Pasteurs | Génération(s) François

Il y a 4 ans, celui qui n’était encore que le cardinal Bergoglio, s’adressait, par le biais d’un enregistrement au religieux des Fils de la Divine Providence, une congrégation italienne fondée par Don Orione au début du XXe siècle et arrivée assez rapidement en Amérique du Sud, d’abord au Brésil puis en Argentine et dans d’autres pays du continent. A l’occasion de leur chapitre de 2009, le pape s’adresse à ces missionnaires et dessine pour eux les contours de ce que doit être, selon lui, la dynamique d’une action pastorale. Un enregistrement où l’on rencontre déjà la simplicité du personnage. On entend les bruits de la rue de Buenos Aires, cette rue où il envoie les religieux qui s’adressent à lui.

Où l’on voit que le pape François poursuit bien cette même réflexion désormais à l’échelle de l’Eglise universelle.

Voici le texte de son intervention (traduction : Christine – Merci à elle)

Cet enregistrement est simplement dû au fait que je ne peux me déplacer pour répondre à l’invitation de votre Provincial. La proposition d’enregistrer mon message m’a plu, elle me permet de vous être proche pendant votre Chapitre. J’aime beaucoup votre Congrégation, qui fait et a fait beaucoup de bien en Argentine. Je souhaite pour vous que ce Chapitre vous donne une impulsion vers une vie pastorale au service de la vie en plénitude. Je m’inspire pour cela du document d’Aparecida.

Le modèle pastoral de tout disciple de Jésus, et par conséquent de tous ceux qui annoncent Jésus, est celui du Bon Pasteur. Pour le disciple missionnaire le Bon Pasteur est l’unique référence et modèle. Jésus, le Bon Pasteur veut nous communiquer sa vie et se mettre au service de la vie, et de la vie en plénitude. Il en résulte que pour être disciple missionnaire, en référence au Bon Pasteur, nous devons tous –consacrés ou laïcs, prêtres ou évêques- devenir pasteurs, des pasteurs qui se laissent prendre en charge. Il ne s’agit pas de pasteurs autonomes ou qui soient comme des responsables d’ONG, non, des pasteurs qui se laissent prendre en charge, avec la double expérience de conduire et de se laisser conduire.

Voilà ce que je vous souhaite en premier lieu : que l’image de Jésus, Bon Pasteur vous ouvre à cette tonalité d’une vie spirituelle qui consiste à être des meneurs eux-mêmes menés, à laquelle, en dernière instance, c’est le Bon Pasteur lui-même qui appose son empreinte. Le Bon Pasteur est celui qui d’une certaine manière détermine le chemin que nous allons suivre. Il nous guide vers la vie en plénitude. (…)

Tout d’abord j’aimerais vous donner trois éléments-clef au sujet de la charité. Premièrement, il vous faut sortir, avec votre charisme fondateur, vers les périphéries de l’existence, là où l’existence des personnes est mise au rebut. Vous savez bien que vous êtes dans un système mondain et paganisé: il y a ceux qui ont leur place et ceux qui sont de trop ; ceux qui ne conviennent pas au système sont de trop, et ceux qui sont de trop sont mis au rebut. Voilà où se trouvent les frontières existentielles et voilà où il vous faut aller. Lire la suite