Les bénédictions, au Havre, se feront suite à une concertation avec le conseil presbytéral.
Dimanche 17 mai 2015, le synode national de l’Église protestante unie de France a validé la possibilité de « bénir des unions de personnes de même sexe », une avancée remarquée, mais préparée de longue date par la communauté protestante. « Elle ne concerne qu’une des églises du protestantisme. Il y a eu 18 mois de discussions entre les communautés locales, régionales, puis nationales, avant ce synode », explique à Normandie-actu le pasteur Emmanuel Rouanet, de la paroisse du Havre (Seine-Maritime). Cette décision votée à très grande majorité est présentée comme « une possibilité ouverte aux pasteurs et communautés locales » de bénir, ou non, les couples homosexuels.
Cela nous renvoie à notre responsabilité. Une demande se validera au Havre s’il y a des sollicitations. Ce n’est pas le cas pour le moment.
Une décision à valider par le conseil presbytéral
Pour Emmanuel Rouanet, l’importance de cette décision tient aussi à la possibilité pour les pasteurs de ne pas être forcément « sur la même longueur d’onde ». À l’Eglise protestante du Havre, deux pasteurs officient, et un accord entre ces derniers et le conseil presbytéral local est nécessaire pour répondre favorablement à la requête d’un couple de personnes de même sexe. Deux ans après le débat concernant le mariage pour tous, le pasteur du Havre tient également à rappeler que les pasteurs restent libres de leurs opinions, concernant ce sujet.
Il est important de montrer aussi que l’on peut vivre en communion dans une Église, tout en ayant des positions différentes, qui sont toutes deux légitimes.»
Compléter le mariage civil
Contrairement à l’Église catholique qui voit l’acte de mariage comme un sacrement, l’Église protestante considère cette bénédiction « plutôt comme un moyen de compléter le mariage civil, sans le remplacer. Dans le cas des couples de personnes de même sexe, cet acte permet enfin à ceux qui le désirent de recevoir une bénédiction de leur Église. »
Alors que la plupart voit cette décision du synode comme une grande évolution, en pointant du doigt l’Église catholique et son « retard », le pasteur Emmanuel Rouanet se montre plus pragmatique sur la question.
Pour moi, elle marque une différence sur la conception du mariage, mais elle était déjà existante auparavant. Il n’y a rien de nouveau dans cette différence entre l’Église protestante et l’Église catholique.