En ces temps où dans l’Église les pasteurs sont éprouvés, il est bon de s’arrêter un instant sur l’extraordinaire richesse humaine dont quelques hommes sont à l’origine au cœur de l’Église d’Asie.
Dans le silence médiatique le plus impressionnant, il se passe à l’autre bout du monde des situations d’une injustice terrible pour les communautés chrétiennes. Face à cette injustice, des hommes se dressent.
Je pense en ce moment au père Vu, un jeune prêtre du diocèse de Kontum, perdu dans ses montagnes au cœur du centre Vietnam, entre la frontière du Laos et celle du Cambodge. Il vit dans un foyer de garçons qu’il soutient comme il peut pour les aider à aller à l’école. Les autoritées locales, des fonctionnaires communistes corrompus, ne veulent pas lui permettre de résider sur le lieu de son apostolat. Courageux, ce prêtre a fait le choix de rester, quoi qu’il lui en coûte.
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À Noël, sa messe de minuit a été interdite. Son évêque a été obligé de faire le déplacement pour soutenir son prêtre et s’assurer que les paroissiens aient un office. L’évêque n’est pas resté pour les festivités, une autre messe était interdite à l’autre bout de son diocèse. Là encore, des fidèles avaient besoin de lui.
Rendons grâce pour ces hommes donnés à leur ministère. Rendons grâce pour les fruits incroyables qu’ils font naître sur le terrain. Combien d’écoles aujourd’hui dans les zones les plus reculées du Vietnam, du Laos ou de la Birmanie n’existent que grâce au dévouement de religieux ?
Ces exemples lumineux toujours à la tâche, penchés sur un plus petit, un plus démuni, en prise avec les difficultés du terrain ont une fécondité qui dépasse largement les frontières de leur ministère. Ils sont un témoignage pour tous ceux qu’ils rencontrent. En vivant un engagement radical, ils nous rappellent que l’homme et la femme ne peuvent s’accomplir en dehors de l’autre. Mon prochain, mon fils, ma femme, le pauvre à ma porte ou mon collègue de travail est ma mission.
Conscient de leurs faiblesses, ils sont tous les jours à la tâche. Ce dévouement n’est pourtant pas réservé aux pasteurs, ce n’est pas leur rôle. Le pasteur guide les brebis. Nos pasteurs nous montrent la voie… À nous de prendre soin les uns des autres. Sans les oublier !