Des protestants envisagent de bénir des couples homosexuels

Des protestants envisagent de bénir des couples homosexuels

Les pasteurs de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine réfléchiront samedi 22 juin 2013 à l’ouverture de la bénédiction nuptiale aux couples homosexuels.

Celle-ci pourrait intervenir en 2014, à l’issue d’une vaste consultation.

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Dans la rubrique Religion

« Au Chambon, les protestants avaient une sympathie fraternelle …

« Au Chambon, les protestants avaient une sympathie fraternelle pour les juifs »

Un mémorial doit être inauguré lundi 3 juin au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) en souvenir des Justes de cette commune et de ses environs qui ont accueilli des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Patrick Cabanel (1), professeur d’histoire contemporaine à l’université Toulouse-Le Mirail, explique ce qui a poussé les habitants – très majoritairement protestants – à offrir cet accueil.

On dit que la dimension spirituelle protestante était très importante dans l’attitude des habitants du Chambon et du Plateau Vivarais-Lignon qui ont accueilli des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Est-ce exact ?

Patrick Cabanel : C’est exact, mais la réalité historique était plus complexe. Les protestants français de cette époque étaient à la fois des chrétiens et des huguenots. Comme chrétiens protestants, ils appartenaient aux composantes calviniste (réformée) ou darbyste (2). Ils étaient très familiers de l’Ancien Testament et de l’histoire du « peuple de Dieu ». 

En outre, leurs pasteurs étaient marqués, depuis vingt ou quarante ans, par diverses sensibilités politico-religieuses : le christianisme social, le barthisme (3), la non-violence. Des sensibilités qui, en dépit de leurs différences – voire différends – considérables, ont toutes refusé la mainmise de l’État, surtout vichyssois ou nazi, sur les consciences.

Comme huguenots, ces hommes et femmes étaient porteurs d’une mémoire très particulière, celle des persécutions, de la solitude minoritaire face à l’État, du malheur, de la fidélité, du « Désert » (un mot précisément emprunté à l’Ancien Testament) et ils regardaient les juifs, au moins depuis l’affaire Dreyfus, avec une sympathie quasi fraternelle, que les autres Français, non protestants, ne pouvaient avoir, au moins dans ces termes.

La pratique religieuse de cette communauté protestante était-elle intense ?

P. C. : Il entre dans l’attitude des protestants français de l’époque à la fois des raisons religieuses et d’autres sociologiques, mémorielles, culturelles (l’aspect huguenot). Il n’était pas nécessaire pour un protestant du Chambon, dans les années 1940, d’être profondément religieux pour écouter l’enseignement du pasteur et aider des juifs. Les darbystes ont agi à partir d’une foi et une pratique intenses. Les calvinistes (réformés) ont pu faire de même pour certains, mais, pour d’autres, c’était un mélange d’enracinement religieux et de culture de la résistance minoritaire issue du siècle de Louis XIV.

Quel rôle les pasteurs tiennent-ils auprès des paroissiens ?

P. C. : Le monde protestant n’accorde pas à ses pasteurs la même importance hiérarchique que le monde catholique pouvait le faire, à l’époque, pour ses prêtres. Néanmoins, les pasteurs étaient des personnages importants dans le monde rural protestant. Ils étaient des leaders spirituels, mais aussi moraux et même politiques. Ce rôle était renforcé par celui de leur épouse, laquelle avait une série d’occupations paroissiales. 

Partout, au cours des années 1940, les pasteurs ont été des éclaireurs, des conseillers, des mobilisateurs. La résistance civile les a toujours concernés. Le plus souvent même, elle a débuté par eux, qu’il s’agisse de sermons explicites ou de gestes plus discrets (visites, recommandations, placements de réfugiés …).

Les catholiques du Plateau se sont-ils montrés également très accueillants pour les juifs ?

P. C. : Dans les deux communes du Plateau (Le Chambon et Mazet) où s’est déroulé l’essentiel de l’accueil des juifs, les protestants étaient très largement majoritaires : de l’ordre de 80 à 90 %, taux évidemment exceptionnels en France. 

La petite minorité catholique a pu être concernée. Mais il est clair que le tissu d’accueil était celui du monde protestant, dans une ambiance religieuse et culturelle marquée. Et il semble que les catholiques, sur place, n’ont pas eu d’attitude particulière, ni dans un sens ni dans l’autre.

Le pape François a pris possession de la basilique Saint-Paul-hors …

Le pape François a pris possession de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs

Dans son homélie, ce dimanche 14 avril, le pape a incité les pasteurs et les fidèles à la cohérence entre l’annonce et le témoignage, et aussi à se dépouiller des idoles, même cachées, qui empêchent d’adorer Dieu.

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Les religieux du front de 14-18 sortent de l’oubli

Les religieux du front de 14-18 sortent de l’oubli

Les aumôneries militaires veulent mieux faire connaître le rôle des religieux de toutes confessions sur le front de la Grande Guerre. Prêtres, pasteurs ou rabbins ont été mobilisés comme les autres Français

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Dans la rubrique Actualité

La rémunération des pasteurs en Alsace-Moselle devant le Conseil …

La rémunération des pasteurs en Alsace-Moselle devant le Conseil constitutionnel

Une association de défense de la laïcité a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), estimant contraire à la laïcité que les ministres des cultes protestants en Alsace-Moselle soient payés par l’État.

Pourquoi viser les pasteurs ?

Lors de l’audience du 14 février devant le Conseil constitutionnel, seule sera entendue l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal). Mais l’Association pour la promotion et l’expansion de la laïcité (Appel) visait en réalité initialement les quatre cultes reconnus (luthérien, réformé, catholique et israélite) dans les deux départements alsaciens et la Moselle. Elle a déposé en décembre deux QPC. La première, visant tous les cultes, n’a pas été retenue par le Conseil d’État. C’est la deuxième question qui a été retenue, visant uniquement les protestants, via l’article 7 des Articles organiques des cultes protestants de la loi du 18 germinal An X (8 avril 1802) sur l’organisation des cultes et qui précise qu’« il sera pourvu au traitement des églises consistoriales ».

Selon Jean-Marie Woehrling, directeur de l’Institut de droit local, il était difficile d’attaquer les cultes catholique (le Concordat étant une convention internationale) et israélite (afin d’éviter toute accusation d’antisémitisme).

Qui est cette association et quelle est sa motivation ?

L’Appel n’était pas une association connue jusque maintenant. Récemment créée, elle semble avoir pour seul but de soulever cette question juridique. Son siège est à Paris et son président se nomme Alain Cohen-Adad. Joint par La Croix, son secrétaire et en même temps l’un de ses avocats, Me Benjamin Dewhurst, n’a pas souhaité la présenter davantage. « Notre objectif n’est pas de viser un culte en particulier mais le régime concordataire, explique-t-il. Alors que les Français font des efforts, que diraient-ils s’ils savaient que leurs impôts payent le salaire de l’archevêque de Strasbourg ou du grand rabbin de Metz ? », affirme-t-il, se défendant de toute démarche vindicative, mais défendant une vision unifiée de la laïcité sur le territoire français.

Quelles peuvent être les conséquences ?

Le plus probable, selon Robert Herzog, juriste, bon connaisseur du droit local, est que le Conseil constitutionnel estime que le principe de laïcité n’est pas méconnu. S’appuyant sur 200 ans de renouvellement du droit local des cultes, sur la validation chaque année par le Conseil constitutionnel du budget de l’État et sur l’absence de définition légale de la laïcité, Jean-François Collange, président de l’Uepal, est également relativement confiant. « Dans le pire des cas, le Conseil constitutionnel pourrait empêcher de nouvelles embauches sous le modèle actuel », affirme-t-il.

Estimant que l’État étendrait alors ces modifications aux catholiques et aux juifs, par souci d’égalité, le chancelier du diocèse de Strasbourg, le P. Bernard Xibaut, « partage les espoirs et les angoisses de la communauté protestante ». Les instances catholiques et juives ont d’ailleurs déposé un mémoire au Conseil constitutionnel pour soutenir l’Uepal. Concernant la somme de 58 millions d’euros annuelle que représente l’emploi des 1393 salariés des cultes en Alsace-Moselle, dont 306 protestants, Jean-François Collange commente : « Combien l’État verse-t-il aux clubs sportifs ? Nous sommes un facteur de paix sociale, des stabilisateurs sociaux », justifie-t-il.