Pendant une semaine, une centaine de familles des gens du voyage s’est posée à la Gloriette. La religion tient une place primordiale dans leur vie.
Il est à peine dix heures en ce lundi de Pentecôte, la Gloriette se réveille dans le calme. Cela fait déjà sept jours que la communauté Vie et lumière a pris place sur la plaine (lire ci-dessous), à proximité de l’aire de jeux. Au milieu des caravanes, c’est le silence qui domine. Les couettes prennent l’air sous les auvents. Quelques machines à laver installées à l’arrière des camionnettes sont déjà en marche.
“ Même les sédentaires ”
Soudain, la voix d’un homme résonne depuis l’immense chapiteau installé au cœur du camp. « La réunion va commencer ! » A son appel, des silhouettes sorties de nulle part convergent vers le poumon du camp. C’est ici que, depuis une semaine, se tiennent les fameuses réunions, qui sont en réalité des temps de prières. « Il y en a eu une chaque jour, sauf samedi », rappelle Georges.
L’homme vient de la région parisienne, il est l’un des dix pasteurs présents à Tours pour le rassemblement de la Pentecôte. « Aujourd’hui, comme c’est lundi de Pentecôte, et le dernier jour, nous avons prévu trois réunions, ce matin à 10 h, cet après-midi à 14 h et ce soir à 20 heures. »
Sous la toile de tente rayée bleu et blanc, une centaine de chaises en plastique attendent les fidèles. Au fond, l’autel orné de quelques fleurs artificielles va accueillir pendant près de trois heures les « serviteurs ». Ces pasteurs de tous âges (le doyen a 87 ans) se relaient au fil de la cérémonie pour lire des extraits de la bible, reprendre des chants accompagnés par un guitariste et un pianiste.
Dans l’assemblée, la ferveur est intense. Les femmes, qui portent un léger voile sur leur chevelure, sont aussi démonstratives que les hommes. Chacun peut prier à voix haute, venir sur l’autel pour témoigner de sa foi. Un homme vient raconter la prison, l’alcool et les proches disparus ; un autre évoque une guérison miraculeuse…
Les jeunes mères tiennent leur bébé sur les genoux. Les enfants plus grands se contentent d’allées et venues sous le chapiteau ou jouent devant la porte d’entrée. « Nous organisons des rassemblements spécifiques pour les jeunes », précise Jean-Claude Schmidt. Le pasteur qui coordonne les cérémonies veut insister sur l’ouverture d’esprit de sa communauté. « Nous accueillons tout le monde ici, même les sédentaires. »
Ce matin, les caravanes quitteront la plaine de la Gloriette. Dans quelques jours, les pasteurs vont accueillir de nouvelles familles des gens du voyage à Poitiers.