Pasteur, député et homme d’affaires, Marco Feliciano a été élu, en mars dernier, Président de la Commission des droits de l’homme et des minorités (CDHM) de la chambre des députés.
Charismatique et ambitieux, il est, selon l’AFP “l’homme le plus haï des homosexuels brésiliens et probablement la figure la plus controversée du pays“, depuis son élection à la tête du CDHM et la résurgence de déclarations passées. “La putréfaction des sentiments des homosexuels conduit à la haine, au crime et au rejet”, avait-il notamment déclaré. Dans un autre genre, une vidéo de 2005 circule sur le net et on le voit expliquer au cours de sa prêche que John Lennon méritait bien trois balles, “au nom du fils, du Père et du Saint-Esprit”, pour avoir affirmé que les Beatles étaient plus populaires que Dieu.
Un vent de polémiques qui lui est favorable ?
“Ils ont voulu m’étiqueter ennemi public numéro un du Brésil. Ils ont réussi à faire de moi une célébrité, le héros de la famille brésilienne“, lance Feliciano, avant de rajouter : “Il y a eu 40 manifestations contre moi. Elles n’ont pas réuni plus de 5.000 personnes. Moi, en un seul culte, je peux en réunir 100.000“. (NDLR : Faut-il en déduire que les brésiliens ne se rendent pas à l’église uniquement pour Dieu, mais pour assister aux shows de pasteurs vedettes ?)
En outre, il dénonce ouvertement la “dictature gay” et se défend d’être homophobe : “les militants gays veulent m’imposer leur style de vie. Ils m’accusent d’intolérance, mais j’ai reçu des menaces de mort. Ma famille a été harcelée“. Ce qui le hérisse, ce n’est pas “l’orientation différente“, c’est “l’acte homosexuel, quand ils s’embrassent, se touchent devant moi“.
En 1996, il a fondé “la Cathédrale de la vivification de la foi”, une église membre des Assemblées de Dieu, la plus importante dénomination pentecôtiste. Et c’est en 2010 qu’il s’est lancé en politique, sous l’étiquette du Parti Social Chrétien. Elu à l’instar de 73 autres députés “évangéliques” (pour 594 sièges), il n’avait pas hésité à déclarer durant la campagne : “Je lutte pour la famille (…) Si vous êtes en faveur de l’avortement, ne votez pas pour moi“. A tort ou à raison, Marco Feliciano est convaincu que d’ici 10 ans, “il sera impossible de faire de la politique au Brésil sans s’allier avec les évangéliques“.
Paul OHLOTT, avec agences
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