De nombreux responsables chrétiens et pasteurs en Biélorussie sont passibles de poursuites pénales pour leurs activités chrétiennes. Dans le sud-est du pays, le pasteur Sergei Nikolaenko, perquisitionné au cours d’un culte à Gomel (Homyel) vient de recevoir une amende pour avoir dirigé une réunion religieuse non autorisée. Il craint qu’une accusation criminelle soit par ailleurs en préparation contre lui, rapporte forum 18.
Tout a commencé le 31 mai. La police anti-émeute attaque l’église réformée orthodoxe de la transfiguration du Pasteur Nikolaenko pendant le culte du dimanche où 20 membres se trouvaient présents.
Le 11 juin, une commission de l’autorité locale interdit l’église de se rencontrer (malgré le fait que l’église soit enregistrée) et des maisons des membres et des autres églises partenaires sont fouillées pour retrouver de la littérature considérée comme « sectaire ».
Le 19 Juin, le Pasteur Nikolaenko, jugé par le tribunal central de district de Gomel est accusé d’avoir enfreint la partie 2 de l’article 23.34 du Code administratif, qui punit l’organisation non autorisée d’événements publics. Le juge Viktor Kozachek l’oblige à verser une amende 3,6 millions de roubles biélorusses (soit 210 Euros). Le Pasteur Nikolaenko, qui a refusé de plaider coupable, n’a pas l’intention de payer cette somme et souhaite faire appel de cette décision.
Il craint cependant que les poursuites ne s’arrêtent pas là. Le 22 juin, des fonctionnaires de police ont essayé d’obtenir de son évêque Sergeï Komar de la dénomination pentecôtiste à laquelle appartient la communauté du pasteur Nikolaenko de signer un procès contre lui, ce que le Bishop Komar a refusé.
« Je ne sais pas ce que contient le dossier sur le« Pasteur Nikolaenko. Je suis choqué car que je pensais que l’affaire était close puisqu’il a été condamné à une amende ».
a-t-il déclaré à Forum 18.
La maison de l’évêque ainsi qu’un autre membre de l’église ont d’ailleurs été fouillées dans le but de retrouver des preuves qui permettraient de l’accuser.
Le 25 Juin, des policiers sont revenus à la maison du pasteur Nikolaenko à Gomel pour une nouvelle recherche pendant laquelle ils ont déclaré qu’ils étudiaient la possibilité d’éventuelles infractions au Code Criminel. Pour le Pasteur Nikolaendo, il est possible que les fonctionnaires veuillent engager une procédure en vertu de l’article 193, qui punit l’organisation d’un parti politique, d’une oeuvre sociale ou religieuse qui « empiète sur les droits, les libertés et les intérêts légaux des citoyens ». La peine maximale d’une infraction à cette loi équivaut à un emprisonnement de deux ans.
Sergei Nikolaenko est pourtant loin d’être le seul à vivre ces persécutions en Biélorussie.
Un membre d’un Conseil des Églises Baptistes et d’une communauté à proximité Svetlogorsk sans enregistrement d’État a en effet également été condamné à une amende pour avoir refusé de dire qu’il était en train de lire la Bible quand les policiers armés ont attaqué l’église pendant le culte. Le tribunal de district l’a déclaré coupable en vertu de l’article 24.5 du Code administratif, une sanction pour avoir refusé de donner des informations. Il a reçu une amende de 1,44 millions de roubles biélorusses (85 Euros).
Au cours de cette descente de police, certains membres de l’église, qui refusaient de dénoncer d’autres chrétiens font également face à des poursuites administratives. Enfin, le propriétaire de la maison où l’église se réunit, est également poursuivi. Il a été convoqué au Département du logement et des services publics à Svetlogorsk où il a été accusé d’avoir violé l’article 21.16 du Code administratif, qui punit une mauvaise utilisation de l’immobilier résidentiel.
Les autorités considèrent en effet l’utilisation d’une maison à des fins religieuses comme une « mauvaise utilisation » et peuvent ainsi punir ceux qui ouvrent leurs maisons pour des réunions religieuses.
Deux membres de la congrégation Vladimir Daineko et Yuri Volodenko ont été condamnés le 8 Juin et un avertissement officiel leur a été donné par le procureur du district de Svetlogorsk Vladimir Tarasenko. S’ils commettent de nouvelles infractions, d’autres sanctions administratives pourraient tomber et leur organisation religieuse pourrait être « liquidée ».
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