Vous aimeriez, comme Aimé CESAIRE, lancer une prière virile sur votre continent en miniature, et prophétiser tant de belles choses… Mais il arrive que même la foi sauvage du sorcier et le génie créatif de l’amour inconditionnel que l’on voue à sa patrie ne suffisent plus. Vous appréhendez certainement les futures dérives d’un certain féminisme local qui se décline dans une originalité très camerounaise le 8 mars prochain. Alors, il est temps de rencontrer certaines dames qui ne se contentent de se faire belles et de se taire, qui ne veulent pas jouer les faire valoir et les potiches de la Républiques, et qui , malgré les apparences, sont la majorité silencieuse du pays. Vous vous en doutez, je les ai rencontrées, et elles ont parlé.
«Je suis une «ancienne de l’église». Mon obédience est l’ EPC, L’église presbytérienne camerounaise. Vous comprendrez que je ne donne pas mon nom car je risque d’être excommuniée. Dans les manifestations qui se passeront le 8 mars, j’ai envie de dire à toutes les femmes de mon église d’aller défiler, non pas dans le folklore ambiant habituel en chantant des hymnes de soutien à la gloire de la femme du chef d’état, mais en revendiquant nos vrais droits. Nous sommes la seule église protestante du pays dans laquelle les femmes n’ont pas le droit de devenir des Pasteurs ! Pourquoi ? Oui, je me le demande, alors que nous sommes majoritaires, alors que nos associations internes comme l’ ACF (L’association chrétienne des femmes) sont le fer de lance dans la dynamique de cette église. Nous continuons donc, selon de vieilles conceptions des théologies machos, à être considérées comme cause fatale du péché adamique, nous les descendantes d’Eve.»
«Laisse comme ça Ancienne, toi aussi ! J’ai la solution, nous allons faire un schisme et créer notre église presbytérienne que nous déclinerons au féminin, et les femmes, nous la majorité, pourrons devenir des pasteurs. Nous sommes protestants ou pas ! Et quand des protestants ne sont plus d’accord ils se détachent et créent une église. Nous n’innoverons pas, car il y a déjà eu dans les années 30 l’ EPA (église protestante africaine) qui avait refusé de se soumettre à la dictature linguistique et liturgique «boulou ». Puis, il y a eu dans les années 60 l’ EPCO qui se voulait contre l’œcuménisme, et très récemment l’EPCR Du pasteur NGOMO. Je parie tout ce que tu veux que ces machos vont avoir une peur bleue, tu verras, ils vont céder, et nous pourrons exercer un ministère qui nous est interdit juste parce que nous sommes des femmes, et ça c’est droit que nous devons revendiquer.»
«Tu sais Catherine, il y a tant de réformes que nous devons apporter à ce presbytérianisme camerounais. La corruption est tellement officielle alors que c’est l’église qui devrait montrer l’exemple. Je crois savoir qu’ils ne veulent pas que nous soyons des pasteurs car nous risquons de dénoncer certaines pratiques mafieuses chroniques.Les détournement de fonds, les abus de biens sociaux ne sont jamais punis quand ce sont nos pasteurs qui les font. Depuis qu’ils ont envahi les directions des établissements secondaires et des hôpitaux, certains pasteurs de l’ EPC ont volé et pillé ces institutions les menant à la ruine, parfois à la fermeture. Il suffit de voir ce que sont devenus les hôpitaux prestigieux d’antan comme celui de ENONGAL, les collèges de Foulassi de Elat, un vrai scandale au vu et su de tous. J’ai vu dimanche dernier, une grande cérémonie pour le jubilé de la paroisse Marie GOCKER à Yaoundé. Je ne savais pas qu’il fallait des sièges spéciaux pour les envoyés du chef de l’Etat dans une église, des places d’honneur devant tout le monde. Et, comme c’est le Fameux NDONGO, la chose, la marque, la fabrique et le doungourou de Barthélémy qui s’y était collé, ce fut la catastrophe et l’épouvante dans toute son horreur.»
«AKOUMBA, ma sœur, laisse-moi cette honte-là. Ce bout d’homme se croyait au comité central de son parti politique. Comment a-t-il pu commencer son discours en s’adressant d’abord au président du sénat, alors qu’il était invité par les modérateurs de l ‘EPC et de la paroisse? Puis nous parler de l’évangile selon son saint Barthélémy qui «spiritualiserait la matière et demanderait l’ardeur de l’amour» pour finir par son vieux credo: un seul mot, continuez! C’est à peine s’il ne finissait pas comme dans le temps en Guinée équatoriale par loué soit Barthélémy. En citant Lamartine et Camus, notre professeur avait oublié qu’il y avait des références théologiques comme Martin Luther King.»
Le pasteur canadien Hyeon Soo Lim est bel et bien détenu en Corée du Nord, selon sa famille, qui dit en avoir obtenu la confirmation officielle des autorités canadiennes.
L’Église presbytérienne coréenne à laquelle le révérend appartient avait révélé plus tôt cette semaine qu’elle était sans nouvelles de lui depuis le 31 janvier, mais sans s’avancer davantage sur son sort.
Selon une porte-parole de l’église, Lisa Pak, les autorités canadiennes ont depuis prévenu la famille de l’homme de 60 ans que la Corée du Nord a confirmé qu’elle le détenait.
La famille et les membres de sa communauté « demandent à leurs compatriotes canadiens et la communauté internationale de continuer à prier pour sa libération et son retour en toute sécurité », a-t-elle fait savoir jeudi matin.
Selon Mme Pak, Hyeon Soo Lim s’est rendu plus d’une centaine de fois en Corée du Nord dans le cadre d’une mission parrainée par son église, qui est à Mississauga, en banlieue de Toronto. Il s’y occupait d’un orphelinat, d’une garderie et d’une maison de retraite dans la région de Rajin, dans le nord-est du pays.
Le pasteur devait être de retour au Canada le 4 février. Bien qu’il ne soit pas revenu comme prévu, son église ne s’est pas inquiétée outre mesure au départ, puisqu’il a l’habitude de voyager et qu’il connaît bien la Corée du Nord.
Elle avait aussi cru qu’il pouvait avoir été placé en quarantaine pour 40 jours, comme le font les autorités nord-coréennes pour les étrangers jugés susceptibles d’être porteurs du virus Ebola.
Les autorités nord-coréennes ont pris des mesures répressives à l’encontre d’organisations chrétiennes au cours des derniers mois. Plusieurs pasteurs américains ont notamment été placés en détention.
Lisa Pak se dit néanmoins convaincue que Hyeon Soo Lim n’a pas fait de prosélytisme, une pratique interdite en Corée du Nord, l’un des pays les plus reclus de la planète.
Le pasteur Hyeon Soo Lin, lors d’une de ses missions en Corée du Nord. Photo : Photo fournie par l’Église presbytérienne coréenne
Le pasteur canadien Hyeon Soo Lim est bel et bien détenu en Corée du Nord, admet jeudi le ministère des Affaires étrangères, confirmant du coup une information révélée un peu plus tôt dans la journée par la famille de l’homme de 60 ans.
« Comme il n’y a pas de bureau du gouvernement dans le pays, l’aptitude des responsables canadiens à fournir une assistance consulaire est extrêmement limitée », indique dans un courriel une porte-parole du ministère, Caitlin Workman.
« Des responsables consulaires sont en contact avec les membres de la famille et leur fournissent de l’aide », ajoute-t-elle.
« Le Canada recommande depuis longtemps et continue de recommander aux Canadiens de ne pas voyager en Corée du Nord. Les Canadiens ne devraient en aucun cas voyager en Corée du Nord. » — Caitlin Workman, porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères
Selon la famille du pasteur, le ministère des Affaires étrangères est en contact avec l’ambassade de Suède à Pyongyang pour obtenir de l’aide dans son dossier.
La Light Presbyterian Church, l’église presbytérienne coréenne à laquelle le révérend appartient, avait révélé plus tôt cette semaine qu’elle était sans nouvelles de Hyeon Soo Lim depuis le 31 janvier, mais sans s’avancer davantage sur son sort.
Dans une déclaration faire jeudi matin, une porte-parole de l’église, Lisa Pak, a cependant révélé que les autorités canadiennes ont depuis informé la famille du pasteur qu’il était détenu. Le ministère leur a dit avoir obtenu cette confirmation des autorités nord-coréennes.
La famille et les membres de sa communauté « demandent à leurs compatriotes canadiens et la communauté internationale de continuer à prier pour sa libération et son retour en toute sécurité », a indiqué Mme Pak.
Selon elle, Hyeon Soo Lim s’est rendu plus d’une centaine de fois en Corée du Nord dans le cadre d’une mission parrainée par son église, qui est à Mississauga, en banlieue de Toronto. Il s’y occupait d’un orphelinat, d’une garderie et d’une maison de retraite dans la région de Rajin, dans le nord-est du pays.
Le pasteur devait être de retour au Canada le 4 février. Bien qu’il ne soit pas revenu comme prévu, son église ne s’est pas inquiétée outre mesure au départ, puisqu’il a l’habitude de voyager et qu’il connaît bien la Corée du Nord.
Elle avait aussi cru qu’il pouvait avoir été placé en quarantaine pour 40 jours, comme le font les autorités nord-coréennes pour les étrangers jugés susceptibles d’être porteurs du virus Ebola.
Les autorités nord-coréennes ont pris des mesures répressives à l’encontre d’organisations chrétiennes au cours des derniers mois. Plusieurs pasteurs américains ont notamment été placés en détention.
Lisa Pak se dit néanmoins convaincue que Hyeon Soo Lim n’a pas fait de prosélytisme, une pratique interdite en Corée du Nord, l’un des pays les plus reclus de la planète.
Une quarantaine d’élus, de chefs de services techniques et d’Ong, maliens et mauritaniens, évoluant dans le domaine de l’élevage viennent de prendre part à a Nioro du Sahel à une rencontre de concertation sur la problématique de la transhumance intra et transfrontalière. La session s’est déroulée au Centre de formation à la décentralisation en présence des autorités politiques et administratives locales, sous la présidence du préfet adjoint, Souleymane A. Sangaré. Elle a été organisée par les Ong OMADEZA (Organisation malienne de développement des zones arides) et CEPAP (Centre d’études et de promotion agro-pastorale), en collaboration avec l’Organisation de développement des zones arides et semi- arides en Mauritanie (ODZASAM), avec le concours financier de Drylands/Norvège. La rencontre visait à identifier les contraintes et problèmes engendrés par la décentralisation administrative et politique de la gestion des ressources naturelles sur un parcours pastoral transfrontalier. Ceci afin de pérenniser la mobilité transfrontalière et assurer aux pasteurs transhumants de meilleures conditions de sécurité alimentaire grâce à leur structuration et leur application dans le processus de gestion et d’exploitation décentralisée des ressources naturelles. La rencontre de Nioro est la suite logique d’une enquête menée auprès des pasteurs, agro-éleveurs, chefs coutumiers et organisations socioprofessionnelles, au cours de laquelle des problèmes comme la non délimitation des pistes de transhumance, l’absence d’infrastructures hydrauliques et la méconnaissance des clauses des accords bilatéraux de transhumance transfrontalière signés entre le Mali et la Mauritanie ont été recensés, a expliqué Ibrahima Semega, le président de l’OMADEZA. A la fin de la rencontre, les participants, par la voix du président de l’ODZASAM–Mauritanie, Moctar Mohamed Amed Moctar, se sont déclarés satisfaits et mieux outillés pour restituer les recommandations issues des échanges et gérer la problématique de la mobilité transfrontalière des pasteurs de Ayoun El Atrous en Mauritanie à la boucle du Baoulé au Mali. M. DIAKITE AMAP-Nioro
De façon précise, l’opération vise à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Nous en parlions dans un précédent article publié samedi 28 février, dans lequel nous avons promis la suite. En effet, dans cet article, nous indiquions avoir été informés par une source proche de la communauté, qui est remontée contre la décision de la direction de l’église.
C’est dans la soirée du mardi 24 février dernier qu’elle nous joint par téléphone pour dénoncer cette affaire qui, à l’en croire, fait grincer des dents chez les concernés. Car, non seulement les personnes visées sont sommées de le faire au risque de perdre leur poste, mais elles doivent signer un document dans lequel elles désengagent l’église de toute responsabilité en cas de conséquences pendant ou après l’opération.
Par le biais de notre source, nous réussissons à rentrer en contact avec une dizaine de pasteurs de l’église universelle du royaume de Dieu. Tous ont feint de ne pas savoir de quoi il est question, nous demandant comment nous avons eu l’information et aussi leurs contacts. Mais, notre source est certaine. « Ils ont peur de parler. Ils ne sont pas sereins, sinon l’information est vraie », a-t-elle insisté.
Enfin, vendredi dernier un pasteur accepte de parler. Finalement, c’est le lendemain samedi qu’il nous appelle, dès la première heure. « Bonjour monsieur. Vous m’avez appelé hier au sujet de la vasectomie », se présente-il. Le pasteur que nous nommerons Yang You a informé que c’est en 2010 que l’idée de leur stérilisation a été émise par leur ancien évêque, « sous forme de proposition ». Mais le nouvel évêque brésilien, Naciemento, en poste depuis 2012, en a fait une obligation depuis cette année, avec la menace de licencier tous ceux qui vont s’y opposer.
« On nous demande de pratiquer la vasectomie pour ne pas avoir d’enfants. Parce que d’après eux, les enfants peuvent nous distraire et nous empêcher d’exercer convenablement notre ministère. Pourtant, eux ils ont des enfants. Et quand on le leur fait savoir, ils ne nous réponde pas », a expliqué le pasteur. Selon lui, la pression est tellement forte que certains de ses collègues ont décidé de se soumettre, quand un autre, en l’occurence pasteur Michel Brou de Yopougon, a été exclu. Nos tentatives pour joindre ce dernier sont restées vaines.
Pasteur Yang You ne crains pas de subir le même sort. « Je suis prêt à dire non à cette opération parce que je n’ai jamais vu ça dans la bible » , a-t-il dit. Il pense d’ailleurs que la décision a des sources occultes. « C’est peut être des sacrifices pour faire prospérer l’église en terme de membres ou d’argent », a-t-il supposé. Car de sacrifices, il est question dans l’église, a-t-il relevé. « Deux fois par an, en juin et en décembre, il est demandé aux fidèles d’amener tous leurs biens à l’église », a dévoilé pasteur Yang You. Quand nous lui demandons au sujet de la pratique de la magie dont on entend parler à l’église universelle du royaume de Dieu, il répond « avec ce qui se passe, on commence à croire en cela ».
Suite à la publication de notre premier article, un des pasteurs a informé qu’ils ont été convoqués d’urgence par le clergé pour un conclave qui doit se tenir sur deux jours, du mardi 3 au mercredi 4 mars. Tous les pasteurs devraient être à Abidjan le lundi. En tous cas, la plupart que nous avons joints ont confirmé leur présence dans la capitale économique.
Au siège de l’église, à défaut des responsables ecclésiastiques, c’est Ange Adjé qui fait office d’attaché de presse qui nous a reçu. Il a indiqué que la vasectomie n’a jamais été pratiquée, même s’il est vrai que cela fait dix ans qu’il en a entendu parler. « Dire qu’on l’impose aux pasteurs, je n’en sais rien, mais je ne pense pas », a-t-il mis en doute. Il a mis ces accusations sur le compte des ragots contre l’Église universelle. Pasteur Sarr de San Pedro est allé dans le même sens que lui, rejetant les propos de ses collègues.
Selon ce dernier, la rencontre à laquelle ils sont conviés fait partie des séminaires habituels qu’ils ont. Pourtant, le chargé de communication qui dit être l’organisateur de ce genre d’évènements, sauf des réunions spéciales du clergé, a indiqué qu’aucune rencontre des pasteurs n’est au menu ces deux jours. « C’est moi qui leur envoie les invitations. Or, je n’ai pas envoyé de courriers. Donc pour moi, il n’y pas de réunion. Mais je ne peux pas confirmer », a dit Ange Adjé.
La communauté protestante compte un peu plus de 20.000 fidèles au Grand-Duché (données des Eglises et paroisses, validées par le gouvernement). Ainsi, avec l’islam, le protestantisme est la deuxième religion du pays, derrière le catholicisme, largement majoritaire, avec plus de 400.000 fidèles.
Un mouvement né du rejet des orientations de l’Eglise catholique
Le mouvement protestant est né au XVe siècle, de la Réforme: un rejet de certaines pratiques de l’Eglise catholique, notamment la vente d’indulgences. Initiée par le théologien Martin Luther en Allemagne, la Réforme traduit la volonté d’un retour aux sources du christianisme.
Le protestantisme englobe des courants très divers mais tous ont en commun de ne reconnaître aucune autorité au Pape: en dehors de Dieu, rien n’est sacré, divin ou absolu, ce n’est pas l’Eglise qui est au cœur de la foi, mais l’Evangile.
Au Grand-Duché, la communauté se compose de l’Eglise protestante du Luxembourg et des paroisses de Luxembourg-ville, Ettelbruck, Wiltz, Esch/Alzette, des paroisses francophone et néerlandaise, du groupe “Jésus est vivant”, des paroisses d’expression allemande, danoise, finnoise, islandaise, et encore d’autres groupes, plus restreints.
L’Eglise protestante du Luxembourg représente l’ensemble des communautés protestantes présentes sur le territoire Gerry Huberty
La convention signée en janvier dernier entre l’Etat et les communautés religieuses prévoit que “l’Eglise protestante du Luxembourg représente les communautés protestantes établies sur le territoire”.
C’est le pasteur adjoint de cette Eglise que nous avons rencontré: Volker Beba nous a ouvert les portes de “l’église d’enfants”, un atelier dédié aux 5-8 ans dont il s’occupe une fois par mois. Pasteur, parents et enfants nous ont raconté comment ils vivent leur foi au Luxembourg.
“L’église d’enfants”, un atelier ludique pour découvrir la Bible
C’est avec sa guitare et un chant de bienvenue que le pasteur accueille Ines, Cornelia, Anna, Nicolas, Jonas, Lowa, Till et Louisa. Tous prennent place autour de lui, et chantent ensemble, heureux de se retrouver.
Voilà quatre ans que la fille d’Elsbeth Ranke fréquente “l’église d’enfants”: “Ce n’est pas tant l’instruction religieuse qui importe pour moi, mais plutôt la vie en groupe: jouer et chanter avec les autres enfants de la communauté”, confie la maman.
“Etre protestant dans un pays catholique, c’est particulier”
Elsbeth et son mari sont allemands et ont tous deux grandi dans la foi protestante, très répandue dans leur pays. Aujourd’hui résidents luxembourgeois avec leurs deux filles, la situation s’est inversée: “On fréquente une Eglise minoritaire dans un pays catholique, c’est particulier.”
Jésus, représenté sur l’un des immenses vitrail qui surplombent le choeur de l’église de la Trinité Gerry Huberty
Cela dit, elle y voit un avantage: “Les gens qui viennent, c’est parce qu’ils le veulent vraiment, pas seulement par habitude.”
Au-delà du protestantisme, ce sont surtout les valeurs chrétiennes qui sont importantes pour cette famille. D’ailleurs, les filles fréquentent le cours de religion catholique dispensé à l’école: “Les voir faire le signe de croix, qui n’existe pas chez les protestants, ça m’amuse”, raconte Elsbeth, en souriant.
Le baptême et la Sainte-Cène comme seuls sacrements
Elle ne voit pas de difficulté particulière à élever ses enfants dans la foi protestante au Luxembourg, si ce n’est certaines questions concrètes auxquelles il faut apporter des réponses: pourquoi, alors que tous les copains de classe préparent leur communion, doit-on attendre quatre années de plus?
En effet, dans le culte protestant, la première communion n’existe pas: “On a simplement expliqué aux filles que ce moment a lieu plus tard.”
A l’âge de 13 ans, les adolescents protestants font leur confirmation mais, à la différence du culte catholique, elle ne fait pas partie des sacrements. Seuls les deux rites institués par Jésus-Christ lui-même, le baptême et la Sainte-Cène, constituent des sacrements.
“Juger avec ma foi, sans que le Pape ne me dise quoi penser”
Ce qui plaît à Elsbeth dans le protestantisme est la liberté d’avoir ses propres idées: “Etre protestant, c’est être libre. Libre de prendre mes décisions, de juger avec ma foi, ma conscience, sans que le Pape, pour qui j’ai un profond respect, ne me dise quoi penser.”
Un principe fondateur du protestantisme est la lecture biblique amenant chaque croyant à être prêtre. “On est seul face à Dieu. Mais parfois, ça peut être dur. Etre un bon protestant, c’est une conscience de chaque jour.”
Chez les protestants, les pasteurs sont des hommes ou des femmes, se marient, ont des enfants: “Les femmes peuvent être pasteur, et je trouve ça tout à fait normal. La question du célibat des prêtres catholiques est un principe que je ne rejoins pas.”
Dans la petite salle de jeu, c’est maintenant l’heure du goûter. Au menu: fruits frais et beignets, les enfants en redemandent. Le pasteur Beba nous accorde un court instant.
“J’amène les gens à la Bible pour qu’ils réfléchissent par eux-mêmes”
Il est marié et a trois enfants, dont Till, qui se régale à l’autre bout de la table. Le pasteur a lui-même fréquenté “l’église d’enfants” quand il était petit, et dès son adolescence, il a souhaité s’investir dans l’animation biblique.
Pour le pasteur Volker Beba, la place du débat dans la foi protestante est une véritable richesse Chris Karaba
Dans le culte protestant, il n’y a pas de distinction clergé-laïcs, la place du pasteur est donc très spécifique: “Mon rôle, c’est prêcher la parole de Dieu, guider, et amener chacun à s’engager. J’annonce l’Evangile, je laisse grandir la foi, j’amène les gens à la Bible pour qu’ils réfléchissent par eux-mêmes, ce qui est aux fondements du protestantisme.”
Deux édifices pour tout le pays
La grande difficulté à laquelle la communauté protestante est confrontée au Luxembourg est le manque d’édifice.
L’église de la Trinité est la seule église protestante de la capitale Gerry Huberty
“On a notre église à Luxembourg, l’église de la Trinité, rue de la Congrégation, et l’église protestante d’Esch, c’est tout. On n’a que deux églises pour tout le pays au lieu d’en avoir une dans chaque village!”
“Les gens viennent parfois de très loin pour le culte du dimanche”, ajoute le pasteur.
C’est la solidarité de l’Eglise catholique et le soutien de certaines communes qui permet à l’Eglise protestante de célébrer occasionnellement des cultes partout dans le pays, en s’installant dans des locaux associatifs par exemple.
Questions de société: chaque paroisse libre de décider
Comme n’importe quel culte aujourd’hui, l’Eglise protestante n’échappe pas aux grandes questions de société et doit se positionner.
Chez les protestants, cela prend la forme d’un débat ouvert à tous. “Il y a peu, deux femmes ont manifesté le souhait de voir leur union bénie. Nous avons donc abordé le sujet au Consistoire puis organisé une première soirée d’information pour discuter avec les paroissiens de la bénédiction des couples de même sexe. Les débats vont se poursuivre sur cette question.”
“Chacun est invité à s’exprimer, et chaque paroisse est libre de choisir. C’est là une grande différence avec les catholiques: le Pape dicte sa position et l’Eglise doit la respecter.”