Une Bible dans une main et un bâton de marche dans l’autre, le pasteur Stephen lenkų Tipatet traverse les plaines du comté de Kajiado, lutte contre l’excision et annonce l’Evangile.
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Cette région du Kenya est le berceau des Maasaï, une communauté indigène du sud du Kenya et du nord de la Tanzanie, qui a résisté à la modernité et aux influences de l’Occident. Les Maasaï demeurent fortement attachés à leur mode de vie traditionnel, y compris à la pratique des mutilations génitales féminines. Depuis 2011, une loi kenyane interdit cette pratique, sa promotion ou son soutien, mais les exciseuses continuent leurs activités en secret.
Les exciseuses utilisent des couteauxLors d’une intervention extrêmement douloureuse et sans aucun recours à des antalgiques, les femmes exciseuses utilisent des couteaux, des rasoirs ou des ciseaux pour enlever les lèvres et / ou le clitoris, dans le cadre d’un rite initiatique réservé aux filles de 9 à 18 ans.
Les communautés musulmanes et chrétiennes ont recours à ce rite Les communautés musulmanes et chrétiennes ont toutes deux recours à ce rite, dont les origines sont antérieures aux deux religions. En terre Maasaï, beaucoup considèrent que les pratiques traditionnelles autour du mariage sont importantes. Il y a trois ans, une réunion en faveur des mutilations avaient même réuni plus de 1 000 femmes dans le Kajiado.
Les jeunes filles se dérobant à cette pratique sont rejetées par leurs famillesAvec le soutien de la nouvelle loi et les efforts du gouvernement, les églises ont pu mettre en place des campagnes massives pour dénoncer les pratiques de mutilations génitales, et créer des centres de secours pour les filles ayant pris la fuite. Souvent rejetées par leurs familles pour avoir désobéi aux anciens, les jeunes filles se dérobant à cette pratique sont rejetées par leurs familles qui considèrent ce refus comme un déshonneur.
Stephen Lenkų Tipatet travaille avec plus de 300 pasteurs dans le cadre de l’Association Kajiado East Pastors. Le groupe tente d’éduquer la communauté aux dangers des mutilations génitales féminines et des mariages précoces.
« Nous dénonçons l’excision des filles… Nous disons à la communauté que ce n’est pas biblique. »
Des menaces de malédictionsCertaines familles ont riposté, menaçant de malédictions traditionnelles. Des militants locaux et des chefs traditionnels ont été dissuadés par ces menaces, mais les pasteurs et l’église sont restés fermes dans leur combat.
Le centre de sauvetage de Tasaru, près de la ville de Narok sauve, conseille et enseigne les jeunes filles. Avec le soutien des membres de l’église, il tend également la main aux parents en les enseignant, et en organisant des cérémonies de réconciliation entre les filles et leurs familles.
Joyce Mila a pris la fuite il y a 5 ans. Elle a bénéficié des centres d’accueil, et elle est aujourd’hui étudiante en soins infirmiers à Nakuru.
« Je pense qu’ils estimaient que c’était le bon moment pour effectuer la coupe sur moi… Quand ils ont essayé de me forcer, je l’ai dit à mes professeurs et j’ai fui. Je suis finalement arrivée dans un centre de secours, où j’ai terminé mon lycée. »
Joyce a d’abord été rejetée par sa familleJoyce a d’abord été rejetée par sa famille, mais l’intervention des centres et des pasteurs auprès d’elle, a permis une réconciliation. Elle est encore raillée quand elle retourne au village, mais supporte les quolibets, car elle est convaincue d’avoir fait le bon choix.
Lundi 6 février, lors de la Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines, le pasteur Stephen lenkų Tipatet, accompagné de 4 autres pasteurs a visité un centre de sauvetage qui accueillent 5 jeunes filles rescapées de l’excision.
« Les filles ont été sauvées pendant les dernières vacances scolaires… Nous sommes venus leur dire qu’il y a encore un avenir pour elles, et qu’elles doivent rester concentrées sur leurs rêves.”
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La triste vérité sur les mutilations génitales forcées (MGF) à l’échelle mondiale est terrifiante. Voici les données recueillies par l’ONU à ce sujet :
- Au moins 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont subi une forme de MGF. Parmi elles, 44 millions ont moins de 14 ans.
- Les pays où l’on pratique le plus les MGF sont la Somalie (98% de femmes de 15 à 49 ans ont subi une MGF), la Guinée (97%), et Djibouti (93%).
- La MGF est en général réalisée avant l’âge de 15 ans.
- Les complications des MGF sont nombreuses : hémorragies, kystes, infections, risques accrus de stérilité, complications lors des accouchements et décès des bébés à la naissance.
- La MGF est une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes.
La rédaction
Source : Religion News
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