Le 17 Août 2008 une vie s’est arrêtée en chemin. Celle de l’illustre chanteur Mopéro wa Maloba mort à Abidjan en Côte d’Ivoire. Chanteur-guitariste, il compte parmi les musiciens de renom qu’a connu la musique congolaise dans les années 70/80.
Issu du peuple Téké du quartier « Mombele » (Kinshasa) dont il a vu le jour vers 1950, Mopéro wa Maloba a fait son cycle primaire à l’Ecole Saint Gabriel du quartier Yolo-Sud dans la commune de Kalamu (Kinshasa), puis le cycle secondaire dans la région du Bas-Congo. Plus tard, il se lance à la musique et dès qu’il a su chanter et maîtriser la guitare, il se consacre aux compositions personnelles.
Son objectif de devenir professionnel se concrétise dans les années 70 par son intégration dans l’orchestre « Tupo Zawutemba » du leader et maître à chanter Audry.
1972 – Mopéro wa Maloba est à la tête d’un nouveau groupe dénommé « Africa danse », formé avec le concours des musiciens Jonitha, Abanitha, Mabibi, Mambo Ley, Boba Mwana Nteba et autres, surnommés » les poulains noirs « . Une aventure qui n’ira pas loin.
Mopéro revient dans son foyer natal de « Mombele » et donne naissance à l’orchestre « Tupa Zawutena » dans lequel on retrouve les chanteurs comme Emeneya Mubiala et Mambo Ley, avant de fusionner avec le chanteur Dona Mobéti (en provenance du groupe « Makiluambo ») et former l’orchestre « Cavacha ».
1973, Mopero se sépare de Dona Mobéti et quelques musiciens, pour former l’orchestre « Shama Shama ». Après l’expérience des trois premiers groupes et grâce à une brillante discographie, Mopero est au sommet de sa gloire. Il est plébiscité au cours des années 1974 à 1976 meilleur chanteur et meilleur vedette du Congo-Kinshasa. Tout comme, il a produit plusieurs disques classés N° 1 sur quelques hit parades congolais et africains.
1977, Mopero arrive en Ouganda et s’installe à Kampala où, il emboîte le style de musique variété ougandaise, histoire de s’informer sur les réalités de la musique en Ouganda et de l’exploiter harmonie avec la rumba congolaise. Quelques années après, Mopero est de retour à Kinshasa. Il place à nouveau son groupe au meilleur de sa forme.
1985 – Etant très tenté par le changement, il se sépare de ses sociétaires, et rejoint King Kester Emeneya dans l’orchestre Victoria Eleison. Ce fut une belle expérience, car il apporte son savoir faire et son talent au rayonnement du groupe. Cette étape sera la toute dernière de voir Mopero dans un groupe de musique profane, avant de devenir pasteur, évangéliste et chanteur des louanges à Dieu.
Au début des années 1990, Mopero décide de consacrer le reste de sa vie à l’évangile. Il se convertit à l’Eglise Cité Béthel du pasteur Mbiye et se fait baptiser Ferdinand Liloba wa Nzambi. Il est sacré pasteur en 1992.
1995 – Au cours de l’Assemblée Chrétienne de Dieu (ACD) Mopero confirme son apostolat à L’Eternel comme Pasteur, évangéliste et musicien chrétien. Adieu la musique du « monde ».
« Biblia » est le titre de son premier album dans lequel il magnifie la bonté du Créateur. Un très grand succès qui va illuminer la foi des milliers de chrétiens des Eglises de Réveil. Sa renommée se répand au-delà des frontières du Congo. Ce qui va l’amener à effectuer en 2005, une longue et fructueuse tournée d’évangélisation et de louanges, à Cotonou (Bénin), à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Abidjan ( Côte d’Ivoire) où Dieu l’a rappelé à lui le 17 Août 2008, après une courte maladie.
Mopero wa Maloba a été porté en terre le dimanche 21 septembre 2008 à Kinshasa dans l’indifférence de ses collègues musiciens et pasteurs. A l’exception du chanteur et pasteur Mbaki Dieka alias « Debaba » et des membres de la Association « Artistes en danger ». – Comme nul n’est prophète en son pays –
Il a laissé pour la postérité à la communauté chrétienne du monde, son témoignage enregistré, sur deux albums « Yawé-Yawé » et « Nayoki Liloba » et un coffret double (DVD-CD) intitulé « Nabeleli Nkolo » sorti juste en juillet 2008, un mois avant son décès. Le double coffret a été produit au Canada où la renommée de Mopéro est demeurée très grande.