«Les gens considèrent toujours que les vacances d’été et les vacances de Noël, c’est la fin du monde!», a plaisanté Jean-Michel Dolivo, jeudi en fin d’après-midi, lors de la deuxième audience aux prud’hommes dans l’affaire opposant le pasteur Daniel Nagy à l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Mais convaincu que le monde tournera toujours en septembre, l’avocat a demandé le renvoi à la rentrée de la troisième audience, prévue initialement le 15 juin.
Maître Christophe Tafelmacher, représentant de Daniel Nagy, a en effet été accidenté et ne reprendra le travail que cet été. «Il était trop tard pour annuler l’audience d’aujourd’hui, raison pour laquelle je le remplace, mais c’est lui qui connaît ce dossier et il serait souhaitable que ce soit lui qui présente la plaidoirie», a complété Jean-Michel Dolivo. Une requête à laquelle l’EERV et son avocat ne se sont pas opposés: «Nous souhaitons que ce procès se déroule dans des conditions loyales», a insisté Olivier Subilia, défenseur de l’Eglise.
Deux témoins se sont exprimés lors de cette audience, l’annulation du troisième témoignage ayant été demandée par maître Subilia, reconnaissant la personne se présentant à la barre comme membre du public de la première audience.
Un pasteur déterminé
Avant son licenciement en été 2014, Daniel Nagy a reçu le soutien de La Ministérielle, l’association professionnelle des pasteurs et des diacres de l’EERV. Le secrétaire général de cette association a été appelé à la barre. Dans son témoignage, il explique qu’en raison de conflits existant dans la paroisse qu’il occupait, Daniel Nagy a été plus ou moins contraint de demander un changement de poste. Par la suite, ce sont les discussions infructueuses entre des représentants du Conseil synodal (exécutif de l’Eglise), «campés sur leurs positions» et un Daniel Nagy «déterminé. Qui sait défendre ses intérêts» qui ont conduit au licenciement contesté.
«Pour moi, c’était clair que Daniel avait demandé un changement de poste, et qu’un changement de poste était inévitable», a déclaré Alain Martin. «Mais j’ai mal compris qu’une simple demande de délai soit comprise comme un refus.» Daniel Nagy devait quitter la paroisse des Avançons (Bex-Gryon), dans les Alpes vaudoises et les paroisses qui lui auraient été proposées se trouvaient à la Vallée de Joux ou dans le Nord vaudois. «Personnellement, je pense que mettre un jeune collègue dans une situation aussi difficile n’était pas adéquat», a également déclaré le représentant de l’organisation professionnelle, rappelant la situation particulière de cette paroisse née d’une fusion au début des années 2000.