Ils étaient tous là, paroissiens, amis, toutes confessions confondues, bénévoles, musiciens, pour un au revoir au pasteur Daniel Bruguière. D’ici quelques jours, il quittera la commune de Saint-Christol après 15 ans de présence, pour rejoindre la paroisse de l’église réformée évangélique de Saint-Hippolyte-du-Fort. Emotion, gravité, se lisaient sur tous les visages pour cette ultime rencontre. Un hommage à la mesure de la personnalité de celui que tous appelaient simplement Daniel.
Que ressentez-vous au moment de quitter la commune, après tout ce temps passé ici ?
Notre départ de Saint-Christol est difficile à comprendre, difficile à accepter pour nombre de paroissiens, mais c’est un devoir que nous voulons vivre avec obéissance et confiance. Ce devoir s’impose par le fonctionnement de notre Eglise qui veut que ses pasteurs ne restent pas à vie sur le même poste.
La conscience de notre imperfection, nous convainc du bien-fondé de ce principe de changement, même si cela est difficile à vivre pour nous, comme pour nos amis. Je dis ” nous “, car Il y a le pasteur, mais il y a aussi l’épouse du pasteur, Monique qui a beaucoup contribué à ce que mon ministère soit ce qu’il a été.
Quel regard portez-vous sur votre ministère, durant toute cette période ?
Dans la paroisse protestante, comme dans la commune, j’ai certainement été plus un animateur qu’un théologien ! Animer, c’est faire vivre. Contribuer à faire vivre ensemble et dans l’espérance, est pour moi une priorité fondée sur l’Evangile.
Je pense à ce que j’ai appris auprès des personnes que j’ai accompagnées dans leurs derniers mois de vie sur terre : elles ont commencé à m’apprendre à mourir. Je pense à tout ce que j’ai appris auprès des chrétiens dans l’épreuve: ils m’ont appris l’humilité, la beauté, la profondeur, la valeur de la foi. Je pense à tout ce que j’ai appris auprès des personnes âgées : elles ont commencé à m’apprendre à vieillir. Je pense à tout ce que j’ai appris auprès des jeunes : le potentiel qu’ils ont, pour faire des choses bien. Je pense à tout ce que j’ai appris auprès de croyants d’autres confessions que la mienne et auprès de personnes qui se disent incroyantes :ils m’ont fait sortir de mon cocon !
Je dis merci à chacun pour tout ce que j’ai appris, ce que j’ai partagé avec eux Ce sont des moments très forts que nous avons vécus dans la joie et dans la peine, dans l’action, la réflexion, le service de l’Eglise. Merci Aurélien pour m’avoir choisi comme parrain.Tout est inoubliable.