Le Monde | • Mis à jour le | Par Julia Pascual
« J’ai mal à mon Eglise. » C’est par ces mots, durs, que Jean-Louis Nosley a entamé sa lettre ouverte. Le président du conseil presbytéral de la paroisse protestante de Robinson (Hauts-de-Seine) souhaitait partager avec le plus grand nombre son désarroi. Dans ce qui semble être une volonté d’apaisement, il a été entendu : sa missive a été publiée mercredi 8 juillet sur le site de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF).
Voilà près de deux mois que le synode national de l’EPUdF a autorisé la bénédiction des couples homosexuels et, depuis, la décision de l’Eglise, qui incarne le courant historique du protestantisme français, semble créer des remous.
« L’idée de présenter ma démission m’a effleuré, explique Jean-Louis Nosley dans sa lettre. Nos relations avec nos frères catholiques risquent d’être soumises à de fortes contraintes. (…) Plus grave encore, certaines paroisses de notre Eglise sont maintenant tentées de s’en séparer. »
Une crainte que partage le pasteur d’Agen, Christophe Desplanque. Depuis la décision synodale, « mon travail a été de dissuader les gens de claquer la porte » de l’Eglise née du rapprochement en 2013 des luthériens et des réformés, et qui revendique quelque 340 000 fidèles.
« Pression de la mentalité ambiante »
Pourtant, la décision synodale, adoptée le 17 mai à une écrasante majorité (94 voix pour et 3 contre), avait été jugée équilibrée. Elle laisse en effet aux pasteurs la…