CAMEROUN :: Deuil : Patrick Ekeng inhumé hier à Yaoundé :: CAMEROON Le Lion Indomptable a eu droit à un hommage du mouvement sportif national samedi dernier au Palais des Sports.
#CélineEkeng Patrick Claude Ekeng Ekeng a été inhumé dimanche dernier à Ngousso au domicile familial. Mais l’ultime voyage de la dépouille du Lion Indomptable n’aura pas été un fleuve tranquille depuis l’aéroport international de Nsimalen jusqu’à l’hommage national au Palais des Sports de Yaoundé. C’est vers 20 h que le corps du footballeur camerounais est arrivé à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen à bord d’un vol commercial Air France.
Dans le hall de l’aéroport, depuis 15 h, les amis de « Patou », comme ils l’appelaient affectueusement, attendent impatiemment leur champion. « Pour moi, Patou n’est pas mort. Il faut que je vois son corps pour accepter ce que j’ai vu à la télévision », a confié Lionel Amougui, un camarade du défunt avec lequel il a fréquenté au lycée d’Anguissa à Yaoundé. Lionel ne verra pas son ami car immédiatement après l’atterrissage du Boeing, la dépouille du Lion Indomptable a été installée dans le corbillard. Direction le Palais des Sports.
La haie d’honneur formée dans le hall se fend. Les amis des quartiers Essos, Manguiers et Nkolndongo sont déçus. A bord d’un bus de 70 places, ils prennent la route pour le lieu de la veillée. Le cortège funèbre arrive au Palais des Sports à 22h40. Céline Ekeng, la maman du défunt et Nathalie son épouse, descendent du corbillard. Les dames prennent ensuite place dans la salle du complexe sportif où les attendaient de milliers de personnes en larmes.
Près de 4 heures de concertation
Le cercueil de Patrick Ekeng a été placé au centre de la salle. En face de la dépouille, cinq hommes de Dieu, dont deux pasteurs, un prêtre et un imam, ont été installés. A leur droite, Céline Ekeng, la maman du défunt, Nathalie Ekeng, l’épouse du footballeur et Jacques Ekeng, le grand frère de Patrick. La chorale de « la Cathédrale de la foi » entonne des cantiques. Céline Ekeng drapée dans un kaba noir à la main lourdement posée sur sa joue. Affalée sur sa chaise, la veuve dans un ensemble blanc est visiblement très abattue.
Seul Jacques Ekeng trouve la force de se lever. Le jeune homme accompagne la chorale les mains tendues au ciel comme pour remettre son petit frère à Dieu. Deux heures passent et la messe ne débute toujours pas. Le public s’impatiente. « On nous a caché notre ami à l’aéroport et il recommence ici. Je ne partirai pas sans voir mon frère », gronde une amie du défunt.
Les pasteurs grimassent déjà. Ils s’impatientent. Le temps ne fait que s’écouler. Depuis un bon bout de temps, on n’a plus aperçu Céline Ekeng et Jacques Ekeng. Nathalie Ekeng est restée seule devant la dépouille de son tendre mari. Lorsqu’elle aussi va rejoindre les autres dans la salle Vip du Palais des Sports, les pasteurs vont plier bagages et quitter le complexe sportif sous les regards médusés du public.
Dans cette salle Vip, le ministre des Sports et de l’Education physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, tient une concertation avec la famille et la belle famille de Patrick Ekeng. Les discussions, apprend-on, portent sur les droits du joueur et autres rétributions qui seront versés. De longues heures passent. La salle commence à se vider. Les gens sont mécontents. Même les mascottes n’en peuvent plus. Assisse dans le public, la grande soeur du feu père de Patrick Ekeng est tout aussi furieuse. Elle quitte la salle avec sa délégation.
A 01h05, un responsable du ministère des Sports s’improvise en speaker. Il s’excuse auprès de l’assistance et annonce le début de la messe. Patrick Ekeng a droit à son dernier hommage rendu par la famille, les amis, des footballeurs et des anciens coéquipiers. Le natif de Yaoundé est décédé le 6 mai dernier à Bucarest, des suites d’un malaise cardiaque lors d’un match de football. Agé de 26 ans, il laisse une veuve enceinte et une petite fille de deux ans.