Ils sont coutumiers du saint livre, mais n’en négligent pas pour autant de lire des textes plus récents. Selon une enquête menée par Barna, spécialiste d’enquêtes statistiques à destination des églises, les pasteurs américains sont de gros consommateurs sinon acheteurs de livres, avec en moyenne 3,8 livres par mois.
Un chiffre quatre fois supérieur aux usages du consommateur moyen, puisque seulement 29 % des Américains achètent plus d’un livre par mois (>10 livres par an). La donnée a son importance puisque le pays compte 315.000 temples et églises protestantes qui peuvent comporter plusieurs ministres du culte. Difficile à chiffrer, l’impact prescriptif des lectures pastorales sur les fidèles serait également à prendre en compte.
On sait toutefois que plus de neuf professionnels sur dix font des suggestions de lecture de la chaire, au moins une fois par an. Cette tendance à l’achat est encore accentuée chez les plus jeunes des religieux. De quoi maintenir pour les décennies à venir la bonne santé éditoriale.
Mais avec 8 à 13 millions achetés tous les ans par les religieux, la nature des livres est à considérer. Classiquement, les pasteurs sondés citent des ouvrages de théologie, d’histoire, de pratiques ecclésiales et de tendances culturelles comme principaux types de lectures. Un fonds à dominante professionnelle qui laisse paraître que la fiction y est légèrement moins représentée que chez le consommateur américain « laïc ».
Autre témoin de la différence de pratique selon l’âge des pasteurs, le support d’achat, qui chez les jeunes — 28 à 46 ans — préfèrent les structures en ligne et fréquentent moins les librairies religieuses pour leurs emplettes. Mais chez les trois tranches d’âges 28-46, 47-65, 66 et plus, les revendeurs généralistes se retrouvent en troisième position en proportion.
De jeunes ministres du culte qui consomment beaucoup en ligne, mais aussi des formats numériques. Environ la moitié des pasteurs possèdent un lecteur d’ebook ou une tablette, et le chiffre a triplé en l’espace de deux ans. Par voie de conséquence, les usages ont évolué en matière de sélection de titres. Deux tiers des pasteurs indiquent avoir choisi un livre en ligne, sans que soit inclus le rôle des réseaux sociaux dans cette prescription. Mais les confrères d’âges différents se rejoignent dans une prédilection pour le format papier à couverture rigide, sur le format souple ou numérique.
À la manière du livre saint.
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