Les acteurs de l’élevage ont organisé, hier, un atelier pour discuter d’une stratégie pastorale nationale. Les éleveurs ont, à cette occasion, annoncé que le Système national d’alerte précoce (SAP), va intégrer la dimension pastorale dans son fonctionnement. Une façon aussi pour l’Etat de prévenir et de gérer les crises liées au pastoralisme.
Les éleveurs vont bientôt disposer d’informations utiles en relation avec le pastoralisme. En effet, la gestion des crises liées au pastoralisme va être prise en compte par le Système national d’alerte précoce (Sap). Selon le docteur Mamadou Seydou Sakho, Secrétariat général au ministère de l’Elevage et de la Production animale, c’est un dispositif d’une grande utilité, car, d’autant plus que le Sénégal, tout comme l’ensemble des pays du Sahel, vit sous la menace persistante d’une insécurité alimentaire.
Pour M. Sakho, aujourd’hui pour le pastoralisme, les acteurs de l’élevage sont confrontés à des problèmes de terre, d’accès au foncier, des problèmes de compétitivité avec les autres usagers, de réglementation, d’infrastructures, bien qu’il y ait beaucoup d’efforts qui sont en train d’être faits, mais il faut les renforcer.
Cependant, le Secrétaire général d’appuyer le renforcement de capacités pour que ces communautés puissent ou mieux gérer ces infrastructures pastorales communautaires au profit de la population.
Le Sap est un outil qui permet de prévoir et d’évaluer les crises en fournissant, à court terme, des renseignements pour l’élaboration de plans de mesures d’urgence.
Ainsi, les acteurs du secteur de l’élevage veulent améliorer le fonctionnement du Système d’alerte précoce en intégrant la dimension pastorale car, constate le colonel Aliou Diouf, secrétaire permanant du CONACILSS : « le Comité Inter-état de lutte Contre la Sècheresse au Sahel agit au niveau des 17 Etats de la CEDEAO, plus la Mauritanie et de la Tchad qui ne sont pas de cette structure. Son objectif principal est d’atténuer les effets néfastes de la sécheresse et les impacts néfastes sur les populations, habitants, tout ce qui est Afrique de l’ouest et Sahel de manière générale ».
Selon lui, pour atténuer ces problèmes, on va commencer par les populations les plus vulnérables qui sont les agro-pasteurs, c’est-à-dire les populations vivant dans le milieu rural. Pour cela, il faut qu’il ait à manger. Cette résilience est qu’il faut qu’on gère bien les terres et la gestion durable des terres, on ne peut en parler sans le pastoralisme. « Si on fait une surcharge animale sur un écosystème, vous déséquilibrez l’écosystème. Et quand cet écosystème est déséquilibré, la terre est dégradée et une terre dégradée n’a aucune fertilité et ne peut pas produire », explique le colonel Diouf, avant d’ajouter que c’est pour cela les acteurs ont mis l’accent sur la promotion du pastoralisme pour ne pas dégrader les écosystèmes sahéliens qui sont très fragiles. « Cela permet de contribuer en partie à la satisfaction des besoins alimentaires de la population rurale et maintenir les écosystèmes sahéliens très fragiles, liés à une frilosité entre 300 et 400 au maximum », a-t-il fat savoir.
Pour mémoire, le Système d’alerte précoce est une recommandation du Programme d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps), un projet qui se déroule présentement dans six pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), et financé par la Banque mondiale à hauteur de 15 milliards de francs Cfa.
Khady Thiam COLY