compris. La faction du synode Sudcam a eu le dessus sur leurs adversaires, puisqu’ayant réussi à fermer le temple, empêchant ainsi le début des travaux de l’assemblée générale en cette paroisse. N’eût été la prompte intervention de la police, on aurait assisté au pire, confie Bertin Afane Etoungou, pasteur du consistoire d’Ebolowa. Toute la nuit du lundi, 05 au mardi 06 janvier, la police a veillé sur le site.
Echec des négociations
Mardi, 06 janvier, le préfet de la Mvila a convié les deux factions rivales autour d’une table de négociation. Echec. Au terme d’une réunion de crise d’au moins trois heures, les deux parties se sont encore séparées en queue de poisson. Victor Mendel Nguangué, le préfet de la Mvila a dit sa déception : «On retient que les factions et les problèmes demeurent et l’assemblée générale ne se tient plus à Ebolowa, elle sera délocalisée». Au synode Sudcam, ce qui fâche le plus, c’est surtout l’exclusion jugée arbitraire de 48 pasteurs de ce synode par le secrétaire général de l’Epco, Dominique Anjongo Epo, pour « indiscipline et insubordination ».
D’après le pasteur Essian Maurice de la paroisse de Nkolandom, « la crise qui secoue actuellement l’église est une crise constitutionnelle. Il s’agit des lois de l’église en conflit avec les décisions de l’assemblée générale ». Pour le pasteur Bertin Afane Etoungou du consistoire Ebolowa, « la réintégration et l’acceptation des 48 pasteurs exclus se posent comme préalables à toute négociation avec l’assemblée générale ». La crise qui a tourné au vinaigre à Ebolowa lundi dernier, dure depuis trois ans. Sur le front, deux factions de la même église.
Des frères ennemis. L’assemblée générale qui regroupe deux synodes sur les trois que compte l’Epco avec pour tête de proue le secrétaire général Dominique Anjongo Epo, veut à tout prix en découdre avec l’autre faction qu’elle qualifie de rebelle, celle du synode Sudcam dirigée de main de maître par l’ancien d’église Emmanuel Edou. Et le bras de fer semble-t-il, ne s’arrêtera pas de si tôt.
© Le Jour : Jérôme Essian