Bagarre entre deux « pasteurs » à bord d’un bus desservant la ligne …

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Bagarre entre deux « pasteurs » à bord d’un bus desservant la ligne UPN – Rond-point Ngaba

Deux prédicateurs ambulants, qui se laissent passer pour des pasteurs, se sont battus dimanche à bord d’un bus de transport en commun desservant la ligne Université pédagogique nationale (UPN) et rond-point Ngaba dans la commune de Mont-Ngafula, a rapporté lundi à l’ACP, un des témoins. Selon ce dernier, l’un des pasteurs est reconnu par le conducteur comme prédicateur attitré dans le bus.

Contre toute attente, un autre prédicateur, au cours du trajet, s’est mis à enseigner l’évangile. A la fin de sa prédication, il a récolté les offrandes comme à l’accoutumée. Furieux, le pasteur accrédité arrache  brutalement  les offrandes des mains de l’intrus. Alors, une bagarre s’ensuivit entre les deux au point que les passagers ont obligé le conducteur de s’arrêter pour faire intervenir la police.

Devant cette situation, la police a, après avoir entendu les deux belligérants, jugé bon de partager le fruit de la quête aux deux pasteurs.

Kinshasa, 16/04/2013 (ACP, via mediacongo.net)

Au-delà de sa victimisation dans une escroquerie signée Denis …

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Au-delà de sa victimisation dans une escroquerie signée Denis Lessie, JB Ntahwa trahit le Palu et salit l’Église de réveil

S’il est vrai que le pasteur Denis Lessie, officiellement « Prophète des Nations » et responsable de l’église « Arche de Noé », est présenté à la tête d’une bande d’escrocs et qui s’est régalé de la naïveté de Jean-Baptiste Ntahwa, pasteur et ancien ministre du Budget, il est aussi vrai que ce cas pose problème à double titre pour le patron de l’église Mont Carmel. Sur le plan politique, c’est l’image du Parti lumumbiste unifié cher à Antoine Gizenga qui est souillée et, sur le plan religieux, c’est l’Eglise de réveil en RDC qui voit sa crédibilité quelque peu écornée. Voilà qui pousse bon nombre d’observateurs à conclure que Jean-Baptiste Ntahwa a trahi le Palu tout en salissant l’Eglise avec la bénédiction de son collègue Denis Lessie. Dès lors, plutôt que de s’arrêter seulement à l’escroquerie du « Prophète des Nations », il importe également de se pencher sur l’attitude même de la victime prise au piège comme un véritable novice en matière politique et comme un naïf doublé de « mondain » en matière religieuse.

Au total, Jean-Baptiste Ntahwa a perdu près de 100.000 Usd dans le film d’une vaste escroquerie présumée portant la signature du prophète Denis Lessie. L’on parle d’un montant de 30.000 Usd en cash et de l’achat de trois Jeeps. Voilà qui scandalise l’opinion tant nationale qu’internationale. Surtout que la victime n’est autre qu’un pasteur doublé d’ancien ministre du Budget et, de surcroît, un membre du très légaliste Palu d’Antoine Gizenga. Qui l’eut cru? Car, avec ces trois étiquettes, Jean-Baptiste Ntahwa ne pouvait, en toute logique, pas tomber aussi facilement dans le filet d’une association des malfaiteurs, même dirigée par un pasteur. Mais, qu’est-ce qui a donc fait qu’il tombe comme dans un film à la télévision ou dans une pièce de théâtre ? Si, à sa place, c’était un simple fidèle ou un païen, cela pouvait constituer toute une prédication afin d’exhorter les chrétiens à ne compter que sur Dieu au nom du verset selon lequel « maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme et qui prend la chair pour son appui ». Que dire alors quand il s’agit bel et bien d’un pasteur ?

UN COUP CONTRE L’EGLISE DE REVEIL

La plupart des critiques justifiant l’existence de l’Eglise de réveil en RDC se basaient sur des erreurs qui auraient été commises par les églises dénominationnelles accusées de s’être retirées de la parole de Dieu. D’où, le sommeil jusqu’à ce que le réveil vienne racheter l’homme. De ce point de vue, l’Eglise de réveil au Congo se présentait en alternative crédible. Mais, très vite, il est apparu que, loin d’être le salut, les églises de réveil en rajoutaient et dépassaient même les erreurs attribuées aux confessions religieuses dites traditionnelles pour ne pas dire dénominationnelles. Car, plusieurs pasteurs n’ont pas tardé à étaler sur la place publique leurs bassesses. Mais, on était toujours loin de vivre la scène mettant aux prises Denis Lessie et Jean-Baptiste Ntahwa avec, au centre, une escroquerie qu’on ne retrouvait, jusque-là, que dans les milieux des païens. Qu’un pasteur, de surcroît donneur des leçons, abuse de la foi (bonne ou mauvaise, c’est selon) d’un autre pasteur, voilà donc qui dépasse tout entendement.

SPECTACLE DE BAS ETAGE

Si Denis Lessie salit la réputation de l’Eglise par son escroquerie présumée, Jean-Baptiste Ntahwa salit la même Eglise (de réveil s’entend) par sa propension à recourir à la corruption. Avait-il donc autant d’argent à jeter par la fenêtre ? Que deux pasteurs, qui incarnent à longueur de journée l’espoir aux yeux des fidèles, présentent un tel spectacle de bas-étage, voilà qui tend à montrer à quel point le réveil tant attendu peut aussi s’apparenter à un sommeil très profond ou à un suicide. Car, les deux pasteurs sont supposés avoir déjà lu en profondeur la « Parole de Dieu » pour distinguer le bien du mal. Quelle image faut-il aujourd’hui avoir de l’Eglise de réveil au Congo, en plus de tares qu’on ne cesse d’enregistrer, allant de la division pour des raisons pécuniaires aux injures entre pasteurs, en passant par l’impudicité et une infidélité qu’on ne trouve même pas chez les païens et autres occultistes ?  En se faisant escroquer facilement et démontrant qu’il a un faible pour le pouvoir temporel au point d’investir des dizaines de milliers de dollars pour tenter de revenir aux affaires, Jean-Baptiste Ntahwa salit l’Eglise de réveil au Congo. Car, que peut-il dès lors prêcher aux fidèles ?

LE PALU DE GIZENGA TRAHI !

Au plan politique, c’est le Palu d’Antoine Gizenga qui subit le retour de la manivelle. Car, ce parti a souvent prêché le respect de la légalité, la bonne gouvernance et sa disponibilité à combattre la corruption sous toutes ses formes, Jean-Baptiste Ntahwa est un cadre de cette formation politique. C’est au nom du Palu qu’il avait accédé, à la régulière, au poste de ministre du Budget. Ce qui pose un problème d’éthique à double titre. D’abord parce que quelqu’un qui a déjà été membre du gouvernement, sait comment il est parvenu à cet échelon. Ensuite, c’est au sein des partis politiques qu’on apprend l’accession au pouvoir. Un membre du Palu ne peut arriver au gouvernement que sur une liste Palu. Lorsqu’on donne l’impression d’ignorer ce mécanisme pour aller solliciter un poste à coup d’argent comme sous la deuxième République avec le parti-Etat, l’éthique politique est mise à mal et la loyauté au parti.

Plus grave encore, comment peut-on débourser autant d’argent juste pour négocier un poste au Gouvernement si l’on n’est pas sûr de récupérer ? Cela pose encore un problème, celui de la bonne gouvernance. Car, ne peut vraiment dépenser tant d’argent que celui qui est sûr de le récupérer au centuple une fois ministre. En d’autres termes, si on se bouscule pour aller au gouvernement, c’est simplement pour vite passer à une opulence insolente face à la misère de la population. C’est donc le Palu, avec l’image qu’il présente à travers toutes les valeurs prônées, qui a été trahi.

DES LEÇONS A TIRER

La première leçon, c’est que pour arriver au gouvernement, on ne peut passer que par un parti politique ou un regroupement. Deuxièmement, on ne peut logiquement pas, lorsqu’on est membre ou un cadre d’un parti, se taper une filière même dans les rangs des proches du chef de l’Etat pour se retrouver au gouvernement. Et, en troisième position, on ne peut pas demander à quelqu’un qui arrive à se faire nommer à coup de corruption de s’inscrire dans la logique de la bonne gouvernance alors qu’il songe, dès le départ, à régulariser son compte. Or, dans le projet de société de chaque parti politique, on fait de la lutte contre la corruption toute une priorité. Faut-il croire que cette disposition ne se limite qu’au stade d’un discours destiné à la consommation extérieure ? En quatrième position, un pasteur c’est celui qui incarne l’espoir des autres en les invitant à ne compter que sur Dieu pour faire des exploits. A ce titre, il doit servir de modèle à tous ses fidèles en prêchant par l’exemple. Or, très peu de pasteurs se comportent comme tel une fois sur le terrain politique où la Bible ne sert pas de référence.

Kinshasa, 8/04/2013 (Forum des As, via mediacongo.net)