Ça bouge du côté des Facultés de théologie. L’une, la neuchâteloise, a fermé ses portes il y a une semaine. Elle était condamnée, n’attirant plus qu’une poignée d’étudiants. Avec elle, c’est la chaire de théologie pratique – la seule de Suisse romande et passage obligé pour les futurs pasteurs et aumôniers – qui était aussi amenée à disparaître. Les Facultés de Genève et de Lausanne ont donc dû réagir.
A la rentrée, Genève ouvrira sa propre chaire de théologie pratique, financée par un mécène genevois, le banquier retraité Charles Pictet (notre édition du 7 octobre 2014). Une femme vient d’être nommée à sa tête: Elisabeth Parmentier, professeure de théologie à l’Université de Strasbourg depuis quinze ans. Sa mission: analyser les pratiques actuelles des Eglises du point de vue académique, dans des domaines comme le catéchisme, l’expression publique et les pratiques liées aux célébrations. Quelques exemples de cours parlant au néophyte? «Un cours questionnera la signification des expressions classiques telles que le salut, le sacrifice, et examinera leur perception aujourd’hui, indique Elisabeth Parmentier. Un autre analysera diverses tendances de cultes modernisés dans d’autres pays.»
La titulaire ne sera pas seule maîtresse à bord dans son domaine car Lausanne ouvre également sa propre chaire de théologie pratique à la rentrée. Doit-on s’attendre à des doublons? «Non, la théologie pratique couvre un champ très large de disciplines, explique Jean-Daniel Macchi, doyen de la Faculté de théologie de Genève. Il nous a semblé pertinent de nous partager ce domaine et de ne pas déséquilibrer l’une des facultés en la chargeant seule de cet enseignement. Lausanne se focalisera davantage sur les questions d’accompagnement spirituel, de diaconie et développement communautaire. Nous allons créer un Institut lémanique de théologie pratique pour coordonner les chaires des deux sites.» Tout de même, n’aurait-il pas été plus simple d’ouvrir une seule chaire à un seul endroit? «La théologie pratique doit interagir avec les autres disciplines et nous avons tout intérêt à ce qu’elle soit ancrée sur le plus de pôles possible», répond le doyen.
Une autre chaire, destinée à renforcer le domaine de l’éthique et également financée par un mécène, ouvrira à la rentrée 2016. Cette année marquera aussi le lancement d’un master à distance. La Faculté est un précurseur en la matière: elle offre depuis 1998 la possibilité de suivre des études de théologie entièrement à distance.
(Créé: 23.06.2015, 12h27)