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Le journal de 19h : l’Église protestante unie de France accepte de bénir les couples homosexuels

REPLAY INTÉGRAL – À la suite d’un synode national qui s’est déroulé ce dimanche, les pasteurs de l’Église protestante unie de France pourront désormais bénir les couples homosexuels.

Le journal de 19h : l’Église protestante unie de France accepte de bénir les couples homosexuels Crédit Image : RTL Télécharger

Pour la première fois, l’Église protestante unie de France a adopté la possibilité de bénir les couples homosexuels, à l’issue d’un vote très largement positif. Une grande majorité des délégués de l’EPUdF a voté en faveur de cette évolution.

Cette décision, annoncée lors d’un synode à Sète dans l’Hérault, est l’aboutissement de 18 mois de réflexion alors que 250.000 fidèles y ont participé. “Les votes se sont déroulés avec une sorte de gravité tranquille, confiante et joyeuse à la fois. La première fois que les mains se sont levées, il y a eu un espèce d’effet de masse”, a déclaré Laurent Schlumberger, l’Église protestante unie de France (EPUdF). 

Pour rappel, le mariage n’est pas un sacrement chez les protestants. Cependant, les couples unis à la mairie peuvent bénéficier d’une liturgie de bénédiction célébrée au temple par un pasteur.

À écouter également dans ce journal

– Cet après-midi, le corps du deuxième adolescent porté disparu dans les calanques à Marseille a été retrouvé.
– Ce dimanche 17 mai, Novak Djokovic a remporté pour la quatrième fois le Masters 1000 de Rome, en battant en finale Roger Federer (6-4, 6-3), à une semaine de Roland Garros.

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Les joueurs du PSG manifestent leur joie après la victoire contre Montpellier qui leur assure le titre de champion de France, le 16 mai 2015 – Claude Paris/AP/SIPA

* Anne Kerloc’h

Encore un petit pont et un grand week-end ? Ou juste un week-end ? Vous avez sagement rangé les écrans pour sortir l’écran solaire (oui on a le droit de rêver même en ces temps de météo un peu traître). Excellente initiative car pendant que vous déconnectiez, 20 minutes guettait. Notre rédaction a tourné 24h/24, pour vous faire un petit résumé des derniers jours.

C’est la troisième fois consécutive que le club parisien remporte la Ligue 1. Face à Montpellier, le PSG a remporté à 2 contre 1 le match de la finale. Le capitaine Thiago Silva s’est déclaré « encore plus content cette année que l’année dernière », après une saison mouvementée

Par ailleurs, s’ils gagnent contre Auxerre le 30 mai, les Parisiens réaliseront un inédit triplé Ligue 1-coupe de la Ligue-coupe de France.

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Pour fêter l’exploit, un feu d’artifice est prévu au Parc des princes samedi prochain, après le match contre Reims

Un synode et une grande décision. Dimanche, les pasteurs de la principale Eglise protestante de France ont adopté à une très large majorité (94 voix pour, 3 contre) la décision de pouvoir bénir, s’ils le souhaitent, les couples homosexuels mariés civilement. Jusqu’à présent en France, seule la Mission populaire évangélique (MPEF), nettement plus petite que l’EPUdF, autorisait ses pasteurs à participer à un « geste liturgique d’accueil et de prière » pour les homosexuels, une pratique qui reste marginale.

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Pour les protestants, contrairement aux catholiques, le mariage n’est pas un sacrement mais une bénédiction est possible. L’Eglise a tenu à préciser que les pasteurs n’étaient cependant pas tenus de l’accorder et qu’elle ne s’imposait « à aucune paroisse »

L’opération commando américaine en Syrie contre l’Etat Islamique (EI), a tué au total 32 membres de l’organisation extrémiste dont quatre chefs, a affirmé dimanche une ONG.

Parmi eux, Abbou Sayyaf, en charge du dossier du pétrole au sein de l’EI, l’adjoint du « ministre de la Défense » du groupe, un responsable des communications et un quatrième chef non identifié.

Un coup dur pour l’organisation djihadiste, Abbou Sayaf jouant un rôle clé dans le financement de l’organisation terroriste.

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Toujours dimanche, les forces du régime syrien ont chassé les djihadistes du nord de la ville antique de Palmyre, a affirmé un haut responsable syrien, moins de 24 heures après la prise de contrôle de cette zone par l’organisation extrémiste. Le bilan est néanmoins terrible. Près de 300 morts en quelques jours seulement dont une cinquantaine de civils

On peut avoir été palme d’or et récolter des critiques sans pitié. Quelques maigres applaudissements puis des huées ont accueilli La Forêt des songes de Gus Van Sant en compétition au Festival de Cannes 2015. Un veuf incarné par Matthew McConaughey y fait un voyage au Japon très particulier pour oublier la mort de sa femme jouée par Naomi Watts.

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« Tout le monde a essayé de me protéger de la réalité et de me cacher les réactions mais je sais lire », a-t-il déclaré à 20 Minutes après s’être fait incendier sur les réseaux sociaux.

Le cinéaste ne semble pourtant pas trop affecté. « Quand je fais un film, je m’attends toujours à ce que les gens trouvent ça nul alors, le jour où ça arrive, je me dis juste que j’avais raison et que j’ai été démasqué ».

Le journal satirique, meurtri par les attentats qui ont assassiné une grande partie de sa rédaction le 7 janvier dernier, se déchire. Après la mise à pied de la journaliste Zineb El Razhoui, finalement levée, c’est le dessinateur Luz qui est annoncé comme partant. L’information n’a toutefois pas été confirmée par l’intéressé.

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Luz sort ce 21 mai un album exutoire sur sa difficile vie post-7 janvier, intitulé Catharsis, aux éditions Futuropolis. Son quotidien et la façon dont « il affronte les événements dans sa vie personnelle et de couple, et les difficultés qu’il éprouve dans son travail » feront l’objet de 128 pages en noir et blanc, avec un premier tirage de 50.000 exemplaires.

France: l’Eglise protestante autorise les bénédictions de couples gays

France: l’Eglise protestante autorise les bénédictions de couples gays – France – RFI

Dernières infos

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Pourquoi les protestants sont-ils plus gay friendly que les catholiques?

RELIGION La principale Eglise protestante de France a voté en faveur de la bénédiction des couples homosexuels…

Illustration couple gay. – Dolores Ochoa/AP/SIPA

* Céline Boff

Un vote quasi historique et quasi unanime. Dimanche, les délégués de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) ont décidé d’accorder la bénédiction aux couples homosexuels. Autrement dit, ses pasteurs pourront désormais bénir les couples homosexuels mariés civilement. Hasard du calendrier, cette décision est tombée le 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie.

«C’est une très bonne nouvelle et une avancée pour les protestants, mais aussi pour les religions et pour la société dans son ensemble», réagit Elisabeth Saint-Guily, co-présidente du mouvement homosexuel chrétien David et Jonathan. Elle parle même de «décision prophétique», ajoutant: «Il y a dix ans, cette communauté était encore majoritairement hostile aux couples homosexuels. Les choses ont donc bougé».

La décision n’est pourtant pas surprenante: «L’EPUdF est, comme les autres églises réformées et contrairement à l’Eglise catholique, très démocratique. Or, ces dernières années, de plus en plus de pasteurs sont devenus favorables à la reconnaissance des unions homosexuelles. D’ailleurs, certains pratiquaient déjà des bénédictions plus ou moins sauvages», explique Odon Vallet, historien des religions.

Les protestants ont toujours été très proches de la République et de ses lois

Sans compter que les bénédictions sont déjà courantes aux Etats-Unis, au Canada et dans plusieurs pays d’Europe du Nord, comme en Suède, où une femme pasteur est même mariée avec une femme… «L’acceptation de l’union homosexuelle s’étend dans le monde», analyse Odon Vallet. En tout cas chez les protestants. Mais pourquoi? «Parce qu’ils ont une lecture plus symbolique de la Bible», répond Odon Vallet. «Ce n’est toutefois pas le cas des évangéliques qui ont une lecture des textes encore plus littérale que les catholiques».

Autre explication, plus historique: les protestants français ont toujours été très proches de la République et de ses lois. «Quand celle-ci reconnaît l’union homosexuelle, d’abord avec le Pacs puis avec le mariage pour tous, les protestants s’interrogent. Plus généralement, il est tout de même difficile pour des églises d’ignorer l’évolution de la société», estime Odon Vallet.

D’ailleurs, si la reconnaissance du mariage homosexuel n’est pas d’actualité chez les catholiques, «tous ne sont pas opposés au mariage pour tous. J’estime qu’environ 40% des catholiques français y sont favorables. Certains évêques le sont aussi, et des prêtres pratiquent même des bénédictions sauvages», assure Odon Vallet.

Pour Elisabeth Saint-Guily, la décision de l’EPUdF est en tout cas «hautement symbolique» et «dépasse largement la question du couple». «Elle va aider certains homosexuels à s’accepter et à s’affirmer. C’est un signe fort d’inclusion». Qui pourrait pousser des fidèles à changer de confession? «L’EPUdF n’a pas pris cette décision pour racoler des catholiques. S’ils sont confrontés à ce type de demande, ses responsables veilleront à ce que la bénédiction ne soit pas l’unique motivation du changement d’église», affirme Odon Vallet.

Le mariage n’est pas un sacrement pour les protestants

Mais Elisabeth Saint-Guily s’attend effectivement à ce que davantage de couples homosexuels se tournent vers l’église protestante. «Ce phénomène existe déjà et il ne s’agit pas d’une conversion: nous avons le même baptême, nous sommes tous chrétiens».

Si elle est historique, la décision de l’EPUdF doit toutefois être relativisée. D’abord parce qu’elle ne s’imposera pas aux pasteurs, qui seront libres de décider s’ils souhaitent ou non bénir les unions homosexuelles. Et tous n’y sont pas favorables, loin de là. Ensuite, parce que le mariage n’est pas un sacrement pour les protestants. La reconnaissance de cette union est donc nettement moins symbolique que pour l’Eglise catholique.

Qui s’interroge quant à elle sur la manière dont elle pourrait accueillir les personnes homosexuelles au sein de ses paroisses. C’est en tout cas l’un des thèmes du synode sur la famille, lancé en octobre par le pape François. «Nous n’en sommes certes pas à la question du mariage homosexuel, nous avançons lentement… Mais nous avançons», estime Elisabeth Saint-Guily.

L’Eglise protestante unie de France, c’est quoi ?

La principale église protestante en France, avec 400.000 fidèles. Elle regroupe luthériens et réformés et incarne le courant historique du protestantisme français. Mais elle n’est pas la seule à reconnaître les unions homosexuelles en France : la Mission populaire évangélique (MPEF), une Eglise beaucoup plus petite que l’EPUdF, autorise déjà un «geste liturgique d’accueil et de prière» pour ces couples.

Les protestants pourront bénir les couples homosexuels

Malgré un texte voté à une quasi-unanimité, la voix des représentants de cette Église est loin d’être monocorde sur cette question.

« Le synode ouvre la possibilité, pour ceux et celles qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu. » En adoptant cette phrase, les représentants de l’Église protestante unie de France (EPUdF) ont mis fin, dimanche 17 mai, à un débat de plusieurs années prenant, par 94 voix pour et 3 contre, une décision qui fera date. Témoignant de la tension soudain retombée, de longs applaudissements ont jailli de l’assemblée, réunie pour l’occasion au temple protestant de Sète, dès la fin du vote de ce texte de quatre pages.

Pour traiter de l’épineuse question de la bénédiction des couples de même sexe, les responsables de cette Église protestante avaient choisi d’engager une réflexion plus large : que signifie bénir ? bénit-on des personnes, ou leur projet ? peut-on bénir tous ceux qui le demandent ? une bénédiction doit-elle obligatoirement comporter un caractère liturgique ?… Pendant les quatre jours de ce synode national, les 200 délégués (dont 105 votants) ont patiemment discuté et amendé un texte examiné paragraphe par paragraphe.

Score impressionnant du vote et débats animés

À grands traits, la déclaration diffusée par l’Église unie se décompose en plusieurs points. D’abord, une définition de la bénédiction, tenant en un triptyque : « Accueillir une personne telle qu’elle est, exprimer une promesse faite par Dieu et inviter celui que l’on bénit à regarder sa vie à la lumière de l’Évangile », résume Isabelle Grellier, professeur de théologie pratique à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg et l’un des deux rapporteurs du texte. Puis la possibilité, donnée aux pasteurs, sous réserve de l’approbation de leurs conseils presbytéraux, de bénir les couples homosexuels déjà mariés civilement. Enfin, la mise en place de deux équipes de coordination qui auront pour tâche de conseiller les Églises locales sur l’accompagnement et la préparation des bénédictions de couples de même sexe, et aussi de mettre au point une liturgie spécifique pour ces couples. Elles seront sur pied dès septembre.

Le score impressionnant du vote – quasiment unanime sur une majeure partie du texte – dissimule des débats animés pendant ces quatre jours. « Nous avons pu être déçus, réjouis, apaisés, tranquillisés, tendus ou encore étonnés », a résumé, devant les délégués, le président du Conseil national de l’EPUdF, le pasteur Laurent Schlumberger. « Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Souvent, j’y ai pensé, pendant le synode. Et les lignes courbes pour les temps qui viennent, c’est nous », a-t-il poursuivi. Samedi soir, les discussions se sont prolongées tard dans la soirée, plus pastorales finalement que théologiques. Quant au texte final, il a été bouclé à deux heures du matin, intégrant jusqu’au dernier moment les amendements de diverses sensibilités…

La nécessité d’accueillir les personnes homosexuelles

Du côté des partisans, beaucoup ont exprimé la nécessité d’accueillir les personnes homosexuelles à travers ce geste de bénédiction. « Les couples homosexuels sont les seuls à ne pas pouvoir être bénis dans cette circonstance particulière », s’est agacé Romain Gavache, pasteur à Vienne (Isère). « Faut-il attendre son enterrement pour accueillir une personne homosexuelle ? » Beaucoup ont aussi défendu la nécessité d’accompagner des couples déjà très investis dans leur paroisse.

Originaire de Grasse (Alpes-Maritimes), Pierre Bernhard se range dans le camp des pragmatiques : « Je suis persuadé que l’Église n’a plus les moyens matériels de dire non, parce que plusieurs pasteurs le font déjà en cachette et que la loi sur le mariage homosexuel est désormais en vigueur. » Mais cet universitaire à la retraite plaide néanmoins pour que soit maintenue une différence sensible entre bénédiction de couples de même sexe ou de sexe opposé, « car tout ne se vaut pas », plaide-t-il.

La question de l’unité de l’Église a été omniprésente

« Ce n’est pas parce qu’un père et une mère aiment leur enfant qu’ils disent oui à tout », objecte de son côté Valérie Mitrani, pasteure à Tours, en rappelant que « Dieu ne nous donne pas un blanc-seing (et que) notre volonté n’est pas celle de Dieu ». Cette pasteure affirme déjà qu’elle fera partie de ceux qui refuseront une telle pratique. Tout comme Caroline Schrumpf, de Nantes : « Notre Église n’était pas prête à trancher ce sujet : les tensions sont telles qu’il y a forcément des frustrés. Le but est-il de frustrer la moitié de l’Église ? »

Avec une cinquantaine de pasteurs et 100 conseillers presbytéraux, elle a, au début du mois, signé un appel demandant au synode de reporter sa décision. Compte-t-elle quitter l’Église pour autant ? « Je ne pense pas, mais je crois que ce sera vraiment très compliqué dans ma paroisse. Certains paroissiens ne vont pas comprendre ce texte », répond-elle.

De fait, la question de l’unité de l’Église a été omniprésente tout au long des débats. Laurent Schlumberger balaye cet argument d’un revers de main. « Cela concerne un ou deux pasteurs, tout au plus », affirme-t-il. Cette décision peut-elle, à l’inverse, créer un appel d’air et attirer des protestants d’autres sensibilités vers l’Église unie ? « Je ne crois pas. Et s’ils nous rejoignaient uniquement pour cela, ce serait une très mauvaise raison. »

Expliquer le texte voté à l’ensemble des fidèles

Il reste désormais à mettre en œuvre ce texte. « Et il ne faudrait pas aller trop vite », estime Vincens Hubac, pasteur à Paris, non loin de la place des Vosges. Lui a déjà béni un couple de femmes, il y a trois ans, conscient de poser alors un acte « marginal » dans son Église. « Il a fallu les accueillir, revoir les textes, préparer une liturgie particulière, parler de leur foi. Ce n’est pas un acte à poser à la légère : j’ai pour conviction que le message de Jésus bouscule toutes les conventions de manière spectaculaire. Au nom de cet amour, on peut aller assez loin, à condition de faire les choses sérieusement », avance-t-il.

Depuis, le pasteur parisien attendait la décision de son Église avant d’aller plus avant. « À l’avenir, j’aurai certainement quelques demandes, mais je ne pense pas que ce soit le cas de la plupart de mes collègues », estime-t-il. La plupart des pasteurs admettent d’ailleurs qu’ils ne seront que très rarement confrontés à de telles demandes.

Expliquer le texte voté à l’ensemble des fidèles reste l’autre chantier de taille. Cette semaine, Laurent Schlumberger a prévu d’écrire aux 500 paroisses de son Église pour « accompagner notre décision ». La démarche semble indispensable pour certaines communautés très divisées sur l’opportunité de procéder à de telles bénédictions. « Ma communauté est littéralement coupée en deux », rapporte Nary Razanamparany qui préside, à Vichy, un consistoire regroupant cinq paroisses de la région. « Je sais déjà que mon conseil presbytéral y est vivement opposé, et que beaucoup ne comprendront pas cette décision du synode », glisse pour sa part un pasteur du centre de la France.

Dernière lettre adressée par Laurent Schlumberger dans les prochains jours : celle envoyée à ses partenaires des autres Églises chrétiennes, dont l’Église catholique, pour prévenir toute tension œcuménique. « Cette décision ne nous éloigne pas, a-t-il prévu d’écrire en substance. Mais cela confirme nos divergences sur les questions touchant à la sexualité et à l’éthique. »

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L’Église protestante unie de France

Issue de la fusion de l’Église réformée de France et de l’Église évangélique luthérienne de France, l’Église protestante unie de France (EPUdF) est née en 2012. 250 000 fidèles fréquentent régulièrement ses 480 paroisses. En tout, cette Église compte 500 pasteurs, dont un tiers de femmes. En tout, on estime le nombre de protestants français à 1,7 million de fidèles.

Les membres de l’EPUdF travaillent sur la question de la bénédiction et de l’homosexualité depuis plus de vingt ans. En 1999, 2004, 2007 et 2009, plusieurs synodes ont déjà abordé ces thématiques (« Couples, parentalité, espérance », « Église et homosexualité »…). Dernier processus en date : la consultation des paroisses sur la bénédiction, entamée en janvier 2014, suivie de la tenue de synodes régionaux, puis du synode de Sète le week-end du 16 mai.

En Suède, le mariage homosexuel fait encore débat

En Suède, l’évêque luthérienne de Stockholm, Eva Brunne, 61 ans, est mariée à une autre femme, pasteur également. Leur situation n’a rien d’exceptionnel dans ce pays où le mariage homosexuel a été légalisé le 1er  mai 2009.

Les cérémonies religieuses ont également été autorisées six mois plus tard par l’Église de Suède, après un vote de son synode général : près de 70 % des 250 représentants élus des paroisses ont voté pour. Dès 1994, certains pasteurs avaient déjà commencé à bénir des couples de même sexe, un an avant que l’État lui-même n’autorise l’enregistrement de partenariats homosexuels.

Un quart des pasteurs se disent encore mal à l’aise

Six ans après, ce choix, qui avait suscité la désapprobation publique de la moitié des évêques et de 800 des 3 000 pasteurs en exercice, ne fait toujours pas l’unanimité. Près d’un quart des pasteurs se disent encore mal à l’aise avec cette décision, qu’ils considèrent comme plus politique que théologique.

Concrètement, ils peuvent refuser à titre individuel de marier un couple homosexuel, mais la loi oblige leur Église à trouver un autre pasteur pour procéder à la cérémonie (dans ce pays, les mariages religieux sont reconnus par la loi).

Et les réfractaires se sentent marginalisés. « Les pasteurs qui refusent de marier un couple homosexuel ne sont pas licenciés formellement mais beaucoup se plaignent d’être tolérés, mais jamais promus », explique Henrik Lindell, chef de rubrique société à La Vie, d’origine suédoise. Un certain nombre, ces dernières années, a quitté l’Église luthérienne pour rejoindre l’Église catholique.

L’église protestante va célébrer les mariages homosexuels

(FRANCE 2)

À huis clos et à main levée, les 103 délégués de l’église protestante unie de France réunis à Sète (Hérault) ont voté en grande majorité pour autoriser la bénédiction des couples homosexuels. C’est l’aboutissement de 18 mois de discussion.

“C’est un enjeu majeur pour notre église d’aller à la rencontre des personnes là où elles sont, pour partager nos convictions, partager l’évangile de Jésus Christ”, estime Laurent Schlumberger, président du conseil.

Le mariage relève d’un choix privé chez les protestants, il n’y a pas de sacrement. Les couples homosexuels pourront seulement être bénis par des pasteurs. 150 signataires d’une pétition ont signalé leur opposition à ce texte, mais ce matin seules quelques voix ont exprimé une réserve.
Sur les quelques 400 000 fidèles protestants en France, les couples homosexuels souhaitant se marier pourraient être peu nombreux.

Le JT

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Les protestants donnent leur bénédiction aux couples homosexuels

Cette bénédiction, déjà pratiquée par les pasteurs avec les couples hétérosexuels, est un acte similaire au mariage catholique. Chez les protestants, le mariage n’est pas un sacrement.

À noter que le vote de l’EPUdF n’engage pas les 500 pasteurs représentés par l’EPUdF : ceux-ci ne seront pas obligés de pratiquer ces bénédictions, contrairement aux mairies qui ont le devoir de marier les couples de même sexe.

Deux ans après le mariage pour tous

Dans le détail, 94 des 105 délégués de l’EPUdF réunis à Sète (Hérault) ont voté pour la possibilité d’offrir une bénédiction religieuse aux couples homosexuels. Seuls trois s’y sont opposés. En France, jusqu’ici, la Mission populaire évangélique (MPEF), une Eglise beaucoup plus petite que l’EPUdF, était la seule à autoriser un « geste liturgique d’accueil et de prière » pour les homosexuels.

La décision de l’Eglise protestante intervient deux ans après l’adoption de la loi Taubira sur le mariage gay, en 2013. L’Eglise protestante unie de France est d’ailleurs née la même année, à l’issue d’un rapprochement entre l’Église réformée de France et l’Église évangélique luthérienne de France.

La France compterait quelque 1,7 million de protestants, selon plusieurs études, soit 2 à 3 % des Français. L’EPUdf revendique, elle, 110 000 membres actifs parmi les 400 000 qui font appel à ses services.