Monthly Archives: November 2016
Pour le pape François, “la pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus”
Texte original italien dans l’Osservatore Romano du 22 octobre 2016 (*)
Le pape François a reçu en audience, le 21 octobre 2016, les participants à un congrès international sur la pastorale des vocations organisé par la Congrégation pour le clergé. Soulignant le slogan du congrès qui est sa devise épiscopale, le pape François a souligné combien « la pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus ». Il a développé un programme qui repose sur trois verbes : sortir, voir, appeler. « La pastorale des vocations a besoin d’une Église en mouvement, capable d’élargir ses horizons (…) » a souligné le pape, encourageant à sortir des « rigidités » qui rendent « incapables de communiquer la joie de l’Évangile ». Poursuivant son propos, il précise que « la vocation commence par un regard de miséricorde qui s’est posé sur moi. (…) j’imagine le regard de tout pasteur : attentif, sans hâte, capable de s’arrêter et de lire en profondeur, d’entrer dans la vie de l’autre sans qu’il se sente menacé, ni jugé ». Il termine par le dernier verbe, appeler : « Le désir de Jésus est de mettre les personnes en chemin, de les sortir d’une sédentarité mortelle, de rompre l’illusion que l’on peut vivre joyeusement en restant confortablement assis dans ses propres certitudes. (…) Ce désir de recherche, qui habite souvent les plus jeunes, est le trésor que le Seigneur place entre nos mains et dont nous devons prendre soin, que nous devons cultiver et faire germer. »
Messieurs les cardinaux,
chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
frères et sœurs,
Je vous accueille avec joie au terme de votre congrès, organisé par la Congrégation pour le clergé, et je remercie le cardinal Beniamino Stella pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tous.
Je vous avoue que j’ai toujours un peu de crainte à utiliser certaines expressions communes de notre langage ecclésial : « pastorale des vocations » pourrait faire penser à l’un des nombreux secteurs de l’action ecclésiale, à un bureau de curie ou même à l’élaboration d’un projet. Je ne dis pas que cela n’est pas important, mais il y a beaucoup plus : la pastorale des vocations est une rencontre avec le Seigneur ! Quand nous accueillons le Christ, nous vivons une rencontre décisive, qui apporte de la lumière dans notre existence, qui nous sort de notre petit monde étroit et fait de nous des disciples aimant le Maître.
Ce n’est pas par hasard que vous avez choisi comme titre de votre congrès Miserando atque eligendo, la parole de Bède le Vénérable (cf. Om. 21 : CCL 122, 149 ; Liturgia Horarum, 21 sept., Officium lectionis, lectio II). Vous savez – je l’ai dit d’autres fois – que j’ai choisi cette devise pour rappeler les années de jeunesse au cours desquelles j’ai senti l’appel puissant du Seigneur : cela n’a pas eu lieu suite à une conférence ou en raison d’une belle théorie, mais après avoir fait l’expérience du regard miséricordieux de Jésus sur moi. Cela a été ainsi, je vous dis la vérité. Donc, il est beau que vous soyez venus ici, de nombreuses parties du monde, pour réfléchir sur ce thème, mais, s’il vous plaît, que tout ne finisse pas par un beau congrès ! La pastorale des vocations signifie apprendre le style de Jésus, qui passe dans les lieux de la vie quotidienne, qui s’arrête sans hâte et, regardant ses frères avec miséricorde, les conduit à la rencontre avec Dieu le Père.
Les évangélistes soulignent souvent un détail de la mission de Jésus : il sort dans les rues et se met en chemin (cf. Lc 9, 51), « parcourt les villes et les villages » (cf. Lc 9, 35) et va à la rencontre des souffrances et des espérances du peuple. C’est le « Dieu avec nous », qui vit au milieu des maisons de ses fils et qui ne craint pas de se mêler à la foule de nos villes, en devenant un ferment de nouveauté là où les gens luttent pour une vie différente. Dans le cas de la vocation de Matthieu également, nous trouvons le même détail : d’abord, Jésus sort à nouveau pour prêcher, puis il voit Lévi assis au bureau des douanes et, enfin, il l’appelle (cf. Lc 5, 27). Nous pouvons nous arrêter sur ces trois verbes, qui indiquent le dynamisme de toute pastorale des vocations : sortir, voir, appeler.
Sortir
Avant tout : sortir. La pastorale des vocations a besoin d’une Église en mouvement, capable d’élargir ses horizons, les mesurant non pas sur la base étroite des calculs humains ou sur la peur de se tromper, mais sur la large mesure du cœur miséricordieux de Dieu. Il ne peut y avoir une semence fructueuse de vocations si nous restons simplement enfermés dans « le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi” », sans « être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 33) (1). Nous devons apprendre à sortir de nos rigidités qui nous rendent incapables de communiquer la joie de l’Évangile, des formules standard qui souvent apparaissent anachroniques, des analyses préconçues qui enferment la vie des personnes dans des schémas froids. Sortir de tout cela.
Je le demande surtout aux pasteurs de l’Église, aux évêques et aux prêtres : vous êtes les principaux responsables des vocations chrétiennes et sacerdotales, et ce devoir ne peut être relégué à une charge bureaucratique. Vous aussi avez vécu une rencontre qui a changé votre vie, quand un autre prêtre – le curé, le confesseur, le directeur spirituel – vous a fait connaître la beauté de l’amour de Dieu. Et il en est de même pour vous aussi : en sortant, en écoutant les jeunes – il faut de la patience ! –, vous pouvez les aider à discerner les mouvements de leur cœur et à orienter leurs pas. C’est triste lorsqu’un prêtre vit uniquement pour lui-même, en s’enfermant dans la forteresse sûre du presbytère, de la sacristie, ou du groupe restreint des « très fidèles ». Au contraire, nous sommes appelés à être des pasteurs au milieu du peuple, capables d’animer une pastorale de la rencontre, et de passer du temps à accueillir et à écouter tous, en particulier les jeunes.
Voir
Deuxièmement : voir. Sortir, voir. Quand il passe dans les rues, Jésus s’arrête et croise le regard de l’autre, sans hâte. C’est cela qui rend son appel attrayant et fascinant. Aujourd’hui, malheureusement, la hâte et la rapidité des stimulations auxquelles nous sommes soumis ne laissent pas toujours la place au silence intérieur dans lequel résonne l’appel du Seigneur. Parfois, il est possible de courir ce risque également dans nos communautés : des pasteurs et des agents de la pastorale pris par la hâte, excessivement préoccupés par les choses à faire, qui risquent de tomber dans un activisme d’organisation vide, sans réussir à s’arrêter pour rencontrer les personnes. Au contraire, l’Évangile nous fait voir que la vocation commence par un regard de miséricorde qui s’est posé sur moi. C’est ce terme : « miserando », qui exprime en même temps l’étreinte des yeux et du cœur. C’est ainsi que Jésus a regardé Matthieu. Enfin, ce « publicain » n’a pas perçu sur lui un regard de mépris ou de jugement, mais s’est senti regardé à l’intérieur avec amour. Jésus a défié les préjugés et les étiquettes des gens ; il a créé un espace ouvert, dans lequel Matthieu a pu revoir sa vie et commencer un nouveau chemin.
C’est ainsi que j’aime penser le style de la pastorale des vocations. Et, si vous le permettez, de la même façon, j’imagine le regard de tout pasteur : attentif, sans hâte, capable de s’arrêter et de lire en profondeur, d’entrer dans la vie de l’autre sans qu’il se sente menacé, ni jugé. Le regard du pasteur est un regard capable de susciter de l’émerveillement pour l’Évangile, de réveiller de la torpeur dans laquelle la culture de la consommation et de la superficialité nous plonge et de susciter des questions authentiques de bonheur, surtout chez les jeunes. C’est un regard de discernement, qui accompagne les personnes, sans s’emparer de leur conscience, ni prétendre contrôler la grâce de Dieu. Enfin, c’est un regard attentif et vigilant, et, pour cela, appelé constamment à se purifier. Et lorsqu’il s’agit des vocations au sacerdoce et de l’entrée au séminaire, je vous prie d’opérer un discernement dans la vérité, d’avoir un regard avisé et prudent, sans légèreté et superficialité. Je le dis en particulier à mes frères évêques : vigilance et prudence. L’Église et le monde ont besoin de prêtres mûrs et équilibrés, de pasteurs intrépides et généreux, capables de proximité, d’écoute et de miséricorde.
Appeler
Sortir, voir et, troisième action, appeler. C’est le verbe propre à la vocation chrétienne. Jésus ne fait pas de longs discours, il ne remet pas un programme auquel adhérer, il ne fait pas de prosélytisme, et n’offre pas non plus de réponse toutes faites. En s’adressant à Matthieu, il se limite à dire : « Suis-moi ! ». De cette façon, il suscite en lui la fascination de découvrir un nouvel objectif, en ouvrant sa vie vers un « lieu » qui va au-delà du petit bureau où il est assis. Le désir de Jésus est de mettre les personnes en chemin, de les sortir d’une sédentarité mortelle, de rompre l’illusion que l’on peut vivre joyeusement en restant confortablement assis dans ses propres certitudes.
Ce désir de recherche, qui habite souvent les plus jeunes, est le trésor que le Seigneur place entre nos mains et dont nous devons prendre soin, que nous devons cultiver et faire germer. Regardons Jésus, qui passe le long des rives de l’existence, en recueillant le désir de qui cherche, la déception d’une nuit de pêche infructueuse, la soif ardente d’une femme qui va au puits prendre de l’eau, ou le profond besoin de changer de vie. Ainsi, nous aussi, au lieu de réduire la foi à un livre de recettes ou à un ensemble de normes à observer, nous pouvons aider les jeunes à se poser les justes questions, à se mettre en chemin et à découvrir la joie de l’Évangile.
Je sais bien que votre devoir n’est pas facile et que parfois, en dépit d’un engagement généreux, les résultats peuvent être faibles et nous risquons la frustration et le découragement. Mais si nous ne nous enfermons pas dans les plaintes et que nous continuons de « sortir » pour annoncer l’Évangile, le Seigneur reste à nos côtés et nous donne le courage de jeter les filets même quand nous sommes fatigués et déçus de ne rien avoir pêché.
Aux évêques, aux prêtres, surtout, je voudrais dire : continuez de vous faire proches, persévérez dans la proximité – la synkatabasis du Père et du Fils avec nous – ; continuez de sortir, de semer la Parole, avec des regards de miséricorde. C’est à votre action pastorale, à votre discernement et à votre prière qu’est confiée la pastorale des vocations. Ayez soin de la promouvoir en adoptant les méthodes possibles, en exerçant l’art du discernement et en donnant une impulsion, à travers l’évangélisation, au thème des vocations sacerdotales et à la vie consacrée. N’ayez pas peur d’annoncer l’Évangile, de rencontrer, d’orienter la vie des jeunes.
Et ne soyez pas timides en leur proposant la voie de la vie sacerdotale en montrant, avant tout à travers votre témoignage joyeux, qu’il est beau de suivre le Seigneur et de lui donner sa vie pour toujours. Et, comme fondement de cette œuvre, rappelez-vous toujours de vous confier au Seigneur, en implorant de Lui de nouveaux ouvriers pour Sa moisson et en soutenant les initiatives de prière au soutien des vocations.
Je forme le vœu que ces journées – au cours desquelles a jailli tant de richesse, notamment grâce aux rapporteurs qui y ont participé – puissent contribuer à rappeler que la pastorale des vocations est un devoir fondamental dans l’Église et interpelle le ministère des pasteurs et des laïcs. C’est une mission urgente que le Seigneur nous demande d’accomplir avec générosité. Je vous assure de ma prière, et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.
(*) Version française de l’ORLF n. 44. Titre, intertitres et note de La DC.
(1) DC 2014, n. 2513, p. 16.
Vaud: L’Eglise réformée gagne aux Prud’hommes
Un pasteur vaudois qui avait porté plainte contre l’Eglise réformée vaudoise (EERV) pour licenciement abusif a été débouté aux Prud’hommes.
Le Tribunal des prud’hommes de l’arrondissement de Lausanne a confirmé, le 3 novembre 2016, la légalité du licenciement du pasteur Daniel Nagy, qui avait fait couler beaucoup d’encre il y a deux ans. Le pasteur de Gryon estimait avoir été remercié de façon abusive et réclamait des réparations financières à l’EERV.
Le Conseil synodal (l’autorité exécutive de l’EERV) a constaté “avec soulagement que le cadre réglementaire de l’EERV et la gestion RH qui en a découlé dans l’affaire (…) sont conformes au droit du travail et qu’aucune charge n’est retenue contre lui”.
Une procédure humainement douloureuse
Contacté par L’agence de presse protestante Protestinfo, le pasteur Nagy n’a pas désiré commenté la décision de justice. Dans son communiqué, le Conseil synodal se dit “attristé d’avoir été poussé dans une procédure juridique humainement douloureuse pour chacun”.
L’EERV est troublée depuis plusieurs années par des tensions entre certains pasteurs et son autorité exécutive. (cath.ch-apic/ag/prot/rz)
© Centre catholique des médias Cath-Info, 05.11.2016
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Un pasteur pris en flagrant délit d’adultère a été forcé de défiler nu avec son affiche
Il est si triste de constater que certains pasteurs ont décidé de salir le nom de Dieu. Un bon nombre d’entre eux sont pris dans des situations compromettantes.
Quand ils sont pris, ils blâme le diable. La plupart des pasteurs n’ont plus la crainte de Dieu. Ils sont plus préoccupés par la satisfaction de leurs désirs égoïstes, oubliant qu’ils sont censés être de bons exemples pour l’église et le monde. Lorsque vous voyez certains hommes de Dieu se livrer à des choses fâcheuses, vous commencez à vous demander s’il y en a encore d’authentiques.
Mais Il y en a…, Il y a de vrais serviteurs de Dieu qui craignent Dieu, et nous louons Dieu pour eux.
Voici un autre pasteur qui a été pris en flagrant délit d’adultère, un prophète Nigérian nommé Obi O. de l’ église de la Restauration au Nigéria.Il a été pris avec une femme mariée. Les gens se sont assurés qu’il sorte dans la rue nu, dépouillé de son pantalon et tenant une affiche de son église dans laquelle il apparaît, en main pour défiler dans la rue.Une vraie honte.
Après cette honte sera-t-il à mésure de prêcher encore dans son église ?
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Pourquoi un pasteur évangélique français a demandé pardon en Centrafrique
En déplacement à Bangui en octobre, Alain Stamp a demandé pardon, au nom de la France, à 350 responsables évangéliques réunis en forum.
L’évangélique français Alain Stamp, avec le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra. / / DR
La scène se déroule à Bangui, le 11 octobre dernier. Entre 300 et 350 personnes sont réunies dans la capitale centrafricaine. Il y a là des responsables évangéliques venus de tout le pays, pour assister pendant quatre jours à un « Forum des évangélistes » organisé par l’Alliance évangélique centrafricaine.
Lorsqu’il arrive devant l’assistance, Alain Stamp, l’un des responsables du Conseil national des évangéliques français (Cnef) commence par cette phrase étonnante. « Je crois que j’ai un double handicap : je suis blanc et je suis français. » Devant lui, des dizaines de personnes approuvent en silence. « J’ai alors simplement demandé pardon pour les actions graves, inadmissibles et révoltantes que mon pays a commis en Centrafrique, et exprimé mes regrets et ma compassion », raconte-t-il. « La réaction a été merveilleuse et bruyante de joie ! »
Armes, richesses du sous-sol
Pourquoi avoir exprimé une telle demande de pardon ? « Dès mon arrivée à Bangui, j’ai été en contact avec un pasteur, également haut fonctionnaire, qui a insisté sur la responsabilité de la France dans la situation du pays », répond le responsable français. Il cite notamment l’exploitation des richesses du sous-sol ou encore les ventes d’armes.
« En entendant parler cet homme, je me suis rendu compte que j’avais, en tant que chrétien et que pasteur, perdu toute crédibilité. » Or, lors du forum de Bangui, le responsable évangélique devait précisément intervenir sur un sujet délicat : « Face à la souffrance et l’épreuve. »
« Confiance spirituelle »
« Je perdais mon droit d’être écouté et entendu par les pasteurs qui étaient en face de moi, poursuit Alain Stamp. Le premier sens de ma demande de pardon a donc été une démarche spirituelle. » Une manière, selon lui, d’entrer dans une « relation de confiance spirituelle » avec ses interlocuteurs.
Dans les jours qui suivent, il accueille lui-même des demandes de pardon, notamment de la part de plusieurs jeunes présents, venu faire cette démarche pour regretter leur réaction « contre la France ». « L’un d’entre eux m’a demandé pardon au nom de la jeunesse centrafricaine. »
« Plate-forme interreligieuse pour la paix »
Au cours de ce forum, les participants ont notamment abordé la question du « pardon » et de la « guérison ». Deux thèmes centraux pour les Églises dans ce pays, et en particulier les Églises évangéliques. Les débats ont été clos en présence du président du pays, Faustin-Archange Touadéra, élu en mars dernier à la tête du pays.
Le président de l’Alliance évangélique centrafricaine, Nicolas Guérékoyame-Gbangou, est l’un des membres de la plate-forme interreligieuse pour la paix, créée en 2013 aux côtés de côtés de l’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, et de l’imam de Bangui, Oumar Kobine Layama.
La Centrafrique éprouve de grandes difficultés à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles séléka (« coalition » en sango) majoritairement musulmans, qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.
Loup Besmond de Senneville
Religion : Gospel Assembly, une nouvelle église pour le salut des âmes
LEFASO.NET | Par Justine Bonkoungou (Stagiaire) • mercredi 2 novembre 2016 à 11h00min
La communauté évangélique du Burkina Faso a enregistré un nouveau-né. Le lancement de la nouvelle église baptisée Gospel Assembly a eu lieu ce dimanche 30 octobre 2016 à Ouagadougou, en présence de pasteurs et de fidèles venus nombreux pour l’occasion.
Fondé par le pasteur Der Laurent Dabiré, Gospel assembly a pour particularité la célébration du culte en anglais et en français. Elle est une branche franco-anglaise de l’Assemblée évangélique de pentecôte (AEP).
La réalisation d’une vision
En 2008, Der Laurent Dabiré est ordonné pasteur. La même année, il est aussi envoyé à New York comme diplomate auprès des Nations-Unies. A en croire le pasteur Der Laurent Dabiré, c’est lorsqu’il se trouvait à New York qu’il a reçu la révélation de fonder une église dont le culte sera célébré en anglais et en français comme aux Nations-Unies où les langues de travail sont l’anglais et le français.
A son retour au Burkina Faso en 2013, il est nommé pasteur principal de l’Assemblée évangélique de Pentecôte de Bonheur ville, quartier périphérique de Ouagadougou. Mais il ne perd pas de vue sa vision de créer une église bilingue français-anglais. Trois ans donc après son retour au Burkina Faso, la vision devient réalité ce 30 octobre 2016 où le pasteur Dabiré reçoit les bénédictions de ses collègues pasteurs qui lui imposent les mains.
Selon le pasteur Der Laurent Dabiré, Gospel Assembly repose sur trois piliers, la prière, l’humanitaire avec la réalisation d’œuvres sociales, à l’image de Jésus Christ et enfin l’adoration véritable de Dieu.
Le président national de l’AEP, le pasteur Samuel Yaldia, parrain de la cérémonie s’est dit heureux de la naissance de cette nouvelle église qui participe à l’expansion de l’évangile. A l’endroit du pasteur Der Laurent, il dit prier que la grâce de Dieu l’accompagne dans son œuvre. Il a par ailleurs formulé le vœu que de nombreuses vies soient gagnées à Jésus-Christ à travers Gospel Assembly et l’évangile qui y sera prêché, « un évangile de vérité, de salut, qui transforme la vie, qui transforme la société, la nation et qui est la solution pour notre monde brisé, fracturé, angoissé. »
En attendant d’avoir un local, les cultes de Gospel Assembly se feront dans les différents hôtels de Ouagadougou.
Justine Bonkoungou(Stagiaire)
Lefaso.net
L’ascension des prêcheuses superstars
Pendant plus d’une semaine nos reporters ont traversé le Sud profond de l’Amérique, à la rencontre des femmes prêcheuses, ces « born again » qui transcendent les foules, vénèrent Jésus et Trump. En cette période d’élection présidentielle, leur vote et celui de leurs fidèles pèseront d’un poids considérable.
Elle est apparue juste après que les fidèles ont fini de déposer leurs offrandes sur la scène qui occupe toute la largeur de la vaste église. Ses escarpins écrasent les enveloppes roses renfermant les dons. Blonde, fine, robe rouge et microserre- tête, elle est… divine. L’assistance – principalement des femmes noires entre deux âges – retient son souffle. Ce matin d’août, au moment où un orage tropical s’abat sur le New Destiny Christian Center d’Apopka, dans le centre de la Floride, la pasteur Paula White débute son prêche dominical.
Ça démarre calmement. Il est question, en substance, de la nécessité de s’en remettre au ciel pour affronter les difficultés de l’existence :
Dieu sait exactement qui vous êtes et il vous aime.
Puis son débit va crescendo, son corps se met en mouvement. Elle cite les Évangiles, roule des épaules, claque des doigts, jure à nouveau de « l’amour du Christ », montre le poing, lâche quelques blagues, feule, tape du pied, gouaille et finit par ordonner : « Satan, sors de ma vie. » Quand, une quarantaine de minutes plus tard, elle en termine avec ce monologue halluciné où se mêlent théologie et conseils de bonne copine, le public est extatique. « C’est Dieu qui parle à travers moi », confiera-t-elle après l’office.
Un passé à scandale
Paula White, 50 ans, est une star ; la plus connue des prêcheuses américaines. Sa jeunesse agitée, ses émissions de télévision, ses trois mariages, son train de vie pharaonique, ses ennuis avec le fisc, sa ruine et, enfin, son retour sur le devant de la scène : rien de tout cela n’affecte sa popularité. Au contraire. Pour les évangélistes, le principal groupe religieux aux Etats-Unis (1), chuter n’est en effet pas rédhibitoire, à condition de faire amende honorable et d’accepter d’être « sauvé par Jésus ».
Un pasteur sur dix est désormais une femme, renouvelant le genre. Longtemps considérés avec mépris par les Eglises protestantes traditionnelles, ces « born again » (« renaître dans la foi », ndlr) forment aujourd’hui une composante incontournable de la société américaine. En cette période d’élection présidentielle, leur vote pèsera ainsi d’un poids considérable, bien que sans surprise : être évangéliste c’est presque systématiquement être affilié à la droite religieuse. Pour un Français habitué aux rites immuables du christianisme européen et aux crispations du débat sur la laïcité, cette omniprésence du fait religieux est souvent un choc. Mais l’ignorer, c’est ne rien comprendre à l’Amérique contemporaine.
Kimberly Jones Pothier aime gratifier ses visiteurs de hugs puissants, des étreintes qui semblent dire :
Dieu et moi-même nous chargeons désormais de ton fardeau.
Notre voyage avait débuté dans son église, l’un de ces nombreux lieux de culte posés le long de la route qui traverse Fayetteville, une bourgade proprette de Géorgie. Dans cet Etat du cœur de la « Bible Belt » – la frontière imaginaire qui délimite la partie du sud-est des Etats-Unis où les « Jesus lovers » sont les plus enthousiastes –, la moitié des habitants se considèrent comme « très religieux » (1).
Ici comme en Floride voisine ou dans le reste du pays, les nouveaux chrétiens affichent leur foi sans aucun complexe, qu’ils soient ancien président (George W. Bush), monsieur et madame Tout-le Monde, hurluberlus ou marginaux. Le père de « Pasteur Kim » était prêcheur itinérant, parcourant le Middle West pour transmettre la bonne parole. Il a d’abord eu des réticences à voir sa fille vouloir l’imiter : selon ses exégètes (masculins), la Bible réserverait en effet ce rôle aux hommes. Les choses ont changé.
« Tonner et menacer les pêcheurs des foudres de l’enfer, ce n’est pas mon truc, explique Kimberly Jones Pothier. Je préfère parler d’amour et donner de l’espoir. » Un prêche simple et sucré qu’elle diffuse sur les réseaux sociaux, où ses Dr. Martens et son look sagement punk lui ont permis se démarquer de la concurrence.
Pasteur et actrice de télé-réalité
L’adresse du rendez-vous suivant est celle d’une résidence privée de la banlieue aisée d’Atlanta. Des grandes maisons identiques, des pelouses taillées au cordeau, rien ne dépasse. Dommage que l’on ait oublié de planter les arbres pour se protéger du cruel soleil de Géorgie. La pasteur Tara Lewis est apparue très légèrement en retard, après avoir descendu l’escalier de son logis rutilant, moulée dans une spectaculaire robe noire.
Après avoir participé à Sistershood, une émission de téléréalité trash mettant en scène des épouses de pasteurs, elle présente désormais une émission religieuse sur le câble, en duo avec son mari, Brian. « Nous voulons montrer ce qu’est une vraie famille chrétienne », précise-t-elle. Télévision, Internet, T-shirts ou autocollants à l’arrière des voitures : pour les évangélistes, peu importe le médium du moment que se transmet le « gospel de Jésus Christ », ce récit de la vie éternelle promise aux croyants. Tara Lewis est noire, franche du collier, et affiche un corps sculptural, fruit de vingt heures hebdomadaires de fitness.
Il y a vingt ans, c’est d’ailleurs dans une salle de gym qu’elle avait rencontré Brian, un Juif californien devenu pasteur évangéliste. Une Noire et un Blanc, convertis par-dessus le marché : outre qu’il leur donnera peut-être un jour ce succès d’audimat dont ils rêvent, ce schéma conjugal est une rareté dans leur milieu, surtout dans le Sud. Après huit ans de présidence Obama et la polémique sur la mort de plusieurs Afro-Américains tués ces derniers mois par des policiers à la gâchette facile, la question raciale est toujours un sujet brûlant, présent dans tous les esprits. « Il y a dans ce pays un politicien qui attise les tensions communautaires », accuse-t-elle.
Donald Trump ? « Mais non, pas du tout ! C’est Hillary Clinton qui profite des divisions du peuple américain. » On s’étonne de cette virulence, d’autant que la communauté noire s’apprête à voter en masse pour la candidate démocrate. « Croire au message de la Bible et lui permettre de devenir présidente, c’est incompatible. Elle s’oppose à nos valeurs fondamentales. Nous sommes conservateurs ; Hillary, elle, est diabolique », résume la pasteur culturiste. Des valeurs résumées par un Christ sévère sur les immenses panneaux qui jalonnent l’autoroute filant vers Jacksonville, Floride, où, le lendemain, Donald Trump tient meeting.
Jésus protégeant un embryon (non à l’avortement) ou bénissant des GI agenouillés sur fond d’Apocalypse (God Bless America !) : comme pour les vitraux du Moyen Age, le message doit être compris en un coup d’oeil. Au moment où l’on pénètre en Floride, la voix d’un prêcheur sortie de l’autoradio se charge d’enfoncer le clou : « Etre sauvé par Jésus ou emporté par Satan. » Car le diable est partout, rappellent les sermons. Derrière un divorce, un foyer submergé de dettes. Ou derrière l’obésité morbide dont souffrait Shane Boen, 42 ans. On l’a rencontrée durant le discours du candidat républicain au Veterans Memorial Arena, une immense salle omnisports de Jacksonville. Ce soir-là, « The Donald » semble fatigué et confus, mais Shane, ceinte de son écharpe de « Mme Rêve américain 2016 », resplendit.
Elle a été sacrée reine de ce concours de beauté quelques jours plus tôt, après avoir perdu 30 kg. Un résultat obtenu, selon elle, grâce à la prière et au « Vi-Shape », un régime à base de barres vitaminées et de boissons énergisantes. « Nous croyons en Dieu, la famille et la patrie. Dans cet ordre », explique Shane Boen, qui soutient donc Trump, comme 70 % des évangélistes (2).
“Inspirer la vie des gens”
Chaleur étouffante. Humidité maximale. Nuées de moucherons gros comme le poing. La route traverse le « marais du bouseux » (Cracker Swamp) et, perdu dans un sous-bois, le cimetière d’une charmante église où les tombes des soldats morts durant la guerre de Sécession ont été fraîchement décorées du drapeau confédéré. Un monde, décidément, sépare le nord rural de la Floride de Miami, la métropole cosmopolite et clinquante du sud de l’Etat.
La vie est dure par ici, et le travail rare
dit Carrey Morford, en surveillant du coin de l’œil la demi-douzaine d’enfants – les siens et ceux des voisins – qui jouent dans la piscine de ses beaux-parents, à Melrose. Une « mum » souriante, en jean et débardeur, dont on n’aurait jamais deviné qu’elle puisse aussi être pasteur. A 33 ans, Carrey est pourtant à la tête d’une petite communauté informelle qui se réunit dans une clairière et qu’elle a baptisée la Mission du chemin de terre. On fi nit vite par comprendre qu’elle professe discrètement des idées iconoclastes, infiniment plus libérales que la doxa évangéliste (« Je vais même voter Clinton, mais ne le répétez pas »).
Alors pourquoi rester dans ce coin perdu, 100 % blanc et conservateur, où elle a passé toute sa vie mais dans lequel elle semble tellement détonner ?
Je veux inspirer la vie des gens, comme le faisait Jésus
confie Carrey Morford. Je crois au prêche par l’exemple, à la générosité et à la tolérance du christianisme originel. » Il arrive pourtant aussi aux croyants les plus sincères de douter. En plus de leurs trois enfants, Carrey et son mari, Isaac, ont ainsi adopté un adolescent (« Je ne vous laisserai pas orphelins », Jean 14:18). Lequel, l’année dernière, a violé l’une de leurs fillettes. Sa voix se brise :
C’est notre foi qui a amené cette catastrophe sur notre foyer.
On n’a pas osé lui demander de détails. Au septième jour de notre traversée de l’Amérique des croyants, à Melbourne, station balnéaire anciennement à la mode du centre de la Floride, une mélodie sirupeuse s’échappe de l’église Jésus-est-la-clé.
Sur l’air de Candle in the wind, Chad Forshino, coiffure et chemise bouffantes, y chantait « les louanges du roi des rois » en s’accompagnant au piano avec la dextérité d’un pianiste de hall d’hôtel. « Il improvise en fonction de ce que lui souffle le Saint- Esprit », jurait la pasteur Janna Hogan-Forshino en désignant son mari. Cela a duré longtemps, pour le plus grand plaisir des douze personnes âgées qui composaient l’assistance. Immobile dans le fond, il y avait aussi ce type auquel il manque une dent et qui ne rate aucun office.
Eddy Layton, 48 ans, a débarqué de Virginie il y a quelques années et n’a ni femme, ni enfants, ni proches. Dans ce pays immense, la Floride est un réceptacle à déracinés venus chercher un nouveau départ ou y terminer leur vie au soleil. Un terminus de la solitude, où les lieux de culte sont la dernière garantie d’un minimum de vie sociale.
Une mégapole pour les croyants
Paula White se recoiffe, aidée de trois assistantes. Après son prêche enflammé, on l’a rejointe dans son immense loge, où six de ses adjoints, tous des hommes, ont pris place autour de la lourde table de style texan garnie de fruits et de fromages.
Sa petite fille sur les genoux, elle raconte d’une voix douce pour la énième fois les mêmes anecdotes sur son parcours hors du commun. Une vraie professionnelle doublée d’une hôtesse charmante qui se démène pour Donald Trump, « un ami de quinze ans » : il faut convaincre l’establishment évangéliste que le candidat républicain est un bon chrétien. A ceux qui s’étonneraient de l’alliance d’une femme en contact direct avec le Très-Haut et de l’homme d’affaires qui n’a jamais manifesté d’intérêt pour la religion, il est conseillé d’aller chercher du côté du « gospel de la prospérité ».
La pasteur White est en effet réputée pour prêcher à ses ouailles que plus ils donnent à leur église, plus le ciel le leur rendra. Selon cette doctrine extrêmement contestée dans les milieux chrétiens, la richesse individuelle est donc, par extension, un signe de la grâce divine. De là à faire d’un magnat de l’immobilier comme Donald Trump un élu de Dieu… CQFD. Mais Paula White voudrait surtout parler de ses projets.
Ces tonnes de nourriture et de matériel scolaire distribuées aux familles nécessiteuses du coin. Cette collection d’escarpins à son nom (« J’adore les chaussures, vous savez », confie-t-elle, coquette). Et surtout, cet immense complexe qu’elle s’apprête à faire construire autour de son église de New Destiny. On y trouvera un hôpital psychiatrique gratuit, une école, des logements. Une véritable ville dont elle a déjà décidé le nom – Destiny la bien nommée – et dont elle confiera la direction à son fils, Bradley Knight.
Et lorsque Paula White promet qu’il bénéficiera dans sa tâche de « la bénédiction de Jésus Christ », ce trentenaire sympathique ainsi que l’ensemble des présents acquiescent avec conviction. On se gardera bien de jouer les sceptiques : lorsque nos prêcheuses annoncent la couleur, généralement, elles s’y tiennent. Au nom de la Mère, de ses filles et du Saint-Esprit.
Le pape a célébré la Toussaint avec la minorité catholique de Suède
Rome (AFP) – Le pape François a achevé mardi une visite de deux jours en Suède, au cours de laquelle il a notamment participé au lancement du 500e anniversaire de la Réforme protestante de Martin Luther et célébré la Toussaint avec la petite minorité catholique du pays.
Le pape a regagné Rome dans l’après-midi, après avoir célébré à Malmö (sud de la Suède) une messe de la Toussaint pour cette minuscule communauté catholique, qui défend des valeurs conservatrices dans ce pays ultra-sécularisé où les pasteurs, hommes ou femmes, vivent ouvertement leur homosexualité.
La veille, il avait participé au lancement de l’année du 500e anniversaire de la Réforme protestante de Martin Luther, excommunié par l’Église catholique au XVIe siècle. Dans la cathédrale de Lund (sud), le pape et des représentants luthériens du monde entier ont exprimé leurs profonds regrets face aux massacres et préjugés issus du schisme entre chrétiens, appelant à poursuivre le dialogue vers l’unité.
La concorde affichée masque cependant des différends doctrinaux et liturgiques importants.
En Suède par exemple, le ministère pastoral est ouvert aux femmes depuis 1960, les pasteurs peuvent marier des couples gays depuis 2009 et peuvent eux-mêmes se marier religieusement avec un partenaire du même sexe. Les couples homosexuels ont accès à la procréation médicale assistée, un épouvantail pour beaucoup de catholiques.
Interrogé dans l’avion du retour par une télévision suédoise sur l’éventuelle ordination des femmes dans les prochaines décennies, le pape François a rétorqué que la question avait été tranchée clairement pour l’Église catholique sous Jean Paul II.
“Les femmes peuvent faire tant de choses mieux que les hommes”, a-t-il botté en touche, en notant que l’Église “avait une dimension féminine” au regard de l’importance de la Vierge Marie.
Au cours d’une célébration en latin et suédois de “tous les saints” devant 15.000 fidèles, dont de nombreux migrants et convertis qui contribuent au dynamisme de l’Église catholique en Suède, le pape a prôné “la douceur”, qui “permet de laisser de côté tout ce qui nous divise et nous oppose”. Le pape argentin s’exprimait dans un grand stade de Malmö (sud), la troisième ville du pays qui compte une large communauté immigrée.
– “Nous avons besoin de femmes prêtres” –
L’église catholique de Suède revendique 113.000 membres (1,1% de la population), contre 87.000 en 2000, mais estime le nombre réel de catholiques dans le pays à 150.000.
Elle passe parfois pour une “place forte” de la doctrine chrétienne dans un pays peu religieux qui a élevé au rang de vertus cardinales la tolérance, l’égalité entre les sexes et la promotion des droits des minorités sexuelles.
Anders Arborelius, unique archevêque catholique de Suède, sait gré au Vatican de maintenir la tradition face aux réformes sociétales dont la Suède s’est faite la championne.
Ce pape “vient d’un autre continent et a des façons bien à lui de s’exprimer qui peuvent expliquer qu’il soit perçu comme progressiste, plus ouvert à la diversité des modes de vie”, avance ce converti. Pour autant, “on ne peut pas dire qu’il ait modifié en aucune façon la doctrine” de l’Église catholique “sur la famille, la parentalité, l’homosexualité ou l’ordination des femmes”.
Henrik Glamsjö, pasteur venu avec femme et enfants assister à l’office en plein air, exprime le malaise de certains luthériens qui, comme lui, ont fait le choix de la conversion. “L’Église de Suède est contrôlée par les politiques. Ils interfèrent dans la liturgie”, déplore-t-il. “L’Église catholique est l’Église mondiale, c’est l’Église originelle, la mère des Églises”. Et le pasteur bientôt catholique désapprouve le mariage gay: “Le mariage est un sacrement”.
Ingeborg Stenström, une fidèle catholique suédoise d’origine allemande, souhaite de son côté une évolution: “les catholiques doivent changer. Nous avons besoin de femmes prêtres”.
L’Église luthérienne de Suède compte 6,2 millions de fidèles enregistrés et acquittant l’impôt religieux, soit 62% de la population. Mais pratique et croyance sont parmi les plus faibles du monde, et l’Église majoritaire a perdu plus de 550.000 fidèles en dix ans, alors que l’Église catholique recrute.