Les origines de l’Eglise Evangélique du Cameroun :: CAMEROON L’Église Evangélique du Cameroun (EEC) est l’une des principales Églises protestantes du Cameroun. Elle est membre du Conseil des Églises Protestantes du Cameroun (CEPCA) et membre fondateur de la Communauté Evangélique d’Action Apostolique (CEVAA) sous l’instigation du Pasteur Dr Jean Kotto.
#RégionSynodale L’EEC est une Église issue des actions missionnaires entreprises par des protestants afro-jamaïcains notamment Joseph Merrick qui ont été suivies par plusieurs sociétés de mission notamment la Baptist Missionary Society , la Mission de Bâle et la Société des missions évangéliques de Paris. Son siège est à Douala.
L’EEC est devenue autonome en 1957, et a célébré ses cinquante ans d’existence le 10 mars 1957. Elle a été reconnue par l’État Camerounais par le décret présidentiel n°74/853 du 14 octobre 1974.
L’Église Evangélique du Cameroun veut être une Église fidèle à son Seigneur et dès lors, se situe comme servante, engagée dans la lutte pour promouvoir le développement de tout Homme et de tout l’Homme. Pour cela, elle doit rendre accessible l’éducation, la formation, la santé et l’emploi au plus grand nombre en mettant en place diverses œuvres et départements qui prennent en compte les divers aspects du développement humain et dont la globalité correspond au concept du développement. Elle assure le Développement du Centre d’accueil et de formation à Foumban comprenant un axe de formation des responsables d’Église et un axe de lutte pour la paix par des programmes de rencontres inter religieuses (islamo-chrétien) et in fine organise la formation du peuple de Dieu.
En 1949, une constitution est proposée à l’EEC, par la Société des Missions Evangéliques de Paris ( S.M.E.P.). Cette constitution dite constitution de l’eglise évangélique du Cameroun était de type synodal avec comme chapitre : 1. L’Eglise 2. L’Eglise locale 3. Le Consistoire 4. Le synode régional 5. La commission synodale régionale (CSR) 6. Le synode général 7. La commission synodale générale et son bureau (CSG) 8. La caisse centrale et la commission financière 9. Les ministères dans l’Eglise 10. Les dispositions transitoires.
Curiosité de cette constitution, seule les missionnaires peuvent gérer les fonds ecclésiastiques et les locaux (catéchistes, évangélistes, pasteurs) à l’exclusion de tout autre travail doivent consacrer leur vie entière à l’Eglise. Inutile de signaler ici, que cette constitution tient compte de la fronde du Pasteur Lotin a Same qui prônait la nécessité pour les évangélistes et les pasteurs de concilier les devoirs de l’Eglise et la nécessité de gagner de l’argent. Les missionnaires sont donc désignés pour s’occuper des questions financières jugées délicates pour les Africains et pourtant ces Africains mobilisent les fidèles pour la collecte tous les dimanches et une fois par an lors de la grande fête des récoltes où chaque Eglise locale rivalise d’adresse pour mobiliser les fidèles et faire la meilleure quête financière… des fonds qu’ils remettront aux missionnaires pour la gérance, via une sorte de compte de souveraineté. Combien les fidèles cotisent et où vont les sous récoltés ? Autant de questions si souvent posées restées parfois sans réponse au début de la jeunesse de l’EEC.
Dans cette constitution, le rôle de la commission synodale régionale et générale était bien défini.
Ainsi la CSR place les évangélistes et les pasteurs que la CSG met à sa disposition. La CSG veille à l’application de la discipline établie par le synode général et c’est aussi d’elle que les pasteurs dépendent pour toute questions relatives à leurs ministères. Le président de l’Eglise est le Pasteur Paul Jocky, un sawa et le vice-président est le pasteur Josué Mouïche, un Bamoum.
Plusieurs membres de cette Eglise vont demander sans succès l’autonomie de l’Eglise à l’instar de l’Eglise Baptiste qui subtilement via l’ONU obtint l’autorisation de publier ses statuts au journal officiel devenant de facto légalement une association religieuse autochtone autorisée en 1949. Le gouvernement va refuser ce privilège à l’EEC.
1952, le Pasteur Henri Martin, missionnaire français exerçant sa charge pastorale à la région synodale Bamoum, et selon le code établi, s’occupe des fonds ecclésiastiques. Les pasteurs Camerounais avec à leur tête le Pasteur Josué Mouïche contestent de plus en plus cette approche.
Foumban, temple historique de Njissé, l’an de grâce 1953, le pasteur Henri Martin préside le culte de la fête des récoltes. en présence de tous les pasteurs et évangéliste de la région synodale Bamoum. Vint ensuite le moment crucial et tant attendu où le pasteur Martin appelle chaque pasteur pour la lecture de la liste des collectes de leur paroisse respective selon les us et coutumes établis. Le tour de la paroisse dirigée par le Pasteur Josué Mouïche arrive. Ce dernier annonce sa récolte bien différente de la liste préétablie et détenue par le pasteur Henri Martin. Ce dernier va très vite contester la lecture de cette version et sommer dans la foulée le pasteur Josué Mouïche de respecter sa liste à lui. Ce dernier refuse d’obtempérer et le ton monte. Le pasteur Martin se lève et insiste. Le pasteur Josué Mouïche d’un ton ferme demanda au missionnaire d’aller s’asseoir. Scandale ! Le pasteur Martin ira s’asseoir sans mot dire jusqu’à la fin ruminant sa colère. Inutile de décrire l’ambiance ce jour-là.
Quelques jours plus tard, le Pasteur Martin tentera de reprendre la main en instruisant le Docteur Clunet ( ou Cugnier), médecin missionnaire en charge de l’hôpital protestant de Njissé à Foumban, de donner une formation aux pasteurs et évangélistes de la région synodale Bamoum sur le thème de l’importance de l’hérédité dans la fatalité du péché et la fidélité à Dieu avec en fond, le message subliminal qui était la vanité et l’orgueil de la race noire et son incapacité à assumer une quelconque vocation. Le parallèle est aussi fait entre l’altercation entre les deux pasteurs Martin et Mouïche, et l’histoire de Noé, y compris celle de la malédiction de Cham dont les noirs seraient les descendants. A la fin de cette formation, le Docteur Clunet dira entre autre je cite : ” Je voulais aujourd’hui vous expliquer scientifiquement le mécanisme de l’hérédité, les rapports de la morphologie (forme du corps), avec les qualités et les défauts de l’âme, puis vous faire entrevoir le comment et le pourquoi de la prédestination, le pourquoi et le comment de la malédiction qui pèse sur les noirs, fils de de Cham ; vous en montrer les possibilités de la libération par le christ. La vanité de l’un de vous à l’Eglise, son manque de respect en public à un vrai pasteur, qui a passé 27 ans de sa vie à essayer de vous libérer ; la vanité de cet homme qui n’est pas plus un véritable pasteur qu’infirmier ou un médecin Africain n’est un docteur en médecine, son manque de respect intolérable m’ont fait comprendre que vous n’aviez qu’une vanité incoercible et aucune reconnaissance. Puisqu’aucun de vous n’a réagi et n’a exigé demandé la démission de cet insupportable vaniteux, vous êtes solidairement responsables et vous ne m’intéressez plus. Je n’ai pas à vous faire des cours inutiles. Je ferme donc l’hôpital et en France je ne me gênerai pas pour dire ce que je pense et qu’il est inutile de continuer à s’occuper de vous.”
Le Docteur Clunet fermera l’hôpital pour ne rouvrir qu’à une seule condition obtenue : La destitution et le renvoi du Pasteur Mouïche. Le Pasteur Henri Martin décida de faire sa fête au pasteur Mouïche mais l’ensemble des pasteurs et des évangélistes de la région synodale Bamoum s’y opposèrent, se rangeant derrière le Pasteur Mouïche. Pour éliminer l’activité pastorale de Josué Mouïche et sauver la face au Dr Clunet dans ce bras de fer, le Pasteur Martin va fermer l’accès au temple de Njissé prétextant une décision du synode régional. En réaction, le Pasteur Mouïche va ériger un hangar pour célébrer le culte. Il sera suivi de la quasi-totalité des fidèles. Sur le fronton de ce hangar le pasteur Mouïche écrira ceci :
« Voici l’Eglise Évangélique des enfants de Cham ». Le hangar fit le plein des fidèles.
Se sentant humilié, le pasteur Martin flairant le coup de la solidarité des pasteurs Camerounais, se retourne vers le conseil d’administration de la mission protestante française pour régler ce différend d’ordre disciplinaire alors que cette action relève de pouvoir de la commission synodale générale. Le conseil d’administration de la mission protestante de France décida d’écarter le pasteur Josué Mouïche. Ce dernier rejettera la décision et se tournera vers la CSG en bon légaliste tout en invitant le comité directeur de la S.M.E.P (la Société des Missions Evangélique de Paris) à se rendre à Foumban. Ce que fit la SMEP en envoyant le missionnaire Jean-René Brutsch. La CSG dont le président est le pasteur Jocky appuyé en cela par le missionnaire Jean-René Brutsch décidera le maintien du Pasteur frondeur Josué Mouïche, la réouverture du temple historique de Foumban et la mutation du Pasteur Henri Martin à Ndoungué mais ce dernier refusera et quittera le Cameroun, le cœur brisé et sera remplacé par l’aumonier militaire Elie Allegret. Le Docteur Clunet sera lui aussi appelé à quitter le Cameroun pour son indélicatesse.
A ce propos, il est utile de rappeler que certains pasteurs Bamoun (Philippe Popouere, Pierre Wah, Philippe Kouotou) qui officiaient hors du département Bamoun au moment de l’affaire Martin-Mouïche, s’étaient opposaient au Pasteur Mouïche, demandant au passage au CSG dans une lettre datée du 14 Janvier 1955, de sommer le Pasteur Mouïche de se ranger, d’abandonner l’idée de vouloir diriger seul la région synodale bamoun sinon autorisée la création d’une nouvelle synode régionale avec la minorité des fidèles dissidentes à eux confiée et dépendant directement du synode général. La CSG ne suivra pas leur démarche et n’appliquera pas non plus une quelconque mesure disciplinaire à leur égard.
En guise de rappel, le pasteur Josué Mouïche est un des premiers chrétiens et lettrés bamoun converti après l’arrivée les missionnaires allemands à Foumban au début du 20è siècle. Sa foi intransigeante en Jésus-Christ l’a poussé à servir de pilier de transition entre les traditions et l’adoption de la foi chrétienne, entre la langue Shumon et l’Allemand, puis le Français, entre son statut de simple adepte du culte des ancêtres à celui de leader de la communauté chrétienne. Plus que tout autre contemporain bamoun, il a su incarner sa foi dans divers rôles dans la société où il a brillé comme un flambeau. Fils de Moma et de Ntapsière, né au quartier Njimbam à Foumban. Sous la pression du roi Njoya, qui avait appelé les missionnaires pour le recommander, ses parents l’envoyèrent à l’école de Njisse à l’âge de onze ans et il devient très vite un des premiers élèves à l’arrivée de pasteur Martin Gohring de la Mission de Bâle le 10 avril 1906. Il sera baptisé par le pasteur Martin Gohring le 25 décembre 1909. Josué Mouïche a été pasteur à Foumban de 1931 à 1963, un record de ministère indigène qu’aucun autre pasteur ne pourra égaler. Il devint le tout premier président de la région synodale du Noun de 1957 à 1963, vice-président de l’Eglise Evangélique du Cameroun, et membre de la Commission Générale Synodale (CSG). .
Il meurt le 8 mai 1963. En son honneur, on a donné son nom au collège d’enseignement secondaire implanté à la station protestante de Njisse, le “Collège Evangélique Josué Mouïche de Foumban,” créé pour former la jeune génération dont votre serviteur. Du petit groupe des croyants de 1909, Dieu l’a utilisé pour surveiller la croissance de son église jusqu’à sa mort. La région du Noun a été éclatée en Noun Nord et Noun Sud en 2003. Les deux régions comptent plus de quarante pasteurs et 30.000 fidèles aujourd’hui à ce jour.
Cette histoire qu’il convient d’appeler l’affaire Mouïche/Martin sera à l’origine de l’autonomie de l’EEC. L’autonomie de l’EEC évangélique faut-il le rappeler fut acquise après d’âpres batailles face aux missionnaires Français. Il est tout aussi intéressant de constater ici que les communautés qui étaient aux avant-postes furent les Bamoums et les Sawa. C’est ainsi donc qu’à la suite de la fronde de Foumban, des Pasteurs parmi lesquels les Pasteurs Mallo, Mbonjo, Mouïche, réuni autour du secrétaire général de l’EEC, le Pasteur Jean Kotto, prirent l’initiative d’établir un pacte d’avenir pour l’EEC et dès 1955 à Ndoungué, ils vont dans la quasi clandestinité se réunir pour parler de l’EEC, sa naissance, sa vie, son autonomie totale et les moyens pour y parvenir. En 1956, ils étaient prêts et présentèrent leurs projets au corps pastoral camerounais ainsi qu’au conseil d’anciens élargi.
En Juillet 1956, eut lieu “une pastorale » et “l’assemblée des anciens de l’EEC” toutes les deux nées en réaction contre la conférence des missionnaires. En Août 1956 lors de la commission synodale générale qui se tient dans la cité des Arts, Foumban, sera soumise de façon officielle, la demande de l’autonomie de l’EEC. La commission synodale générale dont les missionnaires étaient d’office membres, demanda depuis Foumban, l’autonomie de l’Eglise Evangélique du Cameroun, à la SMEP, ce qui fut accepté en Janvier 1957 au grand dam des missionnaires traditionnalistes. L’EEC devenait de facto autonome… Cette indépendance fut célébrée lors d’un culte solennel le 10 Mars 1957 au Temple du Centenaire à Akwa (Duala) en collaboration avec l’Union des Eglises Baptistes du Cameroun.
Etaient présent ce jour-là outre les fidèles, un nombre imposants des chefs et Rois traditionnels (Duala (membres du Ngondo), le Roi Bamoun etc.) et des laïcs engagés comme Paul Soppo Priso et Betoté. La liturgie du jour est présidée par le Pasteur Paul Joky, président de l’EEC, suivi de l’excellente prédication sur la “vraie liberté” par le pasteur Charles Westphal, vice-président de la Société des Missions Evangéliques de Paris et de la Fédération protestante de France, et la traduction assurée par le pasteur Eugène Mallo. Au terme de cette prédication, la lecture de la déclaration d’autonomie fut lue et écoutée avec beaucoup d’émotion, la même émotion qui nous anime cette année de 2017 où l’EEC vit ses heures sombres. Voici la teneur de la déclaration lue ce jour-là par le pasteur Charles Westphal :
” Je déclare que l’EEC et l’UEBC sont désormais autonomes à l’égard de la SMEP et responsables du témoignage auquel Dieu les appelle dans leur pays.
La Société des Missions est reconnaissante que ces deux Églises aient constitué un organisme commun, le Conseil des Eglises Baptistes et Evangéliques du Cameroun (CEBEC). Elle confie donc à ce Conseil et à ces Eglises respective la personne et la famille de ses missionnaires, l’autorité de la Conférence des missionnaires et les biens immobiliers de la Mission.
La Société des Missions s’engage enfin à continuer de demander aux Eglises de France et de Suisse, toute l’aide en homme et en argent que les Eglises Evangéliques et Baptistes jugeront nécessaire à leur action. Dieu veuille sceller Lui-même notre pacte nouveau et nous garder unis dans la charité en Christ ! Ainsi soit -il.”
Ainsi naquit dans la foulée de cette autonomie, le CEBEC, véritable conseil d’administration de ces Eglises. Cette nouvelle famille va compter sur des chevilles ouvrières, des hommes d’honneur, notamment le secrétaire général de l’EEC, le pasteur Jean Kotto (EEC) et le pasteur Paul Mbende (UEBC) pour l’encadrement des missionnaires, pasteurs et médecins, et enfin les missionnaires enseignants recevront un encadrement moral et spirituel solide du pasteur Thomas Ekollo.
Certes autonome, la vie de l’EEC ne sera pas un long fleuve tranquille. Cette famille va traverser plusieurs crises notamment les assassinats des pasteurs Guillaume Mbi et David Nenkam en pays Bamileké et du pasteur Kop Bernard à Douala au moment où ce dernier s’apprêtait à regagner son poste pastoral à Foumban. Des missionnaires enseignants Suisses (Roland Waldvogel et Lilianne-Hélène Markhoff-Thiebaud ) furent également assassiné et enfin le Directeur du Collège Thomas Nouton à Banganté, Monsieur Tchoneng Jospeh , originaire de Bayangam dans l’Ouest du Cameroun fut lui aussi assassiné. Ces assassinats étaient l’œuvre de ceux qu’on appelait à l’époque les maquisards qui soupçonnaient ces religieux et confessionnels d’intelligence avec la force colonisatrice présente au Cameroun. D’autres pasteurs à l’instar du Pasteur François Njumkwo vont échapper à la mort après enlèvement par ces maquisards.
Dès le départ, l’EEC est tenue par l’axe Douala Foumban, les Sawa et les Bamoun ayant lutté sans répit pour l’implantation et la consolidation de ce courant religieux. Ces troubles et meurtres vont provoquer le départ de certains missionnaires Européens. La grosse vague de départ se situera en 1959, lorsqu’un mouvement, l’UNIBRECAM (Union des Chrétiens Bamiléké du Moungo) fait son apparition et tente un schisme. Cette tentative de schisme va hypothéquer les plans d’avenir de l’EEC et l’Eglise sera secouée pendant plus d’une année. A la base de ce conflit, un problème de langue soulevé par la communauté Bamileké qui voulaient utiliser leurs propres langues et non le Duala pour le culte et la lecture de la Bible. A la vérité, il s’agissait d’une tentative de schisme puisse que ce mouvement va s’avérer séparatiste car certains malintentionné voulaient influencer les missionnaires afin qu’ils s’opposent à leur côté aux nouveaux responsables de l’EEC. L’affaire Martin -Mouïche était encore dans les mémoires.
Grace à la sagacité et la prudence du secrétaire général de l’EEC, le pasteur Jean Kotto soutenu en cela par la région synodale Bamoun, l’Eglise ne se divisera, et ne sombra pas non plus. Le pasteur Kotto sut soulever le problème de fond pour l’avenir de l’EEC et apaisé les différentes parties. L’approche du pasteur Jean Kotto aujourd’hui encore nous interpelle.
Qu’avait -il fait ? Le pasteur Kotto fut inspiré pendant ces périodes de troubles et explique lui -même sa stratégie pour vaincre ces troubles et le découragement des fidèles : “…Existe t-il un moment psychologiquement plus favorable que celui-ci pour travailler parmi cette population d’un demi-million d’habitants, dans laquelle nous ne comptons que vingt-trois mille membres communiants ? Il faut des “Néhémie” pour reconstruire ! il faut encore des “Jérémie” pour avertir les autorités ! Il faut aussi des “Jean-Baptiste” pour appeler à la repentance ! Il faut des “Osée” pour annoncer le pardon et la réconciliation avec Dieu ! Il faut des ” Saint-Paul ” pour annoncer l’Evangile de Jésus Christ pour la rémission des péchés ! Aucun chrétien, aucun serviteur de Jésus-Christ n’a le droit, au nom même de l’Evangile, de se dérober à cette tâche urgente (…)
Aucun chrétien, aucun serviteur de Jésus-Christ n’a le droit, au nom même de l’Evangile, de se dérober à cette tâche urgente de réconciliation !!!!!
Ainsi donc, le pasteur Jean Kotto allait lancer des commandos pour une mission urgente d’évangélisation et de réconciliation. Aujourd’hui, nous fidèles de l’EEC, Conseillers paroissiaux, Diacres, Anciens d’Eglise, Laïcs, Biblicains, Evangéliste et Pasteurs, Chefs et Rois traditionnels devront ensemble lutter pour vaincre ce nouveau risque de schisme au sein de l’EEC car l’EEC n’est pas l’Eglise des enfants de Cham, mais une Eglise qui vit la vraie liberté, prône le consensus et l’union de tous les fidèles dans le respect de l’esprit de nos humbles bâtisseurs de notre grande famille chrétienne de l’EEC. Oui au consensus et à l’unité de l’EEC, non au schisme.
Pour son fonctionnement, l’EEC a choisi nous l’avions déjà mentionné plus haut une ecclésiologie presbytérienne c’est-à-dire, un système presbytérien synodal avec à la tête un président élu pour un mandat de 5 ans.
L’EEC déploie ses activités à travers ses organes territoriaux et centraux, créés par le synode général de l’Église, notamment : La paroisse et ses composantes, le district et la région synodale.
L’EEC compte 22 régions synodales :
- Région synodale du Wouri-Centre
- Région synodale du Wouri-Nord et Sud-Ouest
- Région synodale du Wouri-Sud
- Région synodale de l’Est
- Région synodale du Nord et Extrême-Nord
- Région synodale de l’Adamaoua
- Région synodale du Centre Sud 1
- Région synodale du Centre Sud 2
- Région synodale de la Mifi
- Région synodale du Koung-Khi
- Région synodale des Hauts Plateaux
- Région synodale des Bamboutos et Nord-Ouest
- Région synodale de la Menoua
- Région synodale de la Sanaga Maritime et Océan
- Région synodale du Nkam
- Région synodale du Ndé et Mbam et Inoubou
- Région synodale du Haut-Nkam
- Région synodale du Moungo-Nord
- Région synodale du Moungo-Centre
- Région synodale du Moungo-Sud
- Région synodale du Noun-Nord
- Région synodale du Noun-Sud
En 1977, une réunion extraordinaire du synode général a adopté une nouvelle constitution stipulant que le président général de l’EEC aurait le mandat de diriger une équipe de cinq membres ou bureau de l’Église, et d’exercer une autorité administrative de toute l’Eglise et l’extérieur, fonction auparavant dévouée au secrétaire général de l’Eglise. Les pasteurs ayant présidés les destinés de l’EEC depuis son autonomie en 1958 sont :
- Pasteur Paul Jocky (Sawa)
- Pasteur Elie Mondjo (Sawa)
- Pasteur Dr Jean Kotto (Sawa)
- Pasteur Moïse Lamere (Bamoun)
- Pasteur Emmanuel Njiké (Bamileké)
- Pasteur Dr Joseph Fochivé
- Pasteur Dr Isaac Batomen Henga (Bamileké)
- Pasteur Dr Jean Samuel Hendje TOYA (Yabassi,…Sawa(?) ).
L’EEC n’a jamais été un long fleuve tranquille. Pour sa survie, les communautés dominantes, Sawa, Bamoun, Bamileké, vont rapidement mettre en place des règles de direction non écrites et basé sur le consensus ; ainsi l’alternance à la présidence de l’EEC fut respectée toujours tenant compte de ce consensus. Que s’est -il passé en 2017 au dernier synode générale pour qu’on se retrouve face à une grave menace de schisme portée sur la place publique par les chefs Sawa du Ngondo ? Il est temps que l’esprit des pasteurs Mouïche, Njocky, Kotto, Mallo véritable pionnier de l’autonomie de l’EEC puisse prévaloir afin que règne la sérénité et la maitrise au sein de la grande famille de l’EEC pour nous prouver si besoin en était que nous ne sommes point membre de l’Eglise des enfants de Cham mais bien de l’EEC digne et assumée plein de zèle en Christ.
Aussi le pasteur Jean Kotto, pionnier du consensus et cheville ouvrière de la construction de l’EEC nous parle, nous, fidèles de l’EEC, membre de différentes chorales, Conseillers paroissiaux, Diacres, Anciens d’Eglise, Laïcs, Biblicains, Evangéliste et Pasteurs, Chefs et Rois traditionnels :
Aucun chrétien, aucun serviteur de Jésus-Christ n’a le droit, au nom même de l’Evangile, de se dérober à cette tâche urgente de réconciliation !!!!!
Josué Muishe est un des premiers chrétiens et lettrés bamoun converti après l’arrivée les missionnaires allemands à Foumban au début du 20è siècle. Sa foi intransigeante en Jésus-Christ l’a poussé à servir de pilier de transition entre les traditions et l’adoption de la foi chrétienne, entre la langue Shumon et l’Allemand, puis le Français, entre son statut de simple adepte du culte des ancêtres à celui de leader de la communauté chrétienne. Plus que tout autre contemporain bamoun, il a su incarner sa foi dans divers rôles dans la société où il a brillé comme un flambeau.
Source :
1.wikipedia
2.Njoya et le Royaume Bamoun ;les archives de la Société des Missions Evangélique de Paris, Dr Alexandra Loumpit Galitzine (éd. Khartala, 2006)
3. Histoire du Christianisme au Cameroun : Des origines à nos jours, approche œcuménique, Jean Paul Messina & Jaap Van Slageren ( Ed. Khartala)
4. Dictionnaire biographique des chrétiens d’Afrique
5. Déclaration du Ngondo 2017 relative à l’EEC
6. Les origines de l’Eglise Evangélique du Cameroun. Missions et christianisme autochtone, Jaap Van Slageren (Leiden, EJ. Bill, 1972)
7. L’éthique Chrétienne face à l’interconnexion culturelle et religieuse en Afrique. Exemple du pays Bamoun 1873-1937, Joseph Fochive (thèse de doctorat, publié en 1983)