« En trois ans, les gens du voyage ont occupé le parc Saint-Roch cinq fois. Ça fait beaucoup, non ? » Manuel Endter, directeur général des services de la mairie de Monchecourt (2 600 habitants), se passerait bien de jouer les pompiers. « Il n’y a pas une journée où nous ne recevions de plaintes de Monchecourtois. Aujourd’hui (jeudi), un groupe a envahi le terrain de football pendant un match. » Le 26 juillet, sans tambour ni trompette, soixante familles (120 caravanes), en provenance de Carvin, ont pris possession du parc public. Une étape avant de rejoindre Beauvais. Outre être illicite, l’occupation des lieux se révèle plus longue qu’annoncée en mairie par les deux pasteurs de la mission évangélique de l’association Vie et Lumière. « Ils devaient partir dimanche (le 2 août), dit Manuel Endter, Au bout du compte, ils ne s’en iront que le 9 août. » S’estimant être dans ses droits (les aires de gens du voyage ne sont obligatoires que dans les communes de plus de 5 000 habitants), la municipalité a demandé à un huissier de constater l’occupation illicite, jeudi. Des jean-foutre, ces gens du voyage qui, du 23 au 30 août, devraient participer à un grand rassemblement évangélique (plus de 40 000 personnes !), à Saint-Avold (Moselle) ? « En fait, ils n’ont pas trouvé d’endroit où s’installer avant d’aller dans l’Oise. » Étienne Scharf, lui-même issu de la communauté des gens du voyage, par ailleurs pasteur, est conciliateur gens du voyage (lire ci-dessous). Un nouveau poste (il a nommé en juin) tout ce qu’il y a de plus officiel : il est rémunéré sur des fonds d’État. « Lundi (le 3 août), la sous-préfecture de Douai m’a informé du problème. Je me suis rapproché des pasteurs Vercruysse et Nicolas qui encadrent le groupe. Tous les jours, quelques personnes font du repérage, jusqu’à 200 km alentour, pour dénicher un lieu propice à une future installation. Ils ne l’ont pas trouvé. De ce fait-là, ils ont demandé à la mairie de rester une semaine de plus. »
La semaine de trop pour la municipalité qui a décidé, pour l’avenir, de condamner l’accès du parc Saint-Roch aux caravanes.