Non loin du temple d’Arras, le pasteur Gaspard Visser’t Hooft travaille depuis déjà deux mois dans son nouveau presbytère. « Ici, on m’appelle pasteur Gaspard ou Gaspard tout court », se présente l’homme de 51 ans, dans un français parfait. Un léger accent néerlandais le trahit. « Je suis arrivé en France il y a 26 ans, après avoir terminé mes études à l’université de théologie de Leyden. J’étais apprenti pasteur à Saint-Quentin, se souvient-il. Et je m’y suis plu. D’abord parce que j’ai été bien accueilli. Et aussi, parce qu’en France, la communauté protestante est minoritaire. J’ai apprécié que les gens soient prêts à se déplacer pour faire vivre l’église. »
Après la Picardie, Nancy ne lui laisse pas le temps de se questionner sur son avenir. Les expériences se poursuivent. Un véritable tour de France, passant par Agen, Versailles, Orange et Carpentras. « Ces dernières années, j’imaginais me rapprocher des Pays-Bas. J’ai appris que le temple d’Arras avait une place vacante, due au manque de pasteurs. Et finalement, les membres du presbytère m’ont choisi. »
« Pour créer un vrai dialogue, il faut mettre le doigt sur les différences. C’est en discutant de celles-ci qu’on favorise la compréhension et le respect »
À peine arrivé à Arras, le pasteur s’est déjà lancé à la découverte du territoire. « J’ai visité le Louvre-Lens », cite-t-il. Mais c’est surtout à la rencontre de ses paroissiens, une centaine de familles environ, que le pasteur se consacre. Il confie, la mine réjouie : « J’ai l’impression que le territoire est accueillant et dynamique ». Il a également repris la célébration des cultes. Pas de changements : « Les messes sont organisées en alternance à Arras et à Wanquetin, et deux fois l’an, à Barly et Verdrel », précise-t-il. Le pasteur assurera également les enseignements ainsi que les accompagnements pastoraux.
Une ouverture aux différentes religions
Autre point essentiel : l’ouverture à la cité. Le pasteur Gaspard entend : « Participer à des rencontres œcuméniques (entre religions de confessions chrétiennes) et aux dialogues inter-religieux : islam, judaïsme, bouddhisme… Forcément, on ne s’entend pas sur tout. Mais, pour créer un vrai dialogue, il faut mettre le doigt sur les différences. C’est en discutant de celles-ci qu’on favorise la compréhension et le respect. » Et bien sûr, débattre des questions de société comme l’accueil des exilés, traitée en juillet au temple.
Le nouveau pasteur se prépare aussi à 2017, une année importante pour tous les protestants : « Nous célébrerons ici et partout ailleurs les 500 ans de la Réforme. Le 31 octobre 1517, Martin Luther affichait les 95 thèses qui ont servi de point d’ancrage à la Réforme protestante. » D’ici là, les travaux du temple d’Arras, dus au champignon invasif, la mérule, devraient être achevés.
Contact : Pasteur Gaspard Visser’t Hooft, 51 rue de Grigny à Arras. http://erartois.com