Le pasteur Félicien Lawson est l’un des promoteurs au Togo de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. À 67 ans, après 43 ans de ministère pastoral, dont 9 comme président de l’Église Méthodiste du Togo, celui qui se présente comme un « œcuméniste » est toujours en activité au service de l’évangélisation, notamment dans le service œcuménique et l’accompagnement spirituel.
Comment avez-vous vécu la semaine de prière pour l’unité des chrétiens ?
Pasteur Félicien Lawson : Cette année, nous nous sommes réunis autour du thème général « Nous réconcilier. L’amour du Christ nous y presse » (2 Co 5, 14-20). Les rencontres ont eu lieu à Lomé et dans tout le pays.
En tant que personne ressource, j’ai été invité ici ou là pour des conseils en vue de l’organisation des manifestations. Les célébrations de cette semaine de prière sont toujours intenses, dans une ambiance de fête, nourrie de chants et danses, mais aussi et surtout de prières d’intercession accompagnées d’homélie, d’études bibliques et de conférences.
Quelles activités vous ont le plus marqué ?
F. L. : Ce qui m’a toujours impressionné, c’est la rencontre qui crée des amitiés et qui nous permet de discuter librement des sujets ou doctrines qui fâchent et qui nous enfoncent dans les divisions. Nous partageons des points de vue qui n’engagent pas nos Églises. Moi, je discute librement avec des prêtres et des pasteurs ; ça me permet de me comprendre et de comprendre l’autre.
Comment imaginez-vous l’unité des chrétiens ? Et à quand son avènement ?
F. L. : L’unité des chrétiens est en Christ, son avènement est en Christ. Il m’appartient de vivre cette unité dans l’amour du Christ par des actes concrets. La lecture périodique de la prière sacerdotale (Jean 17) et la prière me font vivre l’unité intérieure et extérieure. L’unité doit être vécue quotidiennement ; c’est pourquoi en dehors de la semaine de prière, et toute l’année, je participe volontiers à diverses célébrations dans les Églises sœurs, notamment l’Église catholique. Là où Dieu m’appelle dans son amour, je suis toujours là. Dieu aime profondément toute l’humanité, les 7 milliards d’hommes que nous sommes dans le monde actuellement.
Quels sont les défis à relever pour parvenir à l’unité des chrétiens ?
F. L. : Le premier de tous, c’est la conversion permanente et profonde à Dieu et à l’homme par une vie spirituelle, morale et sociale. Le deuxième défi, c’est d’accepter d’être tout simplement un disciple, un écolier, un chercheur du Christ. C’est le Christ qui nous unit et je reçois de lui la sève nécessaire pour vivre l’unité.
Quelle est votre relation avec la Vierge Marie ?
F. L. : De grâce, ne croyez pas que la Vierge Marie est la propriété de l’Église catholique. La Très Sainte Mère de Dieu, Marie, l’a dit clairement dans son cantique : « Oui, dès maintenant et en tous les temps, les humains me diront bienheureuse » (Luc 1, 48 b). La Mère de mon Sauveur et Seigneur Jésus-Christ est plus que ma mère. Elle se révèle à qui elle veut par le mystère de l’Incarnation. Je n’en discute pas. C’est de l’ordre de la Révélation.
Quelles relations l’Église méthodiste entretient-elle avec les autres Églises ?
F. L. : L’Église méthodiste entretient de très bonnes relations avec l’Église catholique, ainsi que les autres Églises chrétiennes. Comme preuve, nous avons béni de nombreux mariages mixtes et de nombreux foyers chrétiens, de différentes dénominations, vivent harmonieusement dans nos familles.