À l’occasion des 10 ans de l’association Mil espoir mille savoirs, l’un des membres de la tribu des Wodaabe du Niger a rendu visite aux élèves du Sacré-Cœur à Concarneau.
Sous la pluie et dans le vent, un homme tout de blanc vêtu se présente à une trentaine d’élèves de maternelle.
« Je m’appelle Djouri Bigue et, contrairement à ce que vous pouvez penser, mon turban ne me sert pas à me protéger de la pluie, mais des vents de sable qui parcourent ma région du Niger. Depuis des années maintenant, les périodes de sécheresse durent plus longtemps, si bien que l’activité pastorale de notre tribu est compromise », témoigne Djouri Bigue.
Aujourd’hui âgé de 46 ans, après un mois de procédures administratives, il est parvenu à décrocher un visa qui lui permettra, jusqu’à la fin de la semaine, de sillonner la région de Concarneau en compagnie des membres de l’association Mil espoir mille savoirs.
Cette relation d’amitié dure depuis 10 ans, à une époque où Jacques Delnooz et un groupe d’amis rencontrent ce jeune chef de tribu et finissent par répondre à sa demande d’aide pour scolariser les enfants de sa tribu près d’Abaka.
À l’époque, la majorité des chefs Wodaabe est opposée à l’école « qui nous prend nos enfants ». « Moi-même je ne suis jamais allé à l’école. Mais aujourd’hui les pasteurs doivent bouger de plus en plus et aller plus loin afin de trouver de la nourriture pour leur troupeau. Alors, les parents confient leurs enfants à un grand frère afin de permettre aux enfants de suivre les cours à l’école. Aujourd’hui, Abaka compte un internat et les premiers élèves passent leur bac », apprécie Djouri Bigue.Les efforts de Mil espoirs mille savoirs ont ainsi porté leurs fruits et aujourd’hui 280 personnes ou familles apportent leur soutien.