Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps) est en marche. Après son lancement en octobre 2015, voilà que ce projet tient, avec les six pays sahéliens, ses premiers Entretiens techniques sous la supervision du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss). Cette rencontre qui regroupe l’ensemble des équipes de coordination nationales des 6 pays bénéficiaires du projet va porter sur la «gestion durable des parcours dans le Sahel, les stratégies, les pratiques la gouvernance et la promotion». Elle s’inscrit également dans les activités de la composante gestion des ressources naturelles du Praps et vise particulièrement les problématiques importantes et complexes d’accès et de gestion durable de la ressource en pâturage et parcours de l’hydraulique pastorale. Faut-il le rappeler, souligne Christian Berger, chef de l’équipe régionale du Praps à la Banque mondiale, «la gestion durable des parcours dans le Sahel est au cœur de la mise en œuvre du Praps» car, note-t-il, «l’essor rapide de la population, la multiplication des conflits entre pasteurs ou entre pasteurs et agriculteurs, les épizooties, la compétition accrue vis-à -vis des ressources naturelles comme les pâturages et l’eau d’abreuvement, l’insécurité croissante dans le Sahel sont autant de préoccupations auxquelles des réponses doivent être apportées».
Les Entretiens techniques du Praps (Etp) qui se dérouleront tous les ans, selon l’approche «Foire aux savoirs», vont soutenir sa mise en œuvre efficiente. Ils donneront lieu à des «notes aux décideurs» ou à des «notes techniques aux opérateurs», afin de sortir la deuxième mamelle de l’économie de ces pays, qu’est l’élevage, des problèmes accrus auxquels elle est confrontée. Le Praps n’est pas seulement la gestion durable des ressources, c’est aussi la santé du cheptel ainsi qu’une meilleure valorisation de la production animale sur les marchés et une capacité de réaction en cas de crise comme la sécheresse d’autant plus que nous sommes en zone sahélien. La banque mondiale ainsi que ces pays du Sahel ont compris que le pastoralisme est une donnée essentielle en finançant à hauteur de 150 milliards de francs Cfa le Praps. Et c’est la première fois, se réjouit Djimé Adoum, secrétaire exécutif du Cilss, qu’un bailleur accepte d’investir autant d’argent pour le développement du pastoralisme.
19,5 milliards pour le Sénégal
Le gros de l’enveloppe va revenir aux quatre grands pays de l’élevage que sont la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad qui ont l’essentiel du cheptel. Chacun de ces pays va exécuter environ plus de 29 milliards de francs Cfa. Viennent ensuite les deux petits pays d’élevage que sont le Sénégal et le Burkina Faso qui exécutent respectivement 19,5 milliards de francs Cfa et 5,2 milliards. Ils assurent la coordination du Cilss qui va, selon son secrétaire exécutif Djimé Adoum, veiller à la valeur ajoutée régionale. Le projet va durer 6 ans (2015-2021). Plus de deux millions de pasteurs et d’agropasteurs dans les pays du Sahel vont en bénéficier dont 30% des femmes.
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