Les propos dans la presse sur les femmes pasteure de Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse avaient scandalisé le Synode vaudois. Ses représentants ont interpellé la fédération. Berne estime toutefois en faire assez pour la promotion des femmes.
Photo: Capture d’écran de la web-série «Ma femme est Pasteure», Atalahalta Productions
Par Joël Burri
«Le nombre croissant de femmes pasteures contribue à la baisse de fréquentation des offices religieux.» C’est ainsi que Le Matin résumait, en janvier 2015, les propos de Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Une déclaration qui a fâché dans le canton de Vaud. L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a déposé une interpellation demandant que «le discours public de la FEPS ne soit plus entaché par des propos dénigrant le ministère féminin» et que la FEPS organise «un événement suisse célébrant, avec reconnaissance, la diversité des ministères hommes/femmes, laïcs, diacres et pasteurs, donnés à l’Eglise.»
«Cette demande a été formulée au printemps dans une assemblée régionale. Elle a été présentée en juin au Synode de l’EERV qui a demandé à ses représentants de la transmettre à l’Assemblée des délégués de la FEPS», a expliqué la déléguée et conseillère synodale de l’EERV, Myriam Karlstöm. «Cette question vient donc directement de paroissiens et paroissiennes de l’Eglise vaudoise. Donc, du peuple de l’Eglise.»
«Le Conseil de la FEPS se réjouit vivement des femmes et des hommes dans le ministère. J’ai défendu cette position à tout moment», a répondu –en français– Gottfried Locher. Il a ensuite égrainé les différentes actions déjà menées par la FEPS en faveur de l’égalité entre hommes ou femmes, telles que l’obtention du label «famille et profession» ou la préparation d’un guide de langage épicène. En conséquence de quoi le conseil de la FEPS n’estime pas utile de donner suite à la demande de journée nationale de reconnaissance.