Baptême du feu médiatique
En tant que nouvelle présidente de l’EPUdF, la tâche qui l’attend est immense, tant en interne qu’en externe. Le synode national, qui terminera ses travaux dimanche midi, doit adopter une nouvelle déclaration de foi, après un processus synodal intense. Quelle réception sera réservée à ce texte dans les paroisses ? Les synodaux s’inquiètent aussi de plus en plus ouvertement du manque de renouvellement des générations chez les pasteurs, les départs à la retraite n’étant pas compensés par les nouvelles arrivées. Et ce ne sont là que deux des nombreux enjeux qui attendent cette femme dont le sérieux n’est pas à démontrer, et qui semble habitée par la conviction que plus l’écoute est profonde, plus la parole, même rare, sera féconde.
Elle a vécu son baptême du feu médiatique samedi matin en plein débat sur les finances de l’Eglise unie. Se présentant aux journalistes avec enthousiasme et une joie évidente, qui dénotait par rapport à son relatif effacement de la veille, elle affirme aborder son ministère de présidente avec « humilité et confiance en ceux qui l’ont appelée à cette charge ». Elle veut « enraciner (son action, ndlr) dans la dynamique et l’impulsion données à notre Eglise ces dernières années », c’est-à-dire, « se saisir du geste de Luther pour assumer notre parole au seuil de notre Eglise ».
Interrogée sur les débats houleux qui ont secoué l’Eglise unie ces deux dernières années, elle explique : « Les débats sont importants, il faut les assumer sans les mettre au placard. Oui, on peut s’engueuler franchement et rester frères et soeurs ». Alors que son micro-cravate s’emmêle avec son pendentif en forme de colombe, elle sourit : « Le rôle de président est de dénouer les noeuds tout en douceur ».
Marie Lefebvre-Billiez
Envoyée spéciale à Lille