Humour, magie et musique dialoguent dans «Trois ministres sur un plateau», présenté les 23 et 25 janvier, à l’Espace culturel des Terreaux, à Lausanne. Sur scène, trois pasteurs dévoilent leur passion.
Par Laurence Villoz
«Pour moi, pasteur ou humoriste, c’est la même chose», rigole le pasteur Etienne Rochat-Amaudruz qui jouera une dizaine de ses sketches à l’Espace culturel des Terreaux, les 23 et 25 janvier prochain, à Lausanne. Le spectacle humoristique Trois ministres sur un plateau allie sketches, magie et piano sur le thème de la vocation.
«Je m’inspire de la vie de tous les jours pour les écrire. Par exemple, l’idée du «Testament du goret défunt» m’est venue lors des repas dominicaux chez ma belle-mère. Elle achetait de grandes tranches de jambon pliées en deux qui ressemblaient à un petit livre. A la même époque, les abattoirs de Malley ont mis la clé sous la porte. J’ai ainsi imaginé un testament – qui pourrait être le mien – d’un cochon sur le point de mourir», raconte Etienne Rochat-Amaudruz de la paroisse de Cheseaux-Romanel de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV).
«Gamin, je faisais rire ma famille quand je sentais des tensions», se rappelle le pasteur de 64 ans qui a commencé à apprendre par cœur les sketches de Fernand Renaud, Coluche ou François Silvant à l’adolescence, avant d’en inventer personnellement. «L’humour partage avec l’Evangile la faculté de libérer des pesanteurs du monde. D’ailleurs, j’utilise certaines de mes prédications pour en faire des sketches», ajoute-t-il.
Participation du public
De son côté, le pasteur Stéphane Rouèche de la région «Lac-en-ciel» de l’Eglise réformée Berne-Jura-Soleure s’exprimera par la prestidigitation. «J’allie une prestation théâtrale avec de la magie. J’aime particulièrement entrer en contact avec le public», explique ce membre du club des magiciens de Neuchâtel qui fait, entre autres, disparaître des billets de dix francs. «Pour moi, c’est un rêve d’enfant. Je retrouve dans la magie, tout comme dans la religion, l’émerveillement et la reconnaissance», ajoute-t-il.
Sur scène également, le jeune ministre de la paroisse du Pied du Jura, Etienne Guilloud, revisitera au piano des chants de Taizé en version jazz. «Chez les pasteurs et les curés, il y a une longue tradition que de s’intéresser à autre chose qu’à la théologie. Par exemple, à la botanique ou à la musique, moins souvent au monde du spectacle», souligne le pasteur Jean Chollet, directeur de l’Espace culturel des terreaux.